Un nouveau projet hybride pour Jean Airoldi

Photo : Julien Faugere

Michèle Lemieux

2020-11-07T14:00:00Z

L’année 2020 restera à jamais gravée dans la mémoire de Jean Airoldi, qui a vécu de nombreux revirements. Après s’être réorienté en immobilier, il a lancé son entreprise de masques en pleine covid. Devant l’engouement pour ses créations et à la demande du public, l’animateur a tout mis en jeu pour lancer sa dernière collection pour l’arrivée du temps des fêtes. C’est avec fierté qu’il nous présente des vêtements pour femmes, filles et garçons signés Jean Airoldi. Sur un plan plus personnel, il s’est enfin installé dans son nid avec ses filles auxquelles il consacre encore toutes ses énergies.

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Jean, tu sors une toute nouvelle collection?
Depuis la covid, je me suis lancé dans l’aventure des masques et ça grandit constamment. J’ai de nouveaux masques, mais aussi une nouvelle collection de vêtements. Lorsque mon mandat s’est terminé avec Aubainerie, j’ai été très déçu et je me suis dit que la mode, c’était fini. J’ai décidé de devenir agent immobilier et de m’acheter une crèmerie dont j’allais devenir le porte-parole. Avec la covid, je n’ai pas acheté la crèmerie et même si j’ai terminé mon cours d’agent immobilier, il me reste à passer la licence, ce que je n’ai pas eu le temps de faire parce que je suis trop occupé. 

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Airoldi
Airoldi

Airoldi
Airoldi

Pourquoi as-tu décidé de revenir à la mode?
Depuis longtemps, les gens me suggéraient de lancer ma boutique en ligne. J’hésitais, parce que c’est un gros investissement. Comme j’avais l’expertise, mais aussi une clientèle pour les vêtements, j’ai décidé de monter une collection. L’avantage, c’est que, comme le dirait si bien Céline: «C’est moi l’boss!» (rires) Je peux décider de tout et ajouter à ma collection des chandelles, des pyjamas, une doudou, une collection taille plus. Je gère tout! Avec les masques, j’ai rencontré toutes les difficultés possibles, de la production à la livraison, en passant par le manque de personnel, les délais de Postes Canada, la pénurie d’élastiques. J’ai tout vécu! J’ai eu peur de mourir, non pas physiquement, mais professionnellement. J’ai trouvé ça difficile. Lors des premières ventes, avec un déficit de 200 000 $, disons que c’est plus difficile de dormir... Entre-temps, je me suis associé à quelqu’un qui s’occupe des chiffres et de la gestion, et je me concentre sur la création et la production.

Es-tu fier de tout ce que tu as accompli jusqu’à maintenant?
Oui, et je suis surtout fier d’avoir réussi à donner 70 000 $ à des fondations depuis le mois d’avril. C’est quand même beaucoup! Moi, je préfère donner plutôt que recevoir. Avec le masque de Rosalie Taillefer, nous donnons 1 $ pour chaque masque vendu à la Fondation Sourdine. Je m’apprête à donner 20 000 masques à un organisme qui s’appelle Récupex.

Tu travailles donc toujours aussi fort?
Je travaille encore 15-18 heures par jour, mais je suis heureux. À l’âge que j’ai, je peux faire ce que je veux, comme je veux: je suis mon propre patron. Avec la collection, ça passe ou ça casse. Si ça passe, il y aura une suite, si ça casse, j’irai vendre des maisons plus rapidement. Compte tenu de la réponse des gens pour les masques, je crois qu’ils seront au rendez-vous pour la collection. Cette aventure m’a permis de retrouver la passion de mes 20 ans et j’en suis très heureux, car depuis deux ans, j’étais moins occupé: je suivais mes cours d’immobilier, je regardais des séries. Dans ma tête, je me disais toujours qu’un jour, j’allais rebondir. Mais quand? Ça m’inquiétait...

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Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere



As-tu pensé que tu n’allais peut-être pas y arriver?
Oui, je me suis dit que je n’allais peut-être jamais rebondir... Je savais que je pouvais avoir une carrière en immobilier, mais ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air. Il y a la possibilité d’ouvrir une crèmerie, mais ça ne génère pas un gros revenu. C’était plus pour mes filles... J’ai eu peur de ne pas rebondir, mais quand j’ai rebondi, j’ai fait un double salto arrière! (rires) De tout ce que j’ai vécu, je retiens cette leçon: dans la vie, si je n’agis pas, il ne se passe rien. Il y en a pour qui le téléphone sonne, mais moi, je dois faire bouger les choses. Et quand je fais bouger les choses, ça marche. Mais ça m’épuise parfois... 

Rien n’arrive sur un plateau d’argent!
Effectivement. Ça m’est arrivé à quelques reprises, mais je suis généralement à l’origine de mes projets. Il faut que je les initie, que je vende mes idées. Si j’étais resté assis sur mon fauteuil, probablement que j’y serais encore... J’aurais une tendinite de télécommande... Il y a plein de gens qui n’osent pas faire bouger les choses, mais ils devraient foncer. 

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Ça prend quand même du courage, surtout après 50 ans...
C’est le cas. Au début, avec ma collection, je ne savais même pas si j’allais avoir l’argent pour la payer quand elle allait arriver... C’est quand même un bon montant! Je n’avais pas envie d’aller fouiller dans ce que j’ai placé pour ma vieillesse — et Dieu sait que je n’en ai pas tant que ça... Si je prends la moitié de ma retraite pour lancer ce projet, je fais quoi? J’ai pris le risque en me disant: ça va bien aller. J’ai confiance et je compte me développer. J’aimerais m’associer avec une bannière de pharmacies ou d’épiceries qui pourrait offrir ma 

Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere

collection. 

L’artiste est doublé d’un entrepreneur?
C’est vrai. De mon côté artiste, j’ai beaucoup aimé le fait de rentrer chez nous et de n’avoir rien à penser. Actuellement, comme entrepreneur, ma tête ne s’arrête jamais de tourner — et il ne faut pas qu’elle s’arrête. Plus je pense, plus j’ai des idées! La mode, ce n’est pas comme faire des biscuits! C’est beaucoup d’étapes à franchir. En même temps, j’ai réalisé que je devais avoir fait quelque chose de bien dans la vie, parce qu’en revenant dans le domaine de la mode, j’ai reçu de l’aide de gens qui m’aiment. Mes amis m’ont prêté main-forte.

Où en es-tu dans tes nombreux déménagements?
Après avoir déménagé trois fois dans la même année, je suis finalement installé, dans un condo plus petit. Les filles sont super contentes d’y vivre. Je fais actuellement des rénos. Comme Manon Leblanc est ma voisine d’en haut, elle me donne un coup de main pour la déco. Juste avant que les prix montent, je me suis acheté un chalet. Je veux devenir agent immobilier et ce n’est pas pour rien... Depuis 10 ans, je vais sur Centris pour voir ce qu’il y a de nouveau. 

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C’est comme ça que tu as déniché ton chalet?
Oui, j’ai vu un petit shack de deux chambres dans les Laurentides. C’est un vrai havre de paix! Je suis à la fin du lac, les bateaux n’y viennent pas. Je compte y installer un ponton. Mon lac a toujours l’air d’un miroir. Il se termine par une rivière dont j’entends le son. J’ai une cabane qui pourrait devenir une cuisine et un salon d’extérieur avec moustiquaires. 

Les filles ont-elles eu un coup de foudre pour l’endroit?
Oui, je l’ai visité avec les filles et elles ont trouvé l’endroit apaisant. J’ai installé un trampoline. Depuis, Lily-Rose me demande toujours à quel moment nous retournerons au chalet... (sourire) Les filles aiment que nous y soyons «juste tous les trois». Je suis heureux de voir qu’à 12 et 14 ans, elles ne trouvent pas ça plate. Elles s’amusent seules. Nous jouons aux cartes et à des jeux. Nous faisons des feux. 

Collection personnelle
Collection personnelle

C’est un endroit qui a beaucoup de potentiel?
Oui, et ces derniers temps j’ai réalisé qu’on n’utilisait pas assez nos choses. Moi, ça ne me dérange pas d’avoir du monde dans mes affaires. Cet été, une dame qui avait déjà loué ce chalet a laissé une lettre sur ma poignée de porte. Elle racontait l’histoire de ce lieu et disait à quel point cet endroit avait été relaxant pour elle. Ça m’a donné l’idée de l’offrir aux gens. L’amie d’une amie a un cancer. Elles y ont passé deux jours. J’ai même proposé à la dame de la lettre de venir y passer une semaine. En fait, j’ai le projet de transformer mon chalet en havre de paix et d’inviter des artistes à venir m’aider au nom d’une fondation. Sur deux ans, je voudrais prêter mon chalet 25 semaines à des inconnus.

Donne-nous un exemple concret de ce que cela pourrait donner.
Si, par exemple, Patricia Paquin venait me donner un coup de main pour rendre le chalet plus confortable, elle le ferait au nom d’une fondation. En contrepartie, je lui offrirais deux semaines à mon chalet. Elle pourrait offrir ces deux semaines à un encan au profit d’une fondation pour l’autisme ou offrir du répit à un parent autiste. Ça me permettrait de redonner à la communauté. Si un télédiffuseur ne s’intéresse pas à mon projet, je compte le faire sur YouTube et tourner mes propres vidéos. Ce chalet est un endroit de rêve... L’autre jour, j’étais assis au bord du feu et je me suis demandé ce qui manquait à ma vie.

Une amoureuse, peut-être?
Non, un chien! (rires) Je m’en cherche un, mais ça me prendra un coup de foudre! J’adore les animaux. J’aime les gros chiens. J’aimerais avoir un cobberdog australien, un mélange de labrador et de caniche. 

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Une amoureuse ne te manque pas?
Non, pas du tout. J’apprends à être seul et je suis bien seul. Je suis bien entouré, j’ai beaucoup d’amis. Et j’ai mes filles. Je ne suis pas fermé à l’amour. Un jour, je vais sûrement croiser quelqu’un avec qui j’aurai envie d’être, mais je ne suis pas à la recherche d’une femme à tout prix. Mes filles sont drôles: Lily a hâte que j’aie un chien, Ève a hâte que j’aie une blonde! (rires) Elles aimeraient que je rencontre une femme avec un fils adolescent pour avoir un grand frère... 

Ça fait quand même un moment que tu es seul...
Depuis ma séparation, j’ai eu des relations qui ont duré quelques mois, mais depuis 2013, je n’ai pas refait ma vie amoureuse. C’est correct. C’est une bonne chose d’être bien seul. Pour moi, mais aussi pour mes enfants. Je suis heureux de ne pas souffrir de dépendance affective. Il faut dire que j’ai été vraiment blessé, ma plaie n’est peut-être pas complètement guérie... Si j’avais vécu cette rupture sans avoir d’enfant, ç’aurait été différent. J’en ai eu d’autres peines d’amour avant celle-là... mais je n’avais pas d’enfant. C’était plus facile. Les enfants sont ma priorité. 

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Réussir ta vie de père te tient toujours autant à cœur?
Oui, mais sans m’oublier. Je suis conscient qu’il faut être présent. En fait, je redonne ce que j’ai reçu de ma mère. Elle était impliquée dans les écoles, les comités, elle nous aidait pour tout. Je fais la même chose. Mes enfants, je les aime tellement! Mon seul regret, c’est de n’en avoir eu que deux...

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