Un nouveau documentaire mettant en lumière un métier dangereux

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Alexe-Sandra Daigneault

2020-11-05T15:49:10Z

Les policiers affectés à la surveillance des frontières ne reculent devant rien pour protéger le Canada contre les intrusions. Frederic Gieling l’a constaté quand il a réalisé Frontière, une série documentaire dans laquelle il nous emmène au cœur de l’action!

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Il fallait avoir du cran pour réaliser la série documentaire Frontière, dont les 10 épisodes nous font découvrir le travail méconnu des agents frontaliers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). En effet, Frederic Gieling a vécu plus d’une aventure pen- dant qu’il suivait les policiers de 10 détachements québécois, dont ceux de Lacolle, de Valleyfield, de Montréal-Trudeau et des Îles-de-la-Madeleine. 

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Pour suivre les agents à la trace, l’équipe de tournage a dû réussir l’enquête de sécurité de la GRC et a été réduite au minimum. «C’était moi et un caméraman, mentionne le réa- lisateur en riant. Si on avait été plus nombreux, on n’aurait pas pu se cacher, monter dans une voiture de patrouille en vitesse ou courir derrière les agents dans les bois, dans le noir!»      

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Un travail tentaculaire
Le réalisateur ne s’attendait pas à vivre autant d’action en compagnie de ces policiers chargés d’intercepter tous ceux qui traversent la frontière illéga- lement. «La crise des migrants de 2017 a un peu été l’inspiration du documentaire, mais je me suis rendu compte que les agents ne s’occupent pas seulement des réfugiés. Ils font aussi le contrôle de la contrebande, du trafic de drogue, de la traite de personnes et de la vente d’armes — ils font un travail tentaculaire, et ça bouge beaucoup», explique Frederic Gieling. 

Amenés à intervenir sur terre, sur mer et dans les airs, ces agents doivent donc composer avec des situations très différentes selon les régions auxquelles ils sont affectés. À Valleyfield, par exemple, des policiers camouflés se lancent à la poursuite de contrebandiers de tabac sur leurs motoneiges. 

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À Saint-Bernard-de-Lacolle, ils accueillent plutôt les migrants du chemin Roxham avec des vêtements chauds, tandis que leurs collègues des Îles-de-la- Madeleine travaillent surtout en haute mer à bord de leur Zodiac ultrarapide.

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Une organisation sans faille
Afin de repérer ceux qui ont évité les douanes, ces agents peuvent heureusement compter sur une foule d’outils, dont des capteurs de mouvements, des caméras thermiques, des drones et des hélicoptères. Par contre, l’outil le plus utile reste la Station de transmission opérationnelle de la GRC: «Elle est en contact constant avec tous les agents du Québec et avec leurs partenaires, dont la US Border Patrol, la Sûreté du Québec et la police locale. Ils doivent tous travailler ensemble pour couvrir un territoire aussi immense et diversifié», précise Frederic Gieling. Grâce à cette organisation, il est possible de repérer des intrus sur les routes les plus isolées des États-Unis et du Canada, histoire de préparer des interventions d’une complexité parfois étonnante. «À Valleyfield, on a passé des nuits entières à se cacher dans la neige à -25 °C, sans aucune lumière. C’était fou, parce que les civils ignoraient qu’il y avait une dizaine de policiers en train d’encercler des contrebandiers», mentionne le réalisateur. 

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Prêts à tout
Frederic Gieling ajoute que les agents frontaliers poursuivent leur formation tout au long de leur carrière afin d’être prêts à affronter tous les dangers, qui se révèlent nombreux. Le réalisateur peut le confirmer, puisqu’il a notamment vu un contrebandier foncer sur un policier avec une motoneige d’une tonne. 

«À Montréal-Trudeau, ils ont aussi intercepté un colis qu’ils ont ouvert dans un laboratoire spécial, où on nous gardait à une certaine distance. Ils y ont découvert du carfentanil: c’est 10 000 fois plus puissant que la morphine et ça peut entrer par la peau, alors si on y touche, on meurt. Je n’étais pas à l’aise», poursuit-il. Heureusement, les agents frontaliers de la GRC sont là pour nous protéger de ce genre de surprises! 

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