Béatrice Picard accordera une grande entrevue en tête-à-tête avec André Robitaille

Tout le monde connaît Béatrice Picard. De la comédie Cré Basile au dessin animé Les Simpson, elle a campé des centaines de personnages et marqué plusieurs générations. Réservée de nature, la comédienne de 92 ans s’est rarement confiée sur sa vie, mais elle le fait avec André Robitaille dans le documentaire Les petits bonheurs de Béatrice.

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André, Béatrice Picard est une femme assez secrète, n’est-ce pas?
Tout à fait! Malgré ses 75 ans de métier, les Québécois connaissent peu de choses d’elle, puisqu’elle a toujours tracé une ligne entre sa vie professionnelle et sa vie privée. Mais, à 92 ans, elle avait envie de s’ouvrir, de dévoiler la femme derrière l’artiste. 

Où vous êtes-vous donné rendez-vous pour tourner ce documentaire?
Béatrice m’a d’abord donné rendez-vous chez elle, puis dans les coulisses du Théâtre Duceppe, et enfin dans un chalet où nous avons discuté en sirotant un verre de champagne. Chaque fois, l’équipe technique et moi étions suspendus à ses lèvres. À travers ses confidences, nous couvrons presque 100 ans d’histoire, c’est fascinant! 

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Les téléspectateurs plus âgés se souviennent surtout d’elle pour son rôle dans Cré Basile!
Les premières années, cette comédie dans laquelle elle donnait la réplique au légendaire Olivier Guimond était diffusée en noir et blanc! Ça prouve à quel point Béatrice Picard a traversé les époques. Les plus jeunes, eux, la connaissent pour le personnage de Marge Simpson. Elle prête sa voix à la mère de famille de la célèbre série animée Les Simpson depuis 33 ans! Béatrice m’a expliqué que sa plus grande fierté, ce n’est pas d’avoir décroché de grands rôles, mais d’avoir perduré dans le temps. Saviez-vous qu’en 2017, le court métrage Marguerite de Marianne Farley, dans lequel Béatrice joue le rôle-titre, a été nommé aux Oscars? Très humble, Béatrice possède toutefois tout un parcours! 

Toi qui connais bien Béatrice, as-tu découvert des choses sur elle lors de ces entretiens?
Bien sûr! J’ai été étonné de découvrir la femme rebelle qu’elle a toujours été. En avril 1940, alors que le droit de vote des femmes venait d’être adopté par l’Assemblée nationale du Québec, Béatrice a dit à son père, du haut de ses 11 ans, que c’était une bonne affaire. Même si son paternel n’était pas en faveur de cette loi, la fillette ne craignait pas de s’exprimer sur le sujet.      

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Elle était pour l’émancipation des femmes, à un si jeune âge?
Effectivement, et ça a continué avec les années. Elle a été avec le père de ses enfants pendant plus de 25 ans, sans jamais être mariée. Elle conciliait travail et famille, ce qui était plutôt rare à l’époque. Plus tard, à l’âge de 75 ans, elle est tombée sous le charme du journaliste André Trudelle, qui était son partenaire de bridge, et ils se sont mariés. Béatrice s’est confiée sur sa vision de l’amour à 20 ans et à 75 ans. 

Que retiens-tu de cette rencontre?
Béatrice est vive, énergique, allumée et toujours aussi passionnée de son métier. Je souhaite être comme elle à 92 ans. Elle a des projets de théâtre, fait toujours du doublage, conduit sa voiture et occupe ses temps libres. Le documentaire se nomme Les petits bonheurs de Béatrice parce qu’elle collectionne les moments de joie au quotidien. Par exemple, elle a récemment commencé à colorier. Elle adore jouer au bridge, prendre le thé avec ses amis ou se plonger dans un bon livre. Le nom de Béatrice est synonyme de béatitude, de bonheur, et c’est représentatif de sa vie.       

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LÉGENDES VIVANTES
Après Janine Sutto, Dominique Michel, Jean-Pierre Ferland et Béatrice Picard, les entrevues d’André Robitaille se poursuivront-elles avec d’autres grands artistes québécois? «Le désir est là. J’ai lancé quelques noms à la maison de production Radio-Canada, alors on croise les doigts. La pandémie nous a fait réaliser à quel point les personnes âgées sont précieuses. Plus que jamais, je trouve important de mettre en lumière la mémoire de nos légendes vivantes», affirme l’animateur.

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