Virginie Fortin revient sur son rôle d’Anaïs dans «Trop», son premier personnage de fiction

Photo : Guy Beaupre

Marie-Hélène Goulet

2021-02-10T19:55:44Z

Trop a révélé le grand talent de Virginie Fortin pour l’interprétation. Pourtant, Anaïs, le premier personnage de fiction de l’humoriste, n’était pas facile à incarner en raison de sa bipolarité. Virginie l’a fait avec une telle sensibilité que tous les fans de la comédie ont craqué pour la fabuleuse Anaïs. Elle revient avec nous sur la belle aventure qu’a été Trop pour elle.

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Virginie, comment avez-vous réagi en apprenant que la troisième saison de Trop serait la dernière? Je n’étais pas triste, car dès le début, l’auteure Marie-Andrée Labbé a fait part de son désir d’écrire trois saisons. Notre but était que la série soit renouvelée jusque-là. Je trouve ça très sage d’arrêter après trois saisons, sans étirer la sauce. Bien entendu, même si j’étais prête mentalement, j’ai toujours la nostalgie de cette belle aventure. 

Qu’est-ce que le personnage d’Anaïs représente dans votre carrière?
C’est un cadeau, mon premier personnage de fiction! Depuis que je suis petite, j’ai le désir d’être actrice, mais comme je me suis consacrée à l’humour, je n’espérais plus réaliser ce rêve. J’étais devenue humoriste, voilà tout. Or, Anaïs m’a permis de me rendre compte que je suis capable de jouer. Il y aura sans aucun doute un «avant» et un «après» Trop dans ma carrière. Aujourd’hui, Virginie Fortin a envie de dire qu’elle est comédienne.      


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Qu’avez-vous en commun avec Anaïs?
Elle est très proche de moi, même si ne suis pas bipolaire. Je me reconnais dans beaucoup d’aspects de sa personnalité, par exemple sa spontanéité et son énergie! 

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Est-ce difficile d’incarner une personne bipolaire à l’écran?
La bipolarité est une maladie que je ne souhaite à personne, mais il y a quelque chose de très libérateur à jouer un personnage qui en est atteint. Ça m’a permis de m’abandonner. Il faut dire que je n’ai pas eu à me casser la tête pour construire un personnage, car tout était déjà finement écrit par Marie-Andrée Labbé. Je n’avais qu’à prendre les répliques et à en faire ma vérité. Je pense avoir campé Anaïs instinctivement. J’ai pu le faire parce que j’étais sur un plateau de tournage très libre, et que j’étais entourée d’une équipe de confiance, pleine de bienveillance à mon égard. 

Photo : Bertrand Calmeau
Photo : Bertrand Calmeau

Au cours de la deuxième saison de Trop, Anaïs a accepté de donner des ovules à Rachel (Macha Limonchik)...
Rachel s’est beaucoup reconnue en Anaïs, parce qu’elle est bipolaire, elle aussi. Sa santé mentale vacille, et ça fait réaliser à Anaïs ce qu’elle peut être pour son entourage quand ça lui arrive aussi. Elle tente de devenir pour Rachel l’aidante qu’Isabelle (Evelyne Brochu) est pour elle. Elle a un peu envie de la sauver, parce qu’elle est comme ça, Anaïs: elle est généreuse avec les gens autour d’elle. 

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Sa générosité et sa naïveté font toutefois d’elle une proie facile pour les profiteurs...
Oui, mais elle a évolué depuis la deuxième saison et sait mieux à qui elle peut faire confiance. Lorsque Raphaël (Vincent Fafard), son ex-chum du secondaire, rapplique, elle reste sur ses gardes, car elle sait qu’elle peut «partir sur une dérape». Dans cette dernière saison, elle se reprend en main. Je l’imagine bien derrière un volant, essayant d’éviter de foncer dans les murs. Parce que des murs, il y en a. C’est difficile pour elle de voir tout le monde s’émanciper alors qu’elle est plutôt limitée, car sa bipolarité n’est pas tout à fait contrôlée. Toutefois, ça va de mieux en mieux. 

Photo : Bertrand Calmeau
Photo : Bertrand Calmeau


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Pensez-vous que les fidèles de Trop seront satisfaits de la conclusion de la série?
Oui, ils auront droit à une belle conclusion ouverte. Chacun pourra s’imaginer ce qui arrivera aux personnages par la suite. Certains téléspectateurs préfèrent peut-être que chaque intrigue soit bouclée, mais moi, j’aime penser que les personnages continuent de vivre après la fin d’une série. 

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