Roc Lafortune: Incarner le père d’Aline dans le film du même nom donne un nouvel élan à sa carrière

Photo : Patrick Seguin / Les Pu

Daniel Daignault

2021-11-29T16:00:00Z

Roc Lafortune se glisse dans la peau du père aimant d’Aline dans le film français qui met en avant-plan plusieurs comédiens d’ici. Celui qui nous a fait rire durant tant d’années dans Les Boys avec son personnage de Julien confie que ce superbe rôle est arrivé à point nommé dans sa vie.

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Roc, j’imagine que ce tournage a été une belle aventure?
Oui, vraiment! J’ai été choisi dès le départ par Valérie (Lemercier); elle ne voyait que moi dans le rôle du père. J’ai souvent joué des personnes qui avaient existé, et les gens venaient me voir et me disaient: «My God! C’est toi!» Mais ça demeure quand même un rôle. Comme le titre le dit, c’est un film adapté de la vie de Céline; ça reste une fiction, mais c’est quand même très proche de la réalité. D’ailleurs, mon personnage ne s’appelle pas Adhémar Dion, mais bien Anglomard Dieu.

Vous avez eu du plaisir à jouer ce rôle!
C’était vraiment cool à jouer! C’est un beau personnage, très discret. C’est ce qu’on appelle un rôle de soutien, mais qui est quand même important. J’ai été très bien servi par le scénario, qui est excellent. À l’audition, Valérie m’a fait lire trois ou quatre répliques seulement et après on a parlé. Puis elle m’a dit: «Ah bien, c’est vous! C’est vous!»

Croyez-vous que ce rôle va donner un nouvel élan à votre carrière?
Je le souhaite — j’ai tous les membres croisés! —, parce que les dernières années ont été difficiles. Il y a plein de gens qui me reconnaissent encore, je constate cet amour-là partout où je vais, et on me demande souvent pourquoi on ne me voit plus. Je réponds tout le temps que ce n’est pas moi qui décide. Je fais ma part et mon agent aussi. Cela dit, on va me voir en 2022 sur Vrai dans un docufiction dans lequel je joue un autre très beau personnage, le rôle principal, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment. 

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Pour revenir à Aline, y a-t-il une scène particulière qui a été marquante pour vous?
Mes scènes sont pas mal toutes avec Valérie. Il y en a beaucoup avec la famille d’Aline, sa mère surtout, interprétée par Danielle (Fichaud). Mon personnage est vachement émotif et, au départ, il est en amour avec sa famille. Je n’apprends rien à personne: comme bien des hommes, Anglomard ne voulait pas nécessairement des enfants, et surtout pas toute une «trâlée» comme ça! Mais à la fin, c’est lui qui en demande plus, qui veut chaque fois en avoir un autre. Il y a entre autres une scène qu’on a tournée et qui se passe lors de la soirée des Oscars. Aline ne sait pas qu’on est là, et quand elle entre dans sa loge après son interprétation de la chanson du film Titanic, elle nous voit et tout le monde est ému. C’est une scène au cours de laquelle on s’est permis d’improviser un petit peu, et Valérie l’a gardée. 

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Décrivez-nous votre personnage.
Il ne parle pas énormément, mais il s’exprime beaucoup physiquement. C’est un homme qui est réservé, mais on devine tout son amour pour sa famille, sa femme, sa fille et ses enfants. J’ai vu un extrait d’une émission de télé où le père de Céline jouait de l’accordéon, et on sentait qu’il était heureux. Quand tu fais le portrait de quelqu’un, tu as parfois des notes du metteur en scène et des recherchistes, et tu vas chercher des trucs facilement sur Internet. Mais je pense que ce qu’on apporte au personnage qu’on joue est plus important que les vraies choses. C’est un mélange de tout. 

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En mai dernier, vous étiez au Festival de Cannes pour la présentation du film. Était-ce un rêve que vous réalisiez?
Ce n’était pas un rêve d’enfance, car je n’avais jamais pensé que je serais là un jour. J’ai joué dans des films qui ont été présentés à Cannes, et les producteurs me proposaient d’y aller, mais c’était à mes frais. Or ça coûte cher, aller à Cannes! L’avion, l’hôtel, les repas... Mais quand Cannes paie tout comme ç’a été le cas cette fois, c’est complètement débile!

En plus, vous étiez avec les autres comédiens québécois?
Oui, nous y étions tous les quatre, Danielle, Sylvain (Marcel), Pascale (Desrochers) et moi. Franchement, on n’y croyait pas quand on a appris qu’ils nous invitaient à Cannes. Là-bas, l’accueil a été comme le tournage: magnifique. L’équipe de production française a été aux petits soins avec nous, ça n’avait pas d’allure! Nous étions complètement en amour avec Valérie, avec le scénario, avec nos personnages. Après avoir tourné la dernière scène du film, les membres de l’équipe nous ont remerciés de leur avoir fait vivre un tournage comme ils n’en avaient pas vécu depuis longtemps. Pour nous, c’était la même chose: ç’a été cool du début à la fin. On a créé une famille, non seulement dans le film, mais aussi avec toute l’équipe, et ça se ressent quand on voit le long métrage. 

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Est-ce que c’était impressionnant de vous retrouver sur le tapis rouge à Cannes et de monter les célèbres marches?
C’est plus qu’impressionnant, c’est un conte de fées! J’avais l’impression d’être une princesse mais sans la grande robe! J’avais quand même mes costards... J’étais habillé pour l’occasion, parce que ma conjointe m’a dit: «T’as pas le choix, c’est quand même Cannes!» On a été traités comme des rois là-bas. Même si l’hôtel était à cinq minutes à pied du Palais des Festivals, on venait nous chercher en limo. Dans notre chambre, on avait plein de cadeaux: des produits Guerlain, des bouteilles de champagne, plein de trucs. Je me suis demandé comment j’allais faire pour rapporter tout ça! 

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Quelle a été votre réaction quand vous avez vu le film pour la première fois?
Honnêtement, j’ai eu la larme à l’œil pratiquement du début à la fin. Tout le monde est bon. Valérie est extraordinaire. Il y en a qui vont dire que l’accent est différent, mais ce n’est pas important, c’est l’histoire qui compte. Le fait de voir le film à Cannes, dans une salle d’environ 3500 personnes, et que tout ce monde-là se lève debout à la fin et applaudisse à tout rompre, c’était malade! Ici et là, je reconnaissais des têtes, des acteurs américains, des acteurs de partout en fait, qui avaient les larmes aux yeux et qui disaient que le film était superbe. Il y a l’acteur John Savage que j’ai remarqué; les larmes coulaient sur ses joues. Je suis allé le voir et il m’a dit en français: «Merci beaucoup, c’est un film extraordinaire.» Je lui ai répondu: «Non, vous, vous êtes extraordinaire. Merci à vous!» On est arrivés à Cannes au bon moment, parce que les premiers films qui ont été présentés étaient un peu glauques. La présentation d’Aline a donc été comme une bouffée de fraîcheur. On était tous déjà sur un nuage, mais là, on était au septième ciel.

Distribué par Maison 4:2, le film Aline prend l’affiche dans les cinémas à travers la province ce jeudi 25 novembre.

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