Pierre Hébert raconte le coup le plus pendable qu’il a fait à son ami Phil Laprise

Marï Photographe

Joël Legendre

2021-06-13T19:41:17Z

C’est un éclat de rire retentissant qui me confirme que je suis au bon endroit! En ouvrant la porte, Pierre Hébert est bien installé sur la chaise de maquillage et, juste à côté, Véronique, la maquilleuse, est pliée en deux! Je sais que mes prochaines minutes ne seront pas plates, bien au contraire... «Arrête de niaiser, Pierre! lui dis-je d’entrée de jeu. On nous a dit que tu n’avais pas grand temps, alors arrête de faire des jokes pis va prendre tes photos!» C’est avec un grand sourire aux lèvres que Pierre se lève en vitesse et qu’il va rejoindre Marie, la photographe. Trente minutes plus tard, je l’ai en face de moi! Rencontre avec un vrai gentil.

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Pierre, je sais que ton horaire est très chargé en ce moment. D’où te vient ton côté hyper travaillant?
Lorsque j’étudiais à l’École de l’humour, je n’étais pas parmi les meilleurs; comme dans toute ma vie d’étudiant, d’ailleurs. Quand j’ai commencé en humour, je n’avais pas beaucoup d’aisance sur scène et je n’étais pas très doué pour l’écriture. J’ai vite appris que, pour exceller, je devrais travailler fort et que ça n’arriverait d’aucune autre façon. À mon arrivée à l’École de l’humour, j’ai vu le fameux mur avec toutes les photos de finissants. J’ai tout de suite remarqué celles de Louis-José Houde, Martin Matte et Mike Ward. Mais j’ai aussi remarqué que 80 % des visages qui s’y trouvaient m’étaient totalement inconnus. Ma seule façon de ne pas faire partie de ce pourcentage, c’était de travailler comme un fou.

Tu es à la barre de ton tout premier jeu, Question de jugement. As-tu toujours aimé les jeux télévisés?
Les quiz ont toujours fait partie de ma famille. À Noël, on jouait à des jeux de société. J’avais un oncle qui était professeur et qui était très impliqué à Génie en herbes. Il apportait tout le matériel et on jouait en famille. Pour avoir nos cadeaux, on devait répondre à des questions. J’adore jouer... Je me rappelle les premières fois où on m’a invité aux émissions Le tricheur et Silence, on joue!, j’avais tellement hâte! Je ne pouvais pas m’imaginer être payé pour aller jouer toute une journée.

D’où l’idée de ce jeu-questionnaire est-elle venue?
Quand j’ai commencé dans le métier, on me demandait tout le temps si Véronique Cloutier était vraiment aussi gentille qu’elle en avait l’air, si le Barbu des Denis Drolet était bête pour vrai dans la vie. Ça m’a donné l’idée d’un jeu-questionnaire où on serait dans l’image et dans la projection. Qui a l’air le plus snob? Qui a l’air le plus coureur de jupons? Je voulais que les artistes qui viennent participer puissent rire, et parfois même ressentir un malaise. J’avais envie que les téléspectateurs les voient réagir à chaud aux résultats qui proviennent du public. Ce jeu me donne toute la place pour taquiner mes invités comme j’aime tellement le faire. En y pensant bien, je voulais faire un quiz auquel j’aurais envie de participer. 

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Je suis certain que, si une question de ton quiz était posée pour connaître le plus cheap parmi les artistes sur le plateau, tu remporterais la catégorie haut la main! (rires)
C’est vrai que j’en parle souvent!

Dirais-tu que tu es économe par insécurité ou que tu es simplement prévoyant?
La première année de travail qui a suivi ma sortie à l’École de l’humour, j’ai fait 6000 $. On dirait que j’ai été marqué par ça. En plus, on nous dit toujours que tout peut s’arrêter du jour au lendemain et qu’on est dépendant de la demande du public. Je crois que cette insécurité sera toujours là, mais je l’apprivoise petit à petit en faisant confiance à la vie et à mon métier.

Comment trouves-tu ton équilibre entre ta carrière et ta vie familiale?
Depuis deux ans, j’y arrive. Je ne ressens plus le besoin de dire oui à tout et de m’étourdir. Ma blonde et mes enfants y sont pour beaucoup!

Tu sembles être quelqu’un de très exigeant par rapport à toi-même. Est-ce que ce trait de personnalité te vient de tes parents?
Au contraire! Mes parents étaient très relaxes. Je les entends encore me dire, lorsque mes résultats scolaires n’étaient pas aussi excellents que je l’aurais voulu: «Ben voyons, Pierre! C’est pas la fin du monde...»

Et toi, comment es-tu avec tes enfants?
Je dois faire attention, car j’ai tendance à être exigeant. Je dois relativiser et me dire qu’ils sont encore tout petits. Je veux les laisser vivre leur vie et faire leurs propres expériences.

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Est-ce que tes parents te démontrent qu’ils sont fiers de toi?
C’est incroyable! J’ai gagné un trophée au dernier gala des Olivier et je pense que mes parents ont reçu plus de courriels de félicitations que moi! J’ai l’impression qu’on l’a gagné à trois, ce trophée-là! (rires)

Est-ce qu’un de tes parents caressait le rêve de faire ce métier?
Un jour, quand j’avais déjà amorcé ma carrière depuis quelques années, mon père m’a avoué qu’il aurait aimé être humoriste. Comme cadeau de Noël, je lui ai donc offert d’écrire un numéro d’humour avec lui et de le présenter lors de quelques-uns de mes spectacles. Nous avons préparé son numéro et il a adoré ça! Après sa première prestation, il n’a pas pu dormir de la nuit tellement il était heureux. Mon père est déjà en écriture pour son numéro dans mon prochain spectacle. (rires)

As-tu toujours été un joueur de tours?
Oui! Il faut absolument que j’aie du plaisir dans la vie! Maintenant, si je sens que je n’aurai pas de plaisir à être à un endroit, je préfère ne pas y aller.

Quel est le tour le plus «chien» que tu as fait dans ta vie?
J’ai déjà déchiré un chèque appartenant à Philippe Laprise. On venait tout juste de terminer un spectacle, et le producteur nous remet nos chèques. Je prends rapidement l’enveloppe de Philippe et, sans qu’il s’en aperçoive, je mets son chèque dans ma poche et, devant ses yeux, je déchire son enveloppe. Le producteur me voit faire et me dit: «Mais il y avait deux chèques dans l’enveloppe!» Philippe, qui commence alors dans le métier, part en vacances le lendemain et a vraiment besoin de ses deux chèques! Heureusement, tout s’est bien terminé.

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Et quel est le tour le plus «chien» qu’on t’ait fait?
Grâce à mon agente, ça ne s’est pas concrétisé. L’équipe de Coup de cochon, à Z, voulait me faire croire que la compagnie Disney me proposait de devenir l’ambassadeur de sa marque au Québec. Elle leur a fait comprendre que j’aurais beaucoup trop de peine en apprenant que c’était seulement une mauvaise blague.

D’où te vient cette passion presque maladive pour Walt Disney?
C’est ma blonde qui m’a transmis cette passion. Lorsque je l’ai rencontrée, elle rêvait d’aller à Disney World. Quelques années plus tard, avant d’avoir les enfants, je lui ai offert ce voyage en cadeau de Noël. Malheureusement, comme ma blonde souffre de la maladie de Crohn, après quelques jours seulement à Walt Disney, nous avons dû revenir d’urgence parce qu’elle ne se sentait vraiment pas bien. On a donc remis notre séjour au moment de notre voyage de noces, et j’ai adoré ça! 

Nous quittons le studio de photo ensemble et, dans l’escalier, Pierre me dit à quel point tous les hommages faits à Michel Louvain l’ont énormément impressionné. Je lui demande pourquoi, et il me répond aussitôt: «C’est la revanche des gentils!» Ce n’est pas pour rien que cela te touche autant, Pierre: tu fais partie de cette catégorie d’artistes qui est aussi authentique devant que derrière les caméras, et ça, le public le ressent. Je te rassure tout de suite: à la question «Qui est le plus gentil selon vous?», tu l’emporterais haut la main à Question de jugement!      

Question de jugement, du lundi au jeudi 19 h, à Radio-Canada.
Pour suivre ses activités: pierrehebert.ca.

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