C'est la guerre entre William et Harry

L’année qui débute sera capitale pour les princes: ils peuvent encore se réconcilier ou, au contraire, continuer à alimenter leur conflit. •

Tout commence en 2016 lorsque William se permet une réflexion sur Meghan Markle, dont Harry est tombé amoureux depuis leur rencontre récente. «Ne te sens pas obligé de précipiter les choses. Prends autant de temps que tu en as besoin pour connaître cette fille», aurait dit l’aîné au cadet selon ce que rapportent Omid Scobie et Carolyn Durand, les auteurs de Finding Freedom, un ouvrage sur les Sussex. Les termes «cette fille» ont le don d’exaspérer Harry au point qu’il accuse son frère d’essayer de saboter la relation avant même qu’elle ne débute.

Escalade

Malgré les efforts du prince Charles, William et Harry ne réussissent pas à recoller les morceaux. Pendant que le cadet et sa dulcinée américaine se fiancent en 2017 et planifient leur mariage, les tabloïds britanniques se déchaînent contre Meghan. Fidèle à sa politique, le palais de Buckingham ne commente rien. Une vidéo datant des fêtes de fin d’année de cette époque montre William snobant Meghan. «La majorité de ces trucs dans la presse sont créés à partir de rien. Mais vous savez, en tant que frères, il y a de bonnes journées et il y en a de mauvaises», commentera Harry dans le cadre d’un documentaire diffusé par ITV en 2019. 

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La tension monte. Meghan devient la cible préférée des conservateurs britanniques – Piers Morgan en tête –, les magazines à potins la dépeignent comme une arriviste, la comparent sans cesse à Kate et lui reprochent chaque geste, chaque sourire, chaque parole. Le mariage a lieu en 2018 et, pendant quelques mois, les deux couples semblent mettre leurs différends de côté en présentant un front relativement uni, notamment lors d’engagements publics à quatre. Mais la lune de miel ne dure pas.

Les médias britanniques redoublent de virulence au point où Harry commence à avoir sérieusement peur pour la sécurité de son épouse et de ses futurs enfants. La naissance d’Archie, en 2019, semble être le tournant pour les Sussex. L’ambiance est telle, tant à la cour que dans les journaux, que Meghan et Harry prennent une décision grave et irrévocable. Ils s’en vont, renoncent à user de leurs titres, cessent de faire la promotion d’une institution qui met en péril leur santé mentale. Et puisque Meghan est forcément coupable, le terme «Megxit» fait le tour du globe. «Le terme est misogyne, expliquera le prince en 2021. Il a été créé par un troll dans Internet, a été amplifié par les correspondants royaux et a enflé, enflé, enflé jusqu’à atteindre tous les médias.»

Comme Diana en son temps, Harry fustige aussi la Firme et laisse Meghan parler à Oprah Winfrey des questions racistes de membres de la famille royale sur la couleur de la peau du futur enfant. D’abord réfugiés en Colombie-Britannique, les Sussex rallient ensuite Los Angeles pour vivre le plus normalement possible et continuer d’élargir leur famille loin des attaques incessantes du Palais et de la presse britannique. 

Chez leurs épouses

La querelle s’est transposée chez les épouses des deux princes. Auparavant chaleureuses, leurs relations se sont distendues à un point tel qu’on peut désormais parler de guerre entre les Cambridge et les Sussex. Leurs photos de vœux, publiées pendant la période des fêtes, montrent une manière totalement différente de se présenter au public.William, Kate et les enfants sont figés, royaux et perpétuent la tradition. Harry, Meghan et les enfants sont décontractés, souriants et naturels, en jeans déchirés. Ces deux visions de la famille royale peuvent-elles être réconciliées?

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