Anne-Élisabeth Bossé s’implique pour une cause qui lui tient à cœur pour une raison bien spéciale

Photo : Dominic Gouin

Pascale Wilhelmy

2022-05-03T04:00:00Z

À la télé, sur scène, à la radio et au cinéma, Anne-Élisabeth Bossé cumule les succès partout où elle passe. Voilà maintenant qu’elle ajoute un titre à son curriculum vitæ bien garni: narratrice de la nouvelle téléréalité 5 gars pour moi, où on retrouve sa voix, son humour et son enthousiasme. Pour elle, il est réconfortant de constater que, malgré les échecs, les gens cherchent encore l’amour: «Ça peut avoir l’air quétaine, mais je crois à cette quête.»

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Anne-Élisabeth, bravo! Cette émission fait du bien. Ça change de l’actualité et c’est plein d’humanité.
Oh! je suis contente d’entendre ça! C’est vrai que l’actualité est difficile ces temps-ci. C’est important, mais ça ne veut pas dire qu’on n’a pas le droit de profiter d’un divertissement de qualité. Comme tu le dis, c’est profond par moments, ça nous permet de suivre des gens dans un cheminement vraiment noble. C’est plein de sensibilité, et c’est pour ça que j’avais envie de faire la narration de cette émission. Ce n’est tellement pas mon genre a priori, mais je n’ai pas boudé mon plaisir. Comme je consomme de la téléréalité, je n’ai eu aucune gêne à m’associer à 5 gars pour moi. J’avais surtout le goût d’être aux premières loges, de dire ce que je pense, d’accompagner les femmes au centre de cette émission. Alors, je suis heureuse de le faire.

Aimes-tu les téléréalités?
Oui, j’en ai suivi plein, mais il y a quelque chose qui me parle plus dans des émissions comme 5 gars pour moi, Si on s’aimait et L’amour est dans le pré. Ça peut avoir l’air quétaine, mais je crois à la quête de l’amour. Je comprends ceux et celles qui y participent, parce que j’ai parfois eu de la misère en amour.

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Aurais-tu pu te prêter à l’expérience?
Ce qui me vient en tête, tout de suite, c’est oui... mais dans une autre vie. Si je n’avais pas un métier public, si je n’étais pas en couple, j’aurais sans doute été tentée par une telle émission. J’ai longtemps été célibataire, et le dating, j’ai trouvé ça pénible. Je trouvais les gars difficiles à suivre, pas toujours sincères. Dans cette émission, j’aurais au moins su que les gars étaient là pour les vraies raisons. Dans 5 gars pour moi, j’aime que ce soit les femmes qui choisissent, qu’on renverse un peu la vapeur. Les gens veulent encore trouver l’amour en 2022; ce n’est pas tout le monde qui est cynique.

Tu as raison...
Le cœur est résilient. Les gens qui ont des enfants, ceux qui ont traversé des épreuves difficiles sont encore là. Et moi, je suis comme ça: je n’ai pas baissé les bras devant l’amour.

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Justement, dans l’émission, on voit des gens qui ont déjà un parcours, une expérience de vie... Ça change la donne.
Le public va se reconnaître dans les participants. Ils viennent de partout au Québec, ils sont de tous les groupes d’âge. Pour la première saison, il y a beaucoup de femmes de 30, 40 ans, mais je pense que ça serait intéressant d’explorer d’autres types de casting. Le but, c’est que les téléspectateurs puissent se dire: «Ça pourrait être moi.»

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On parle de téléréalité, mais cette émission a un côté «comédie romantique», quelque chose de différent, n’est-ce pas?
Bien sûr, il y a un suspense, une petite compétition. On se demande quel homme la femme va garder à la fin de la semaine. Des fois, on le devine un peu, mais ce n’est pas si grave que ça, parce qu’on découvre les gens dans tout ce qu’ils sont. On voit leurs moyens de défense, leurs blessures, on se reconnaît. Parfois, on rigole un peu, parce que ça ne fait pas toujours ressortir le meilleur d’eux-mêmes. Mais c’est une aventure humaine.

Est-ce toi qui écris les textes?
Lorsque j’arrive en studio, le montage est fait et l’auteure a déjà écrit les textes. Cependant, elle est très ouverte à mes opinions, aux changements que je propose. Comme je parle en mon nom, je ne dirais pas des choses avec lesquelles je ne suis pas à l’aise. Des fois, il me vient des idées, alors je travaille étroitement avec l’auteure, mais je n’écris pas les textes.

Le ton est respectueux. On voit les travers des gens, mais on veut aller chercher le bon côté de chacun...
Pour être honnête, je me mets tout le temps dans la peau de la personne qui va ensuite se regarder à la télé. Elle n’a pas choisi de participer à l’émission pour faire rire d’elle. Je suis très sévère là-dessus: si ça va un peu trop loin, je ne le dis pas. Parfois, il y a des personnages vraiment savoureux, et c’est difficile de passer sous silence certains de leurs actes. J’appelle quand même un chat un chat! (rires)

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As-tu été étonnée qu’on t’offre ce mandat? Tu fais tellement de choses en ce moment!
J’ai vraiment été surprise. Au début, j’ai refusé. Tout de suite après, j’ai dit: «Attends une minute!» Puis, un peu comme je le fais avec toutes les offres que je reçois, je me suis dit: «Pourquoi pas?» J’aime faire des trucs différents, j’aime ce genre d’émission, alors qu’est-ce qui m’arrête? Au début, j’étais déboussolée, mais ensuite je me suis lancée à 100 %!

Dans l’émission, certains avouent que l’expérience a été comme une thérapie pour eux. Tu présentes depuis peu un premier spectacle solo, Jalouse. L’écrire et le livrer, est-ce thérapeutique pour toi?
Oui. J’ai toujours voulu plaire, correspondre à ce qu’on attendait de moi. Mon spectacle, c’est un peu mon détachement par rapport à cette partie de moi. C’est à prendre ou à laisser. Je suis totalement moi-même. Je fais la paix avec qui je suis. C’est mon parcours de vie, qui je suis, d’où je viens. C’est libérateur. Ce n’est pas un spectacle comique, mais je raconte des histoires drôles. Je cherche plutôt à susciter l’empathie, la révolte, à toucher les gens. Je veux que le public se remette en question, je veux être inspirante. 

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Photo : Dominic Gouin
Photo : Dominic Gouin


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Tu abordes plein de thèmes, dont ton rapport difficile à la séduction.
Oui, ça m’a pris des années à comprendre ça. En fait, j’ai toujours aimé l’humour dans la vie; c’est ce que je consommais quand j’étais petite. C’est grâce à ça que j’ai autant développé mon sens comique, que j’ai été acceptée au Conservatoire. Au début de la vingtaine, je pensais que ça m’aiderait à séduire les gars... mais non! J’ai vite compris que les gars drôles ne recherchent pas une fille comique. Heureusement, ça a changé. La personne qui m’aime en ce moment, elle m’aime parce que je suis drôle. Je suis rendue ailleurs.

Tu es aussi rendue ailleurs sur le plan professionnel. Depuis quelques années, on a l’impression que tout t’arrive, n’est-ce pas?
Avant, j’avais l’impression que j’étais vraiment partout, mais dans les faits je faisais deux shows à La Licorne! (rires) Là, je suis très exposée, mais j’ai toujours travaillé beaucoup. Avec du recul, je réalise que je vis à cent milles à l’heure. Je vis comme si j’allais mourir demain. Je ne sais pas pourquoi, c’est plus fort que moi. Mon travail, c’est un gros carburant à bonheur et, surtout ces temps-ci, il est très public. Personnellement, c’est comme si je m’arrêtais à l’étape d’avant. Quand j’ai le goût de faire telle ou telle chose, je fonce. La suite ne m’appartient pas.

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Es-tu heureuse en ce moment?
Oui. Je récolte ce que j’ai semé. J’ai travaillé fort. Et on a le droit de le dire. Il est temps d’arrêter de s’excuser quand les choses marchent, parce que j’y travaille. Bien sûr, il y a un facteur chance, mais après, on en fait quoi de cette chance? J’ai fait une présentation aux Olivier; j’y ai travaillé quasiment deux mois. Je ne prends rien à la légère. Je répète comme une folle! Après ça, quand on me demande si j’ai le syndrome de l’imposteur, je réponds: «Pas vraiment.» Je m’arrange pour que ça fonctionne. Je montre que je suis impliquée, même si parfois ça peut être décevant.

Au final, on est quand même toujours face à soi-même...
Je ne veux pas avoir de doutes. Je suis absolument certaine de toujours tout faire pour bien travailler. Quand tu ne fais pas tout ce que tu peux, tu brises ton propre cœur. J’ai appris ça avec le temps. Faire les affaires à moitié, c’est me faire volontairement de la peine. Alors, j’évite d’agir ainsi.

À la télévision, sur scène et au cinéma, tu as connu plusieurs beaux succès. Comment entrevois-tu la suite?
Ça, c’est mon grand défaut. Je ne sais jamais où je serai dans quelques mois. Mais, pour la première fois de ma vie, je suis capable de dire que j’ai besoin d’un peu de sécurité. J’aime moins les émotions fortes, je veux me poser un peu plus. J’aime ma vie, j’ai mon nid, j’aime ma job et j’ai envie d’avoir des horaires raisonnables. Reste que je ne suis absolument pas stratégique; je ne connais pas la suite. Comme ma job est au centre de ma vie et qu’on ne sait jamais de quoi demain sera fait, j’apprends à vivre avec cette réalité. Je suis anxieuse, mais je garde le contrôle. Ça amène le pire comme le meilleur: je suis toujours hyper préparée, voire trop, mais je performe!

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En terminant, Anne-Élisabeth, es-tu fière de toi?
Oui. Ça va paraître prétentieux, mais je suis capable de le dire aujourd’hui. Je n’ai pas envie de me limiter, je veux exploiter tous mes talents. Je suis surtout fière de ne plus m’arrêter à ce que les gens vont penser de moi. Quand j’ai envie de faire quelque chose, je le fais de mon mieux. Après, ça ne m’appartient plus. Aussi, j’ai travaillé fort sur ma personnalité. Dans 5 gars pour moi, Janie, la première participante, se fait demander par un des gars: «Toi, sortirais-tu avec toi?» Eh bien, moi je sortirais avec moi! (rires) Je pense que je suis nice, comme le dit Janie!  

Une cause importante  

Anne-Élisabeth s’implique depuis peu dans une cause qui lui tient particulièrement à cœur. Elle a accepté d’être porte-parole de la Fédération québécoise des Sociétés Alzheimer. Même si elle reste très discrète sur la question, on sait que son père est atteint d’une forme précoce de la maladie. Elle croit qu’il est temps de briser les tabous, d’approfondir les recherches et de soutenir ceux qui en souffrent. Comme ceux qui doivent faire le deuil d’une personne alors qu’elle est toujours vivante: «Les deuils blancs sont difficiles et demandent énormément de courage.» Le dimanche 29 mai, des marches pour amasser des fonds auront lieu dans plusieurs villes du Québec. Info: alzheimer.ca/federationquebecoise 

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5 gars pour moi, du lundi au jeudi 19 h, à TVA.
Anne-Élisabeth présente son spectacle Jalouse à travers le Québec.
Info: anneelisabethbosse.ca.

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