Sophie Durocher révèle l’envers du décor de son entrevue télévisée avec Éric Lapointe

Dimanche 14 janvier à 20 h 30, à TVA

Samuel Pradier

2024-01-12T11:00:00Z

Quatre ans après avoir été accusé de voies de fait sur une femme, Éric Lapointe a accepté de se confier à Sophie Durocher dans l'émission spéciale Éric Lapointe, face à ses démons. L'animatrice nous a aussi parlé de son expérience dans Sortez-moi d'ici!, qu'on verra à compter de mars, et de la nouvelle formule de QUB radio à la télévision.

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L'émission spéciale Éric Lapointe, face à ses démons offre principalement l'occasion au chanteur de s'exprimer pour la première fois à la télévision sur les événements survenus en 2019. «On voulait connaître, façon factuelle, ce qu'il avait à dire, a expliqué Sophie Durocher, qui mène l'entrevue. La question n'était pas tant de donner sa propre version, puisque celle avec laquelle il a plaidé coupable est celle qui a été présentée devant la Cour. On souhaitait surtout comprendre son parcours depuis ces événements, sa démarche, son introspection, et constater à quel point le Éric Lapointe de 2024 diffère de celui qui a commis des voies de fait sur une femme.» La journaliste lui a donc posé des questions très concrètes, par exemple, sur ce qui s'est passé la veille ou le jour même, et en 2020, lorsqu'il a plaidé coupable.

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Lors de l'enregistrement de l'entrevue, Éric Lapointe semblait un peu nerveux, voire fébrile. «Il nous a dit que ça faisait quatre ans qu'il préparait cette entrevue sous sa douche. Depuis tout ce temps, il savait qu'à un moment donné, il devrait faire face à la musique. Je l'ai senti fébrile à l'idée de pouvoir enfin s'exprimer et de dire à quel point le processus l'avait marqué. Je pense qu'il avait hâte de pouvoir parler.»

Étonnamment, Sophie Durocher connaissait assez peu Éric Lapointe, ne l'ayant rencontré qu'à une ou deux reprises dans sa carrière.

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SON ALCOOLISME
L'animatrice confirme qu'une grande partie de l'entrevue est consacrée à l'alcoolisme d'Éric Lapointe. «Il m'a clairement dit que c'était le combat de sa vie. Au moment de notre rencontre, il m'a confié qu'il n'avait pas touché à      

une goutte d’alcool depuis plus d’un mois afin de se préparer à l’entrevue, car il voulait être au meilleur de sa forme. C’est une démarche qu’il a faite à plusieurs reprises dans sa vie, notamment avant chaque saison de La Voix.» 

Les photos extraites de l’émission montrent effectivement un chanteur en pleine forme et souriant. «Les gens vont pouvoir juger par eux-mêmes de la sincérité de sa démarche. Quand il confie que, pour lui, c’est vraiment le combat de sa vie, il ajoute qu’il est conscient que ç’a été difficile, que c’est difficile et que ce sera difficile. En même temps, il ne se cache pas derrière l’excuse de l’alcool. Ce n’est pas l’alcool qui a commis des voies de fait en 2019. Il ne se sert pas de l’alcool pour excuser ses gestes, et c’est très important de le mentionner.» 

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Dans son entrevue avec Sophie Durocher, il aborde également les dommages collatéraux de ses actions, notamment sur ses proches. «Il est sincèrement désolé — le mot revient souvent — pour la victime, mais aussi pour ses enfants, sa mère et ses musiciens. Il exprime des regrets concernant l’impact de ses gestes sur des personnes qui n’ont rien à voir avec ça. Il présente ses excuses à plusieurs reprises à la victime, mais aussi à son entourage, pour les conséquences et les contrecoups.»

LE SOUTIEN DE SES FANS
Contrairement à d’autres artistes, Éric Lapointe a continué à exercer son métier au cours des dernières années. Il a donné de nombreux concerts et a même sorti un nouvel album l’automne dernier. «Il me dit clairement qu’il est accro à la scène, et le fait de pouvoir continuer à faire son métier l’a beaucoup aidé dans sa démarche. Ses fans lui ont donné de l’énergie pour continuer.» 

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UNE EXPÉRIENCE UNIQUE
Lorsque Sophie Durocher a reçu la proposition des Productions Déferlantes, en décembre 2022, elle a réfléchi pendant environ trois secondes avant d’accepter de participer à Sortez-moi d’ici!. «J’avais seulement vu la bande-annonce de la première saison et j’avais capoté. Je me disais que ceux qui avaient accepté étaient complètement fous de faire ça. Mais je dis tout le temps que je n’ai peur de rien ni de personne. C’était l’occasion d’aller le vérifier.»      

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Sans vouloir dévoiler ce qu’elle a vécu, elle a toutefois confié qu’il y a une peur qu’elle ne pensait pas si importante et qui s'est révélée plus effrayante que prévu. «Cinq mois plus tard, j'en fais encore des cauchemars. Mais je pense que je ne suis pas la seule. Les autres candidats et moi, on s'en parle lorsqu'on se croise, et il y a vraiment un avant et un après Sortez-moi d'ici!. C'est très confrontant.»

La question de son image publique a rapidement été balayée par Sophie Durocher. «Je n'avais rien à perdre, dans le sens où, pour plein de gens, je suis une personnalité qu'ils vont découvrir dans l'émission, et quoi de mieux que de me découvrir au naturel! Il y a aussi une chose aussi dont je suis fière, c'est qu'il y avait quatre humoristes sur place (Alexandre Barrette, Alex Perron, Rosalie Vaillancourt et Phil Laprise) et j'ai réussi à les faire rire. Je me suis dit que si, au fond de la jungle, alors qu'on ne dort pas, qu'on ne mange pas, qu'on ne se lave pas vraiment et qu'on est bouffé par les moustiques, j'arrive à garder mon sens de l'humour, l'honneur est sauf.»     

Elle est convaincue que la plupart des gens, y compris son fils et son conjoint, Richard Martineau, vont découvrir une autre facette de sa personnalité. «Quand je leur ai raconté certaines choses que j’avais faites, ils avaient les yeux écarquillés — et ils ne savent pas tout! On ne sait jamais d’avance comment on va réagir dans des conditions vraiment difficiles. Je pense qu’ils vont découvrir certaines affaires sur moi. Et je ne sais pas si l’épuisement physique et psychologique transparaît tant que ça à l’écran, mais c’est un grand révélateur de personnalité.»

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LA RADIO À LA TÉLÉ
Depuis le 11 janvier, le canal de l’ancienne chaîne Yoopa est désormais occupé par la version télé de QUB radio. «On montre un peu les coulisses de nos émissions de radio, mais le ton ne change pas. C’est vraiment de l’information et de l’opinion, avec une liberté d’expression totale. On a carte blanche, et je trouve ça formidable qu’on soit maintenant à la télé! On va pouvoir atteindre un nouveau public qui ne savait pas qu’on existait.» 

L’autre projet de Sophie Durocher pour 2024, c’est l’écriture de son cinquième livre, qui sera publié l’automne prochain aux Éditions du Journal de Montréal. «Je travaille là-dessus depuis plusieurs mois. Ce sera un essai féministe sur les dérapages du nouveau féminisme; je vais parler de l’invisibilisation des femmes dans l’espace public.»       

Éric Lapointe, face à ses démons sera diffusée le 14 janvier à 20 h 30, à TVA.
La deuxième saison de Sortez-moi d’ici! arrive sur TVA dès le 3 mars à 18h30.
On lit également les chroniques de Sophie Durocher dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, en plus de l’écouter sur QUB radio.

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