Éric Robidoux se confie sur son nouveau rôle dans «Alertes»

Laurent Guérin

Daniel Daignault

2021-01-23T19:54:28Z

Même s’il fait carrière depuis 15 ans, le comédien Éric Robidoux avoue qu’un tournant s’est produit lorsqu’il a joué un rôle important dans la troisième saison de Faits divers. Depuis, tant le public que les gens du milieu semblent avoir redécouvert celui qui incarne un enquêteur dans 5e rang et qu’on verra bientôt dans la série Alertes.

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Éric, dirais-tu que ton rôle de Kevin Fontaine dans Faits divers a changé beaucoup de choses dans ta carrière?
Complètement. Chaque fois que je rencontre une nouvelle personne, on me parle de ce personnage. Ça m’a apporté beaucoup de crédibilité. Plusieurs se sont dit: «Ah! Il peut porter un lead (un rôle principal), il peut être drôle, attachant et touchant.» C’était un rôle qui me permettait de pleurer, de crier, où mon personnage avait peur de se faire tuer. Je pouvais sortir toute la palette des émotions. J’ai fait longtemps du clown et de la danse contemporaine, et mon jeu, dans Faits divers, comportait une partie clownesque. C’était donc facile pour moi d’aller chercher le cœur du public et du monde sur le plateau. Ce sont des compétences que j’ai pu utiliser dans ce rôle.

Photo : Serge Gauvin / TOU.TV E
Photo : Serge Gauvin / TOU.TV E



Tu joues un policier dans 5e rang, mais au départ ce devait être autre chose, n’est-ce pas?
Oui. On m’a donné le rôle d’un avocat pour une journée et, finalement, on m’a confié le rôle de l’enquêteur. C’est le fun de jouer ce rôle, parce qu’avec la réalisatrice Myriam Verreault, on a développé un personnage qui ne sourit pas, qui est rustre et vraiment straight. Il n’a pas de façon et il ne dit pas bonjour à ses collègues. On me demande de faire beaucoup de choses dans plusieurs séries, et mon fun est de tout le temps faire des personnages différents. 

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Photo : Inconnu / RADIO-CANADA
Photo : Inconnu / RADIO-CANADA

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Tu incarneras aussi un personnage qu’on verra dans Alertes...
Oui, le tournage a en fait débuté en septembre et ça se poursuit jusqu’en juin. Je joue le rôle d’un psychocriminologue, un genre de personnage que j’avais fait dans la série Marche à l’ombre. C’est un spécialiste qui s’occupe des agresseurs et non des victimes; il est du côté de ceux qui font face à des accusations. C’est un bon gars, un peu tête en l’air, brouillon et attachant, mais qui est bon dans ce qu’il fait. Il a de belles vulnérabilités et il est drôle. Et il y a aussi son ex dans son entourage qui travaille avec les victimes et qui est incarnée par Catherine Bérubé.

C’est donc un autre beau rôle pour toi?
Oui, et je ne peux pas en dire trop, mais mon personnage va avoir un petit crush sur Stéphanie Duquette (Sophie Prégent). Je vais arriver dans le bureau pour les aider à faire avancer leur enquête avec le principal suspect, qui est mon client. C’est intéressant, il y a de belles situations conflictuelles qui vont se présenter.

Il y a longtemps que tu fais carrière. J’imagine qu’il y a eu des moments déterminants en cours de route?

Je suis sorti de l’École nationale de théâtre en 2005 et, oui, il y a eu de tels moments. Je salue d’ailleurs mon ami réalisateur Francis Leclerc, qui a beaucoup de générosité. À l’époque, je faisais beaucoup de théâtre et de danse, et je ne voulais pas vraiment tourner pour la télé. J’avais été formé au théâtre, je voyageais beaucoup avec la danse contemporaine, et c’est Francis qui m’a amené sur le plateau de Marche à l’ombre. Tu sais, je fonctionne beaucoup à l’amour et à la tendresse pour travailler. Francis était quelqu’un de généreux et d’amical, et il m’a invité à aller passer une audition. Alors j’y suis allé, il m’a dirigé, et j’ai obtenu le rôle. Au bout de trois saisons de cette série, il m’a dit que j’étais meilleur que je ne l’étais au tout début, et je me souviendrai toujours de la suite. Il m’a dit d’aller tourner, de faire en sorte de me retrouver sur plusieurs plateaux et d’expérimenter toutes sortes de scénarios différents. C’est ce que j’ai fait, j’ai mis l’accent sur ma carrière de comédien et j’ai fait beaucoup de tournages. En plus, j’avais de beaux choix, on m’a donné toutes sortes de rôles différents. Tout ça est une question de confiance, et c’est vrai qu’il faut tourner, être à l’aise et faire connaissance avec plein de gens.

Francis t’a suggéré d’aller tourner, mais encore faut-il que les occasions se présentent!
Oui! J’ai été chanceux. J’aime ce que je fais et je pense que je le fais bien. Je suis un gars d’équipe et je trouve ça fascinant de me faire dire: «Viens-t’en dans mon équipe!» J’essaie de cultiver ce que je suis capable de contrôler, c’est-à-dire apprendre mon texte, arriver à l’heure, faire ce qu’on me dit et être généreux.

As-tu retrouvé plusieurs camarades que tu connaissais sur le plateau d’Alertes?
J’ai retrouvé beaucoup de monde, dans l’équipe technique, de l’ancienne gang qui travaillait sur O’ (il a joué le rôle de Renaud en 2018-2019), mais pas beaucoup du côté des comédiens. J’ai fait de nouvelles rencontres, comme Danny Gilmore, Sophie Prégent, Frédéric Pierre et Mylène Saint-Sauveur, avec qui je vais jouer Molière au TNM. On fait une captation Web en février, avec des entrevues, des scènes déjà répétées, et on va jouer la pièce en 2022. Je dois aussi jouer au Théâtre La Licorne, avec entre autres Karine Gonthier-Hyndman, mais on ne sait pas trop quand, compte tenu des circonstances.

Parlant de ce qu’on vit depuis près d’un an, as-tu perdu des contrats en raison de la pandémie?
Pas du tout! Je suis allé finir de tourner à Winnipeg la série télé Edgar, dans laquelle je joue le rôle principal, un enquêteur de police (Denis Bouchard, Vincent Leclerc, Rachel Graton et Paul Doucet, entre autres, font partie de la distribution). J’ai passé quatre mois là-bas, en plein hiver et, à cause de la covid, j’y suis retourné cet été. Après mon été, j’ai calculé que j’avais tourné environ cent jours depuis le début de 2020. C’était fou! Et je devais en plus jouer Molière. Tout ce que je fais depuis, c’est ce qui n’a pu être tourné cet été, et qui s’est mis en branle, comme 5e rang et Alertes. J’ai aussi d’autres projets dont je ne peux parler pour l’instant.

Le fait d’avoir fait de la danse contemporaine a-t-il eu un impact sur le comédien que tu es?
Oui, j’en ai fait pendant 10 ans et je dirais que ça amène dans mon corps une intelligence que je suis capable d’aller chercher, que je n’aurais peut-être pas été capable d’aller puiser autrement.

Pourquoi es-tu passé de la danse au jeu?

À cause de l’argent! Il y a des jours où je ne mangeais pas à ma faim, c’était parfois un repas tous les trois jours. Je voulais faire de l’art, de la danse, du théâtre et changer le monde. À un moment donné, j’ai réalisé que je n’avais pas fait beaucoup de télé et de cinéma. Quand je dansais, j’étais tout le temps parti à l’extérieur, je voyageais et, quand je revenais, personne ne me connaissait. J’ai aussi constaté que la danse, c’est dur sur les genoux et le dos. Et je savais que j’avais beaucoup à offrir, que j’avais de l’énergie et des émotions à faire passer. Je me suis demandé comment je pouvais exercer mon métier en restant chez moi, dans ma langue, et j’ai réalisé que le meilleur moyen pour y parvenir était de rentrer dans le salon du monde, d’avoir des personnages qui se développent sur plusieurs saisons. 

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5e rang, mardi 21 h, à Radio-Canada.
Alertes, lundi 21 h, à TVA, dès le 8 février.

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