Les sœurs Dufour-Lapointe, unies pour affronter la maladie de leurs parents

JULIE PERREAULT

François Hamel

2021-11-14T20:47:59Z

Championnes de ski acrobatique, Maxime, Chloé et Justine Dufour-Lapointe forment avec leurs parents un clan uni comme il s’en fait peu. Leur force, leur complicité et leur amour leur ont permis, au cours des dernières années, de surmonter aussi la maladie.

Chloé, pourquoi vos deux sœurs et vous-même avez-vous décidé de devenir ambassadrices pour Nœudvembre, la campagne de sensibilisation au cancer de la prostate?
Chloé Dufour-Lapointe: Le cancer fait partie de notre vie. Notre père a appris en 2017 qu’il en était atteint. Puis ma mère a aussi reçu un diagnostic de cancer. Ils l’ont su la même année, à deux ou trois mois d’intervalle. La maladie de ma mère était plus grave, il s’agissait d’un cancer des poumons de stade 4, mais c’est stable; du côté de mon père aussi. 

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Comment se concentre-t-on lorsqu’on est des athlètes olympiques comme vous trois et qu’on encaisse coup sur coup de telles nouvelles concernant ses parents?
C.: Nous, quand c’est arrivé, nous n’avions jamais entendu le mot cancer dans notre famille. Ç’a été un choc. Nous avons dû apprendre à vivre avec ce mot. Aujourd’hui, quelques années plus tard, nous nous considérons comme chanceuses d’avoir encore nos parents avec nous. Quand des examens approchent, tout le monde est un peu plus fébrile et nous espérons toujours de bonnes nouvelles.

Dans quel état d’esprit étiez-vous au moment des Jeux olympiques de 2018? Maxime était encore de la partie, n’est-ce pas?
C.: Oui, elle a annoncé sa retraite en mars 2018. C’est sûr que ça a chamboulé mon état d’esprit pour ces jeux. La flamme était très petite à l’intérieur de moi, je suis très émotive. C’est un peu pour ça que je continue, avec dans ma mire les jeux de Pékin en février prochain. En 2018, Justine a quant à elle terminé deuxième, mais nous étions toutes les trois brisées. C’est sûr que les conditions n’étaient pas idéales et que ça remettait tout en perspective. J’ai mis du temps à m’en relever. Mais la vie a continué et je sens maintenant un vent de fraîcheur.

Depuis combien de temps?
C.: Depuis deux ans, je sens que le feu s’est rallumé en moi. J’ai retrouvé mon niveau d’énergie d’avant. J’ai en tête les prochains jeux, je n’ai pas encore annoncé mes intentions pour la suite, mais on est proche de la fin. (sourire)

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Votre mère est-elle toujours votre agente?
C.: Elle surveille encore nos carrières de près, mais Alex Pouliot a pris la relève pour gérer les 3 sœurs Dufour-Lapointe.

ANDRÉANNE GAUTHIER
ANDRÉANNE GAUTHIER



Vous avez la chance d’être toutes les trois très proches l’une de l’autre. Vous le dites vous-mêmes, vous êtes une équipe. Sa force a-t-elle joué face aux difficultés familiales?
C.: Oui, chacune vit ça à sa façon, chacune a ses moments, chacune a besoin d’en parler à un moment ou à un autre. C’est important d’en parler. De pleurer ensemble parfois, c’est normal, ça évacue de la pression. Nous vivons encore davantage dans le moment présent.      

Habitez-vous toujours le même immeuble de copropriétés?
C.: Oui, mes parents aussi, il s’agit d’un bloc comprenant quatre condos.

Vous êtes vraiment «tissées serrées», comme le nom de votre marque!
C.: Nous le sommes, en effet. Nous travaillons et nous nous entraînons ensemble. Le fait d’habiter à proximité l’une de l’autre facilite les déplacements, les réunions, tout.

Parallèlement au ski, étudiez-vous?
C.: Oui, depuis deux ans, j’étudie en mode et gestion au niveau universitaire, un cours à la fois. C’est une deuxième carrière que je veux développer.

Maxime, vous êtes l’aînée et vous avez pris votre retraite en tant qu’athlète en 2018. Où en êtes-vous dans vos études de médecine?
Maxime: Je viens d’entamer ma quatrième année. En ce moment, je flirte avec la médecine familiale et la médecine sportive. Je veux également explorer l’orthopédie, peut-être aussi la médecine interne.

De votre côté, Justine, vous amorcez des études universitaires en marketing. À quoi pourrait ressembler votre deuxième carrière, une fois que vous aurez à votre tour pris votre retraite de la compétition?
Justine: J’aime beaucoup de choses, dans la vie. Je suis très créative, j’aime le marketing, le design, la communication. C’est à suivre.

En 2022, Canal Vie diffusera la série documentaire Les sœurs Dufour-Lapointe: D’un rêve à l’autre, en huit épisodes. À quoi peut-on s’attendre?
J.: D’abord, j’ai pleuré en visionnant chacun des épisodes. Les gens vont nous découvrir sous un nouveau jour...
M.: Et comprendre d’où on vient.
J.: Comprendre aussi notre dynamique familiale, et à quel point nous sommes tissées serrées. Vivre en communauté comme nous le faisons, c’est une richesse.
M.: Passer du temps en famille, c’est encore plus important depuis la maladie de nos parents. Quand je peux être présente, je le suis encore plus, tant physiquement qu’en esprit.

Une collection chaleureuse
Le 4 novembre, les trois jeunes femmes de la marque Tissées serrées lançaient une deuxième collection de vêtements pour femmes. Chloé nous en a parlé: «La collection comprend notamment des combinaisons en laine mérinos. Nous voulons inciter les femmes à jouer dehors, à profiter du plein air. J’ai toujours aimé la mode, et ce n’est pas parce qu’on fait du sport qu’on doit s’habiller tout croche! (rires) Je pense qu’il est important de se sentir bien lorsqu’on va jouer dehors. Nous avons mixé la technicité des combines à un look fashion. C’est un peu notre expertise, puisque nous avons passé toute notre vie à jouer dans le froid. Nous offrons trois gammes, or, argent et bronze. (sourire)»

Pour plus de détails et voir la collection, on visite le dufourlapointe.com. Douze Québécois par jour reçoivent un diagnostic de cancer de la prostate. Pour soutenir, comme les sœurs Dufour-Lapointe, la campagne de sensibilisation Noeudvembre, se procurer un nœud papillon ou faire un don: noeudvembre.ca.
On pourra voir le documentaire Les sœurs Dufour-Lapointe: D’un rêve à l’autre à Canal Vie en 2022.

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