Le fils de William Cloutier a le désir de suivre ses traces

Photo : Julien Faugere

Marie-Hélène Goulet

2022-04-06T16:00:00Z

Que de chemin parcouru pour William Cloutier qui, en moins d’un an, a gagné Star Académie 2021 et présenté On ira, son premier album! Et ce n’est pas fini, ce n’est qu’un début, parce que l’artiste de 26 ans arpente présentement les quatre coins du Québec en tournée avec Lunou Zucchini.

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William, tu as lancé ton album On ira en début d’année. Comment prends-tu les réactions des gens?
Je suis sans mots, chose qui ne m’arrive jamais. J’ai fait beaucoup d’entrevues ces dernières semaines pour promouvoir l’album et, quand j’ai finalement eu le retour du public, j’ai été renversé! Je reçois énormément de témoignages personnels à propos de mes chansons et je suis enchanté qu’elles se rendent où je n’aurais jamais pensé qu’elles iraient. Par exemple, Mario Pelchat m’a envoyé un petit mot concernant mes chansons. Jamais je n’aurais cru qu’un artiste de sa trempe prendrait du temps pour écouter mon album!

Est-ce que ça te remue de recevoir autant de messages personnels?
Je suis bien avec ça pour le moment. C’est certain que je ne suis pas psychologue, mais je réponds aux gens. Je leur écris que leurs messages me touchent et que je me sens heureux qu’ils aient envie de partager ça avec moi. Plusieurs des messages qu’on m’envoie commencent par: «Je n’ai jamais écrit à un artiste avant.» C’est émouvant de lire ça. 

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Penses-tu que ce lien si riche avec tes fans existerait si tu ne t’étais pas donné la liberté d’écrire des chansons aussi intimes?
Peut-être bien que non, en effet. Je crois que certaines personnes peuvent être étonnées par la tournure qu’a prise mon écriture. J’ai écrit une chanson féministe, une autre écologiste, une autre sur ma relation toxique avec mon père... J’assume toutefois mon choix d’être allé puiser dans plein de sujets avec ce premier album. Ça m’amuse de voir que mes chansons se retrouvent dans toutes sortes de playlists! Elles prennent toutes des chemins différents, mais s’accrochent au même album. C’est fantastique! 

Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere


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Tu es en pleine tournée de spectacles avec Lunou Zucchini, comment votre relation a-t-elle évolué depuis la fin de Star Académie?
Star Académie a scellé quelque chose entre tous les Académiciens de notre cuvée. Ainsi, même si on ne se voit pas tous les jours, le lien demeure. C’est exactement ce qui arrive avec Lunou; elle est comme une sœur pour moi. Nous pouvons tout nous dire, nous n’avons pas de secret l’un pour l’autre. En plus, ce qui est merveilleux, c’est que nos univers musicaux se mélangent super bien. Il n’y a jamais de souci quand il faut trouver des chansons communes à interpréter. Parfois, tous les éléments sont là pour faire un bon spectacle, mais il manque de chimie entre les artistes. Pour nous, cette chimie est naturelle.

Avez-vous des superstitions avant d’entrer sur scène?
Lunou est super relax, alors que moi je suis nerveux et superstitieux. C’est parfait qu’elle soit comme ça, car elle me calme et me fait du bien. Ensemble, nous nous rappelons avant chaque spectacle que nous faisons ce métier d’abord et avant tout pour partager un moment avec les gens. Comme nous étions jugés par nos professeurs lors des variétés de Star Académie, j’ai gardé un certain souci de performance après l’expérience. Il faut que j’accepte que parfois tout soit parfaitement imparfait.

Quelles sont tes superstitions avant de monter sur scène?
Si je mange quelque chose de particulier avant une super prestation, je vais avoir envie de répéter cette expérience avant un autre spectacle au cas où ça me porterait chance. J’ai aussi une bonne routine d’étirements et d’échauffements avant de monter sur scène et si, par bonheur, j’ajoute un exercice avant une très bonne représentation, je n’arriverai plus jamais à le laisser de côté. Avec tous ces ajouts, je me retrouve avec des routines d’avant-spectacle qui prennent vraiment beaucoup de temps à exécuter! À la fin de la saison de Star Académie, par exemple, ça me prenait une heure pour tout faire, vocalises et étirements physiques. Parfois, les autres Académiciens embarquaient dans mon jeu et c’était agréable.

Y a-t-il une chanson du spectacle que tu aimes particulièrement interpréter?
J’adore interpréter The Show Must Go On. C’est un super défi vocal de même qu’un beau clin d’œil à mon parcours à Star Académie. Ma chanson Ton armure, inspirée de ma relation particulière avec mon père, me tient aussi à cœur. Je la chante sur scène d’une manière très dénudée, alors que sur l’album je la voulais le plus pop possible, par pudeur, parce que je voulais cacher la détresse du propos. En spectacle, je me sens cependant assez en confiance avec les spectateurs pour me lancer plus intimement dans le texte.  

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Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere

 
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Comment organisez-vous, Sara et toi, votre agenda familial avec tous ces déplacements?
Au départ, je croyais que Sara et les enfants me suivraient davantage à l’hôtel, un peu partout en tournée, mais je me suis aperçu qu’il était bien plus simple de revenir à la maison quand mon spectacle était à moins d’une heure et demie de route. Nous nous sommes donc planifié seulement cinq ou six petites vacances en famille durant la tournée.

Comment ton beau Liam réagit-il lorsqu’il te voit chanter sur scène?
Je pense qu’il vaut mieux que Liam (cinq ans) reste en coulisses avec son frère, Éloi (un an), pendant les spectacles, parce qu’il ne comprend pas trop pourquoi il devrait rester assis pour regarder papa chanter. Il veut juste monter sur scène avec moi!

Suivra-t-il tes traces?
Je ne sais pas... Il me fait rire ces jours-ci parce qu’il répète que lui, il ne travaillera pas dans la vie, il va «juste chanter» comme papa. Je lui explique alors qu’il n’a pas vraiment compris le métier s’il pense que chanter ce n’est pas du travail! 

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Toi qui as commencé jeune dans le métier avec La cour des grands, est-ce que tu veux encadrer les rêves de Liam différemment?
Je veux lui donner le choix de faire ce métier. J’étais tout jeune quand j’ai commencé à dire que je voulais être dans la télé, mais, comme mes parents ne connaissaient rien du milieu artistique, je ne pouvais vivre ce rêve. Vers l’âge de 12 ans, quand j’ai découvert qu’il existait des agences de casting pour enfants, je m’en suis mordu les doigts. J’aurais voulu commencer bien plus tôt. Nous avons donc accepté d’inscrire Liam à une agence à sa demande. Il a même fait une première audition. Bien sûr que, s’il n’a plus envie de jouer, ce sera «merci, bonsoir». Je veux le suivre là-dedans. Je suis quand même content qu’il ait la possibilité d’accomplir ce dont il a envie. 

Éloi, de son côté, vient d’avoir un an. Avez-vous organisé une fête?
Nous nous sommes juré de ne pas faire de grande fête, parce qu’à un an, il ne s’en souviendra pas. Nous avons donc juste mis un peu de ballons dans la maison... puis un peu de décoration... puis beaucoup de décoration et... un gâteau! Ça a fini par être un gros party de famille bien amusant! Liam était particulièrement colleux avec son petit frère, surtout quand ça lui permettait de lui voler un morceau de gâteau. (rires)

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Est-ce que la personnalité d’Éloi a émergé?
C’est un bébé sourire! Il ne pleure jamais, à part quand il est malade. Il a hérité du gène du bonheur de sa mère. Sara, c’est un vrai soleil, elle sourit même en dormant. Éloi est comme elle. Il est à deux doigts de marcher; il s’accroche à tout, en ce moment. 

Collection personnelle
Collection personnelle


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La tournée va occuper beaucoup de ton temps. Comment Sara vit-elle avec tes absences?
Nous en discutons avec honnêteté. C’est certain qu’en ce moment, elle ne peut pas travailler comme elle aimerait le faire. Elle reste la plupart du temps à la maison avec les enfants et fait des remplacements comme éducatrice en CPE une journée ou deux par semaine afin de garder la main. C’est une des raisons pour lesquelles je lui ai donné la moitié de la bourse de 100 000 $ que j’ai reçue en gagnant Star Académie. C’était la chose à faire, car cette victoire ne pouvait pas découler d’autre chose que de notre travail commun. En septembre prochain, Sara retournera aux études. Son rêve est d’avoir sa propre cohorte de maternelles qu’elle mènera du début à la fin de l’année scolaire. 

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Et toi, après ta tournée avec Lunou, que prévois-tu?
Je suis ouvert à toutes les occasions possibles de chanter. J’espère pouvoir prendre part à quelques festivals cet été. Je participerai, entre autres, à la Fête nationale du Québec à Granby le 24 juin prochain. Bien entendu, je commence à penser à un éventuel deuxième album. J’ai des rencontres prévues avec Benjamin Nadeau, qui a réalisé On ira, et je souhaite me remettre à l’écriture de chansons le plus vite possible.

Complète cette phrase: «Star Académie, ça ne change pas le monde, sauf que...»
... ça t’apporte beaucoup d’outils en tant qu’artiste. Grâce à cette extraordinaire formation, j’ai appris à mieux me connaître. Ça m’a fait réaliser que des aspects de ma personnalité que je croyais être des faiblesses sont plutôt des forces. Ça a remis les pendules à l’heure.      

L’Album On ira est toujours offert en magasin et sur les plateformes numériques.

Pour en savoir plus sur la tournée de William et Lunou: musicorspectacles.com/artistes/ william-cloutier.

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