Lara Fabian se confie sur son implication à l’Académie

Genevieve Charbonneau

Samuel Pradier

2021-03-31T12:00:00Z

Six semaines après le coup d'envoi de Star Académie, la directrice Lara Fabian a accepté de dresser un premier bilan de cette expérience, qui dépasse ses attentes et tout ce qu'elle avait imaginé. Impliquée au quotidien avec les jeunes Académiciens, elle semble s'épanouir totalement dans ce nouveau rôle.

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Lara, est-ce que l’expérience Star Académie que vous vivez actuellement est celle que vous aviez imaginée?
L’expérience de transmission, je m’y attendais, mais je vis surtout une aventure humaine qui va beaucoup plus loin que ce que j’aurais cru. J’ai parfois du mal à m’endormir, parce que je réfléchis à ce que je viens de dire aux Académiciens. Je me réveille en pensant à eux. Je ne parle que de ça avec mon mari et ma fille, à la maison. Je regarde même les quotidiennes, moi qui ne me suis jamais regardée de ma vie... Pour moi, ça dépasse la façon que j’ai de m’engager dans mon métier. C’est comme si une page s’était tournée dans ma manière de faire mon métier en tant que chanteuse, et qu’un nouveau livre s’ouvrait dans ma façon d’envisager ma vie en tant que guide pour ces jeunes. 

Votre mari et votre fille sont-ils un peu jaloux du temps que vous ne passez pas avec eux?
Gabriel, es-tu jaloux de ne pas me voir suffisamment? (Réponse de son conjoint au téléphone:) J’ai l’habitude, mais je chéris chaque fois que je peux la reprendre pour moi.      

Vous avez une grande proximité avec les Académiciens. Comment expliquez-vous le fait qu’ils se confient aussi facilement à vous?
Quand tu es à 100 % dans l’écoute et que tu es entièrement présent lorsque quelqu’un parle en face de toi, ça se sent. Et en étant entendu, il va te parler. Trop souvent, dans la vie, on a peu de temps pour être complètement à l’écoute de l’autre. J’ai été l’oreille de pas mal de gens; c’est un peu dans ma nature. Je pense aussi que les Académiciens me font confiance. Il y a des choses qu’on peut se dire et que je vais garder pour moi. On est au sein d’une production très humaine et très clémente. Quand je me permets de demander d’arrêter les caméras et de couper les micros quelques minutes, la production le fait vraiment. C’est assez magique pour les jeunes. Ensuite, quand on est devant les caméras, il y a quelque chose en moi qui oublie qu’on est à la télé. C’est peut-être tout ça qui crée cette écoute. 

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Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI


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On a l’impression qu’ils sont de passage à la télé, mais pas forcément dans votre vie. Avez-vous aussi ce sentiment?
Tout à fait. Je suis, par exemple, en contact avec Meghan Oak depuis qu’elle a quitté l’Académie. J’essaie de la brancher avec quelques personnes de mon entourage afin de lui offrir des possibilités. C’est une démarche normale pour moi, ça ne s’arrête pas quand la caméra s’éteint. Ensuite, ce sera à leur discrétion et en fonction de ce qu’ils veulent. Mais moi, je serai là s’ils en ont besoin. 

Dans ce contexte, est-ce délicat pour vous de leur dire des choses plus difficiles à entendre?
C’est difficile, mais c’est parfois nécessaire. Par exemple, Maëva a travaillé toute la semaine dernière pour épurer et simplifier son interprétation. Elle l’a réussie à merveille dans sa prestation de mise en danger, mais elle s’est servie des autres prestations comme d’un exutoire. C’est comme si tout ce que je lui avais passé pendant la semaine n’avait servi que pour trois minutes. J’ai dû le lui dire lors du dernier post-mortem. Je pense aussi que les Académiciens sont extrêmement fatigués. Ils travaillent pendant des heures, ils sont soumis à une pression qu’ils n’ont jamais connue auparavant, et ils doivent livrer un résultat en direct, chaque dimanche. C’est normal qu’ils aient besoin d’une soupape. Néanmoins, on doit toujours canaliser nos forces vers le meilleur. Ce n’est pas facile de le dire, mais je le leur ai dit. Je leur ai répété, lors de ce post-mortem, que Star Académie, ce n’est pas Martine à la plage, mais ce n’est pas le bagne non plus. J’essaie toujours de trouver une formule qui permet d’engager une discussion, d’être en mode solution par rapport à ce qu’ils doivent apprendre. 

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Quel est votre cheminement pour faire vos choix de mises en évaluation et de mises en danger?
Ce n’est pas toujours la conséquence de ce qui a été difficile. Il y a quand même un facteur mathématique, dans le sens où il en faut cinq par semaine. Et, surtout, la mise en évaluation n’est pas la conséquence d’une erreur, mais l’occasion de poursuivre le travail. Rendus à mi-chemin, il faut qu’ils y passent tous. 

On a parfois l’impression que vous oubliez qu’il s’agit d’une émission de télé. Est-ce réellement le cas?
C’est vrai. Une part de moi est surprise, mais l’autre ne serait pas d’accord avec ce qu’est la transmission si je ne le faisais pas. Si j’étais constamment en train de me regarder pendant que je les regarde, ça sonnerait tellement faux et décalé! Et je ne serais pas à la hauteur de ce que je considère être ma responsabilité. C’est vrai que c’est une émission de télé mais, pour moi, c’est beaucoup plus que ça. Je pense que c’était aussi la volonté de la production. C’est la raison pour laquelle ils nous ont choisis, Ariane, Greg et moi. On a tous les trois des aptitudes qui sont différentes, mais qui convergent et qui permettent d’aider concrètement ces jeunes au quotidien. 

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PHOTO COURTOISIE
PHOTO COURTOISIE


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Comment analysez-vous la cohésion particulière qui existe à l’intérieur de ce groupe?
Les Académiciens forment un groupe éclectique, autant par leur talent que par leur humanité. Je crois aussi que le fait de vivre cette période historique, dans laquelle on n’a pas vraiment eu l’occasion d’être les uns avec les autres, permet de reprendre contact avec ce qui nous définit comme société, c’est-à-dire avoir des relations.      

En tant que directrice de l’Académie, que diriez-vous que ce rôle vous apporte personnellement?
Cette envie de transmission a toujours été dans ma tête pour la seconde partie de ma vie et de ma carrière. Star Académie est donc un cadeau qui entre en adéquation avec mon souhait. Je suis dans une grande gratitude face à cet alignement d’étoiles. La seconde chose, c’est que ça m’apporte un sentiment d’utilité et de contribution. Je crois que beaucoup d’êtres humains cherchent à se sentir utiles. Et je dirais enfin qu’on traverse une époque historique sans précédent; beaucoup de mes collègues vivent de grandes difficultés. Participer à ce projet est comme une respiration au milieu de cette noirceur; c’est une soupape de respiration. J’ai donc une triple gratitude. 

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Plus jeune, de qui auriez-vous aimé avoir des cours ou des conseils?
J’ai eu la chance d’avoir une partie de mon entourage qui était bienveillante. Des femmes autour de moi ont été importantes. Il y avait ma mère ainsi que Lise Richard... C’est vrai que j’aurais aimé avoir quelqu’un dont le métier et l’expérience auraient pu être au service de mon démarrage, mais je ne l’ai pas eu. C’est quand même assez rare qu’un autre artiste t’aide pour te dire comment faire. 

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