Jean-François Nadeau révèle ce qui attend son personnage de Robin dans L'Échappée

Photo : Julien Faugere

Marie-Hélène Goulet

2020-11-25T14:00:00Z

Le comédien Jean-François Nadeau n’est pas un être de demi-mesures. Passionné, curieux et n’ayant pas peur de se mouiller, ce père de famille a répondu à nos questions avec une généreuse honnêteté. L’interprète de Robin dans L’Échappée n’a pas trouvé le confinement lumineux, mais il ne demande qu’à être émerveillé!

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Jean-François, avez-vous réussi à trouver du positif dans ce que la pandémie nous a fait vivre ces derniers mois?
L’humain est une drôle de bibitte. J’enseigne à des jeunes de 20 ans au Conservatoire et je ne peux que constater qu’ils font de la magie, même s’ils jouent masqués et à distance. Ça m’émerveille! Je suis aussi heureux de voir qu’une certaine solidarité de conscience est en train de s’opérer autour de nous sur la gravité de la situation. Les gens sont peut-être un peu moins dans leur bulle, tout en étant dans leur bulle familiale. C’est ce que je trouve de positif, mais je dois avouer que je trouve qu’il y a aussi beaucoup de négatif. 

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Qu’est-ce qui vous fait sortir de vos gonds?
Ce qui me frustre par-dessus tout, c’est qu’encore une fois on relègue l’art à un simple divertissement, alors que je le vois plutôt comme un service essentiel. Quand on compare les arts aux bars, je ne décolère pas. Je demande à ma blonde (la comédienne Madeleine Péloquin) de me laisser au moins un bon trois jours pour m’en remettre.

Comment était l’ambiance à la maison durant les derniers mois?
Comme je suis quelqu’un qui a tendance à voir le verre à moitié vide, il a fallu que je fasse attention. J’ai deux filles qui savent que je suis un peu «grogneux», mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas me transformer et m’améliorer. Nous ne sommes pas qu’une chose dans la vie. Je suis peut-être un indécrottable pessimiste, mais je suis aussi un gars qui s’émerveille de tout. 

Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza

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Comme d’autres couples, est-ce que Madeleine et vous avez envie de vous lancer dans une aventure télévisuelle commune?
Nous avons reçu deux propositions. Nous avons décliné la première, car les rôles n’étaient pas assez substantiels, et nous avons tenté la seconde. Malheureusement, nous étions en lice avec un autre couple et c’est lui qui a remporté l’audition. Nous étions vraiment déçus, car nous nous trouvions pas mal bons! 

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Ces derniers mois, vous avez entre autres renoué avec le plateau de L’Échappée. Qu’est-ce qui attend Robin au cours de cette nouvelle saison?
La vie n’est pas simple pour Robin. Le fait qu’il ait une garde partagée avec une femme qui ne l’a jamais vraiment aimé n’est pas facile. Il est aussi mis à rude épreuve par la transformation de L’Échappée en centre pour jeunes contrevenants. Dans cette ambiance beaucoup plus carcérale, il a affaire à des cas lourds et est pris au dépourvu. Disons que ses méthodes humanistes s’avèrent complètement inefficaces! Finalement, il rencontrera un jeune dont le parcours fera écho à un drame qu’il a enfoui en lui depuis des années. Ça va réveiller quelque chose, et il ne sera plus capable de remettre le couvercle dessus.

Avez-vous retrouvé le plaisir de pratiquer votre métier malgré toutes les mesures sanitaires en place?
Oui, on n’a pas le choix, sinon on ne le fait pas! Le danger avec ce que nous vivons sur les plateaux de tournage, c’est que le sanitaire devienne la priorité numéro 1. Ensuite vient l’urgence d’arriver à faire les scènes malgré ces mesures qui prennent du temps. Et finalement, il y a les textes. C’est un peu la responsabilité des acteurs de dire: «Oui, je sais, il y a le plexiglas, le masque, le désinfectant, mais là, il faut raconter cette histoire et bien le faire!» C’est ça mon souci. 

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Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere



Vous avez récemment participé à FLQ: La traque, à Historia, qui mêle fiction et documentaire. Comment cette production se distingue-t-elle des autres productions sur la crise d’Octobre?
Au fil des années, nous avons beaucoup vu cette crise du point de vue des felquistes. La plupart des Québécois ont vécu une sorte de romance avec ce mouvement étonnant et même théâtral. Dans FLQ: La traque, on vit la crise du côté des policiers. On ne glorifie pas du tout leur travail, mais on découvre leur réalité. En fait, il y avait une confusion totale entre la police de Montréal, la Sûreté du Québec et la Gendarmerie royale. Les trois corps policiers n’étaient pas du tout habitués à ce genre de criminels. Comme les felquistes étaient très jeunes, ils n’agissaient pas comme d’autres organisations expérimentées. C’était presque de l’improvisation.

Avez-vous rencontré Me Jean-François Duchaîne, que vous incarnez dans le documentaire?
Non, mais le réalisateur l’a rencontré et m’a beaucoup parlé de lui. J’ai aussi eu accès à des entrevues qu’il a données dans le passé. J’ai trouvé ça très intéressant de jouer quelqu’un qui existe. Sans l’imiter, j’avais envie de lui rendre hommage, parce que c’est un homme qui m’impressionne. Il était encore un jeune avocat lorsque le gouvernement Lévesque lui a demandé un rapport qui allait expliquer objectivement ce qui s’était déroulé pendant la crise d’Octobre.

Quels sont vos prochains projets?
Je travaille sur une idée pour Madeleine et moi. J’aborde ça comme lorsque j’écris: j’y vais avec mes envies, qui sont différentes de ce qu’on voit en ce moment, et je ne fais pas beaucoup de concessions. Je suis en train de présenter ce projet à de possibles partenaires. Sinon, j’ai écrit un long métrage et j’ai quatre ou cinq autres idées qui m’emballent complètement pour ma compagnie. Tout ça en plus d’une mise en scène au Conservatoire l’an prochain avec 11 étudiants.

Qu’est-ce que ça vous apporte d’enseigner?
C’est un travail que j’adore! Être en contact avec la jeunesse, que ce soit de futurs artistes ou des étudiants à HEC, ça garde jeune. Je trouve fabuleux d’avoir une telle connexion avec des gens qui ont 20 ans. Quand on vieillit, on a parfois tendance à se fermer. Mais avec eux, j’écoute et je découvre de nouveaux points de vue. Ils m’en apprennent tellement! 

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L’Échappée, lundi 20 h, à TVA.
Les deux épisodes de
FLQ: La traque sont présentement disponibles sur demande sur illico, Bell et Telus.
En rediffusion les samedis 19 et 26 décembre à 19 h, à Historia.

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