Bobby Bazini revient sur ses 10 ans de carrière

Photo : Julien Faugere

Patrick Delisle-Crevier

2020-08-30T20:50:00Z
2023-10-12T23:47:02.014Z

L’année 2020 en est une importante pour Bobby Bazini, puisqu’elle marque sa 10e année de carrière, mais aussi une décennie de vie à deux avec sa conjointe, Odéssa. Le chanteur vient aussi de faire son entrée dans la trentaine, sans compter qu’il avait plusieurs spectacles à l’échelle internationale à l’agenda.

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Bobby, que représente ce quatrième album pour toi?
C’est un disque important, c’est mon quatrième et ça fait déjà 10 ans que le premier est sorti. Ce disque vient donc boucler une belle décennie de carrière. Il vient un peu tracer le bilan de tout ça. J’ai d’ailleurs écrit la chanson Move Away, qui est la pièce-titre de l’album, alors que j’étais en voyage en Italie avec ma copine. C’était un voyage afin de célébrer nos 10 ans de vie de couple. Il y a tant de choses qui se sont passées durant ces 10 dernières années, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel! J’ai parfois même l’impression que ma vie a débuté à ce moment-là. Ce nouvel album souligne un peu tout ça.

Pourquoi avoir choisi le titre Move Away pour l’album?
Quand j’étais jeune, je rêvais de voyager, de faire le tour du monde. Mais on ne voyageait pas trop, car nous étions une famille nombreuse et que ça coûtait cher. J’ai donc dû attendre longtemps avant de pouvoir voyager. J’ai toujours eu cette soif de voir du pays, de voyager. Mon premier voyage, je l’ai fait à 20 ans, quand je suis allé à Paris pour présenter mon premier disque. Je n’ai jamais cessé de voyager par la suite. Le titre Move Away vient donc de là. La chanson parle aussi de l’ennui qu’on ressent de ne pas être chez soi et du désir de revenir se poser. Étrangement, cet album sort au moment où j’ai passé plusieurs mois à la maison.

Tu as dû annuler ta tournée et revenir au Québec; comment as-tu vécu ça?
Sur le coup, ç’a été un choc, mais après, je me suis dit que j’allais profiter de ces moments à la maison. Il y a quatre ans, on a acheté notre première maison et on n’a pratiquement jamais été dedans. On en a donc profité en amoureux durant les derniers mois; on a fait des petits travaux, de la décoration et du jardinage. Je lis beaucoup et j’aime ça, mais je n’ai habituellement pas souvent le temps de le faire. J’aime l’idée de revenir à la maison et de ne pas bouger. Ça fait du bien.

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Que retiens-tu des 10 dernières années?
Ç’a été incroyable! J’ai été chanceux de pouvoir vivre tout ça et, en dehors d’une poursuite contre mon ancienne équipe, ç’a surtout toujours été du positif. J’ai tellement eu de bons moments! J’ai pu faire ce que j’aime et aussi être entouré des bonnes personnes. J’ai aussi un public formidable qui me suit encore et encore et ça me touche beaucoup. C’est drôle, parce que 2020 devait être une année charnière pour moi, avec des spectacles un peu partout dans le monde. Tout est tombé avec la pandémie. Je devais même partir en tournée en Angleterre pour un mois. Mais ce n’est que partie remise. 

Que dirais-tu au Bobby d’il y a 10 ans?
Je lui dirais de garder sa blonde proche, parce que je ne sais pas ce que je ferais sans elle dans ma vie. Ma blonde est très impliquée dans ma carrière. Au début, elle s’occupait de tout ce qui était la marchandise de tournée. Je me suis dit que si elle travaillait avec moi, nous allions être plus souvent ensemble. Finalement, au fil des ans, elle a pris de plus en plus de place dans ma carrière. Elle est indispensable et elle fait tellement de choses! On écrit aussi ensemble; il y a habituellement une chanson par album signée par nous deux. 

Parle-moi de ta rencontre avec elle...
C’est grâce à la musique. Je chantais dans la rue lors d’un festival à Mont-Laurier; mon mandat était de jouer de la musique pour les gens qui sortaient des salles de théâtre. Odéssa est passée et on s’est parlé ce soir-là, puis on ne s’est jamais lâchés par la suite. Ce contrat a changé ma vie, parce que c’est aussi en faisant ça que j’ai rencontré les gens qui m’ont amené à décrocher mon premier contrat de disque.

Avez-vous des projets communs tous les deux?
Oui, toujours. Par exemple, elle chante sur la plupart des chansons de l’album. Elle est aussi choriste pour moi en tournée. Sinon, elle travaille également à son propre album, que je coréalise. J’aime faire ça, puisque ça me permet de décrocher un peu de moi-même et de faire autre chose. 

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De quoi es-tu le plus fier?
Il y a tellement de choses qui me rendent fier! Je suis content d’avoir fait les albums que j’ai faits. Je suis content d’avoir tenu mon bout et je suis très fier de tous les albums que j’ai enregistrés. Je suis aussi heureux de m’être accroché quand ça allait moins bien et que j’avais un litige avec mon ancienne compagnie de disques.

Si tu ne devais retenir qu’un seul moment des 10 dernières années, lequel choisirais-tu? Ce serait assurément mon spectacle au Festival de jazz de Montréal. Je revenais après plusieurs années d’absence avec mon deuxième album sous le bras et ça faisait quatre ans que je n’avais pas sorti de nouvelle musique. J’ai même été deux ans sans donner de nouvelles de moi et donc je ne savais pas s’il allait y avoir des gens à mon spectacle extérieur. Juste avant le spectacle, je suis allé voir sur le côté de la scène et il y avait des milliers de personnes. C’est à ce jour la plus grosse foule devant laquelle j’ai pu jouer et je n’oublierai jamais ce moment. C’est là que j’ai vu que le public était encore là pour moi. C’était incroyable!

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Te voilà dans la trentaine; comment vois-tu cette prochaine décennie?
J’espère demeurer productif et créatif. J’ai envie de faire au moins quatre albums, comme dans la décennie précédente. J’aimerais aussi éventuellement fonder une famille; je sais que c’est habituellement dans la trentaine que ça se passe. Rien n’est encore fait pour l’instant, mais j’aimerais devenir papa dans un avenir pas trop lointain. Mais je ne suis pas encore prêt. 

Tu sembles sur la bonne voie pour percer à l’international. Est-ce important pour toi?
Je ne rêve pas de devenir une vedette planétaire. J’ai en ce moment la carrière internationale que je voulais et qui me permet de voir du pays en faisant de la musique. Je ne demande pas plus que ça. Je ne vise pas à faire de grands arénas partout dans le monde. Mon but de départ, ce n’était pas ça. Moi, je suis heureux pourvu que je puisse me promener avec ma musique et ma blonde. 

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Justement, d’où vient cette envie de faire de la musique?
Surtout de mes parents. On est une famille très musicale, et je remercie mes parents de nous avoir transmis, à mes frères et à moi, l’amour de la musique. La musique est importante pour nous, et ça tisse aussi des liens entre nous. Je ne suis jamais plus proche de mes frères que lorsque je fais de la musique avec eux. 

À une certaine époque, tu étais un grand conseiller pour ton frère, Kevin Bazinet. Est-ce encore le cas?
Non, pas tant. Mon frère est devenu tellement autonome, et il m’impressionne avec son école de chant. Il fait tous ses trucs lui-même. Il a même enregistré lui-même son dernier album. Je suis très fier de lui. Mon frère, lui, est beaucoup moins porté sur le voyage, il est à l’opposé de moi pour ça. Donc son école, c’est l’idéal pour lui. Mon frère est un passionné et il est beau à voir avec ses élèves. Il est dans son élément et il a du fun. Je ne pouvais pas espérer mieux pour lui.

De quoi les prochains mois auront-ils l’air pour toi?
Évidemment, il n’y aura pas beaucoup de spectacles, mais il va y en avoir quelques-uns. Tout va dépendre des développements. J’ai hâte de faire mes nouvelles chansons sur scène. En attendant, je suis heureux de les présenter au public. 

L’album Move Away est disponible dès maintenant. Pour suivre ses activités.

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