Steve Gagnon revient sur la finale de saison de L'Échappée pour son personnage de Jean-Simon

Photo : Julien Faugere

Michèle Lemieux

2021-05-25T16:39:05Z

On l’a vu entre autres dans Ruptures et Plan B, mais c’est son rôle dans L’Échappée qui l’a projeté en pleine lumière. Son personnage de Jean-Simon suscite les passions! Lors de notre entrevue, on découvre que Steve Gagnon est aussi un artiste multidisciplinaire qui multiplie les projets littéraires et de théâtre.

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Steve, Jean-Simon a fait bien des vagues dans
L'Échappée, dont la saison 5 vient de se conclure. Les gens vous en parlent-ils beaucoup?
Oui, il ne suscite pas de sympathie. Les gens le détestent! Ils le traitent de manipulateur et le trouvent dangereux pour Jade, un personnage que les gens aiment beaucoup. La passion des téléspectateurs se déchaîne sur les réseaux sociaux. Je me demande jusqu’à quel point cette étiquette va me rester... Il y a le personnage, mais il y a aussi l’humain derrière. 

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À ce sujet, parlons de vous, afin de mieux vous connaître. Avez-vous eu un coup de foudre pour ce métier?
Je ne viens pas d’une famille d’artistes. La lecture, les arts ne faisaient pas partie de mon milieu. En quatrième année, j’ai eu l’idée d’écrire une pièce. Daniel, mon professeur, m’avait laissé faire le décor, organiser des répétitions... À neuf ans, je voulais porter tous les chapeaux! L’année suivante, l’école avait engagé un metteur en scène pour mettre sur pied une troupe. Je ne me suis plus jamais posé de questions. J’ai continué à écrire et fait du théâtre au secondaire. 

Avez-vous étudié dans le domaine?
Au cégep, je me suis inscrit en éducation spécialisée. Puis j’ai fait le Conservatoire à Québec. Parfois, je me dis que j’aurais adoré être médecin ou éducateur spécialisé. Cela dit, ça s’est bien passé dans le métier jusqu’à présent. J’ai mis sur pied des projets, j’ai fondé ma compagnie. J’ai passé beaucoup d’auditions avant d’avoir des rôles. Celui dans L’Échappée m’a été offert. C’est l’une des plus belles choses que j’ai vécues dans ma carrière!

Aviez-vous le profil de l’acteur, étiez-vous un enfant expressif?
J’étais d’une timidité maladive! Ma mère était d’une grande timidité... Sur le tard, elle a suivi un cours pour devenir infirmière et a fini par être chef d’équipe. Elle a développé un talent de leadership. À l’école, mes parents voulaient que je réussisse, que je sois attentif. En pre- mière année, j’étais tendu! On m’avait dit de mettre mes mains sur mon pupitre et de regarder en avant: je n’ai jamais dérogé! (rires) C’était devenu un problème... Un enfant est tombé derrière moi: je ne me suis jamais retourné pour voir ce qui se passait. C’était symptomatique d’un grand stress. Au secondaire, je n’ai jamais été en mesure de faire des exposés oraux... 

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Photo : Yan Turcotte / TVA
Photo : Yan Turcotte / TVA

À cause de votre gêne?
Oui. J’étais l’acteur de l’école, on savait que j’en étais capable, mais je ne voulais pas en faire. Mes professeurs ne m’ont jamais forcé, car ça me rendait malheureux. Au cégep, même chose. Quand j’ai assumé l’homme que j’étais, les choses ont changé. Il y avait un grand écart entre l’homme que j’étais et celui que je pensais devoir être. J’étais mal dans ma peau. À la fin du cégep, j’ai compris que c’était dû à la construction sociale qu’on impose aux jeunes.

Vos parents ont-ils été derrière vous à tous les égards?
Oui. Mon père a été malheureux dans des emplois qui ne lui convenaient pas. Je pense que c’est un intellectuel refoulé. Il a dû quitter l’école jeune pour subvenir aux besoins de sa famille. Me voir passionné par mon métier était plus important pour lui que la sécurité. 

Par ailleurs, vous êtes en couple depuis longtemps, non?
Oui, ma blonde et moi, ça fait 17 ans qu’on est en couple. On se connaît depuis la troisième secondaire alors qu’on était les meilleurs amis. On a commencé à sortir ensemble au cégep. On a fait le Conservatoire et travaillé ensemble par la suite. Les années où on a été séparés, quand je suis venu à Montréal et qu’elle est restée à Québec, nous ont fait un grand bien. Lorsqu’on se retrouvait, c’était magique! Quand elle est tombée enceinte d’Alfred, elle est déménagée. Ça fait trois ans et demi.      

Comment avez-vous traversé la pandémie?
J’ai pu travailler, sortir de chez moi. J’avais les deux enfants à la maison. Louise avait trois mois, Alfred, deux ans. C’était assez occupé! J’avais mon petit studio à la maison: je faisais des voix et de la radio. Nos familles n’ont pas pu prendre Louise dans leurs bras. Ça m’a pesé lourd.

Quels sont vos projets?
J’ai deux productions qui seront présentées au TNM en 2021-2022 et un spectacle à venir à La Licorne. J’ai aussi des tournages. Il y aura une reprise Des étés souterrains.      

On retrouvera Steve dans L’Échappée, à l’automne, à TVA.
Avec Véronique Côté, il a cosigné en 2012
Chaque automne, j’ai envie de mourir, à partir de secrets anonymes du grand public.
Il a aussi écrit
Les étés souterrains pour Guylaine Tremblay, dont la reprise des représentations à La Licorne sera annoncée au cours des prochains mois.
La pièce, publiée chez L’instant même, est en vente.

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