Incursion sur le plateau de la nouveauté Le temps des framboises

S’initier au monde agricole à la vitesse grand V, gérer une équipe de travailleurs saisonniers, élever ses deux fils et tenir tête à sa belle-famille envahissante: Élisabeth doit relever plusieurs défis lorsqu’elle reprend les rênes de la ferme familiale à la suite du décès soudain de son mari — le tout, sans se douter que l’amour se pointera de nouveau à l’horizon. TV Hebdo s'est rendu sur le plateau.

La distribution du Temps des framboises n’était même pas annoncée que la série — écrite par Florence Longpré (M’entends-tu?, Audrey est revenue) et Suzie Bouchard (L’œil du cyclone, Entre deux draps), et réalisée par le cinéaste Philippe Falardeau, qui en est à sa première série de fiction au petit écran — promettait déjà d’être exceptionnelle. Ajoutez à ces atouts l’excellente Sandrine Bisson dans le rôle principal, et vous obtenez une production à ne pas manquer!

Sandrine Bisson et le réalisateur, Philippe Falardeau. Photo: Eric Myre

«Mon personnage, Élisabeth, hérite de la ferme familiale après la mort subite de son mari. Même si elle connaît peu de choses à l’agriculture, elle décide d’honorer le travail du père de ses enfants en quittant son emploi à l’hôtel de ville pour prendre la relève de l’entreprise agricole. Mère de deux garçons, un adolescent rebelle et narcissique et un jeune garçon sourd, elle est rapidement débordée. Heureusement, elle peut compter sur des travailleurs saisonniers dévoués avec lesquels elle communique en baragouinant un peu d’espagnol. On ne peut pas en dire autant de sa belle-famille anglophone, avec à sa tête un personnage antipathique incarné par Micheline Lanctôt. Le clan est convaincu qu’Élisabeth n’a pas les capacités requises pour gérer la ferme, mais elle est déterminée à leur prouver le contraire.»

«Depuis que j’ai tourné cette série, j’ai encore plus de respect pour les travailleurs saisonniers qui passent leurs étés au Québec. Ces gens laissent leur pays, leur culture et leur famille derrière eux pour venir ramasser des fruits et des légumes dans nos champs, souvent en pleine canicule. Oui, ils font de l’argent en venant ici, mais l’éloignement représente un énorme sacrifice», confie Sandrine Bisson. Photo: Eric Carrière

Une nouvelle aventure

De nature expressive, Sandrine Bisson a dû réfréner son énergie naturelle pour incarner Élisabeth. «Cette femme est plus posée, plus sobre et plus réfléchie que je le suis dans la vraie vie. De plus, elle est extrêmement patiente avec sa belle-famille, qui est plutôt envahissante. Ce qui me séduit aussi, chez Élisabeth, c’est son audace. Elle se lance dans une nouvelle aventure même si elle n’a pas tous les outils nécessaires pour réussir. Jamais elle ne s’attendait à gérer une entreprise agricole, et la voilà à la tête de la ferme familiale. Il faut dire qu’elle était rendue à un tournant dans sa vie: elle sentait qu’elle n’était pas tout à fait sur son X. Le décès de son mari lui offre la chance de se réinventer, de découvrir le milieu agricole et, surtout, de se découvrir elle-même», explique la comédienne.

À la mort de son mari, Élisabeth prend une décision qui changera sa vie. Photo: © CLUB ILLICO

Mère de deux garçons, dont l’un est sourd, Élisabeth maîtrise le langage des signes. «Comme elle utilise ce moyen de communication avec son fils cadet depuis qu’il est tout petit, je devais exécuter les signes avec aisance. Je me suis donc beaucoup exercée, pour que mes gestes soient précis et fluides. Le comédien Xavier Chalifoux, qui est sourd et muet, m’a dit — à mon grand bonheur — qu’il me trouvait pas mal bonne!» poursuit Sandrine.

La nouvelle agricultrice devra tenir tête... Photo: © CLUB ILLICO

... à son envahissante belle-famille, qui n’en revient pas de voir la terre lui échapper. Photo: © CLUB ILLICO

Du Mexique au Québec

Edison Ruiz incarne Francisco, un des travailleurs saisonniers. Rapidement, Élisabeth et lui deviennent très complices, mais leur histoire d’amour est impossible. «Par l’entremise de ce personnage, je veux rendre hommage à tous les travailleurs mexicains, dominicains, panaméens ou venus d’autres pays latins qui quittent leur famille le temps d’un contrat au Québec. Ils passent souvent inaperçus dans les champs; pourtant, leur travail est essentiel, car sans eux, les Québécois n’auraient pas accès à des légumes et à des fruits frais cueillis», explique le comédien.

Francisco et Élisabeth vivent une histoire d’amour impossible. Photo: © CLUB ILLICO

Afin de camper Francisco, Edison Ruiz a suivi des leçons de français, car son personnage se débrouille dans notre langue. «J’étais persuadé que j’aurais plus de difficulté à apprendre mes textes en français, mais finalement, plusieurs mots ressemblent aux termes espagnols», explique l’acteur, qu’on peut voir dans la série Narcos Mexico. «Les Québécois qui ont regardé cette production sur Netflix ne feront peut-être pas le lien entre mon personnage et celui de Francisco dans Le temps des framboises, puisque j’ai dû prendre 25 lb pour incarner le commandant Mendez. J’ai perdu ce poids depuis, puisque j’ai arrêté de me nourrir de pâtes matin, midi et soir!» raconte-t-il en riant.

On a pu découvrir Edison Ruiz dans la série de Netflix Narcos Mexico. Le comédien a suivi des cours de français, une langue que son personnage parle assez bien. Photo: Eric Carrière

Le comédien n’a que des compliments à faire à sa collègue Sandrine Bisson. «Non seulement c’est une actrice de grand talent, mais elle est gentille comme tout et s’assure que tout le monde soit bien autour d’elle sur le plateau. C’est un charme de travailler avec elle», souligne-t-il.

Le saviez-vous?

La bande sonore de la série a été confiée à l’auteur-compositeur Martin Léon.
L’idée originale du Temps des framboises provient du réalisateur Philippe Falardeau. Il en a glissé un mot à Florence Longpré, qui s’est immédiatement sentie inspirée par le sujet.