François Morency fait des confidences touchantes sur ses parents

Photo : Bruno Petrozza

Kim Nunes

2021-06-06T19:56:06Z

À l’aube de ses 55 ans, François Morency embrasse ses choix de carrière avec autant de passion qu’à ses débuts. Présentement en tournage pour la quatrième saison de la série Discussions avec mes parents, il a pris un peu de temps pour nous parler de ses activités, de ses parents et de sa série télé.

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François,
Discussions avec mes parents, vous portez plusieurs chapeaux, dont celui d’auteur et d’acteur. D’où vient cette rigueur de travail qui vous permet d’en faire autant?
C’est l’influence de mon père. Il était très rigoureux. C’est donc lui qui m’a inculqué la rigueur. Par contre, c’est facile pour moi d’être ainsi, puisque je suis passionné par mon travail. Ce n’est donc pas un sacrifice d’investir autant d’heures dans mes projets. Quand j’écris, je suis très habité par mes textes, que je sois devant mon ordi ou non. Il y a des idées qui émergent à tout moment. Donc quand je pense que mon cerveau est à off, je réalise qu’il ne l’est jamais tout à fait. Aller avec les chiens est la seule activité qui me permet de décrocher de tout.     

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Votre série Discussions avec mes parents vous a d’ailleurs valu des commentaires positifs...
Quand on écrit, on ignore la portée qu’on aura sur les gens. C’est donc chaque fois très touchant de recevoir ce type de commentaire. Dans mon ordinateur, j’ai d’ailleurs un dossier qui s’appelle «témoignages». Quand je reçois des messages Facebook de ce genre, non seulement je réponds aux personnes, mais je conserve leur message.

Sur votre page Facebook, vous vous êtes d’ailleurs ouvert sur le décès de vos parents, dont celui de votre mère, en janvier. Vous avez cependant dû commencer le deuil de vos parents bien avant leur décès, n’est-ce pas?
J’ai trouvé ça extrêmement difficile de voir mes parents dépérir physiquement et mentalement. Dans le cas de ma mère, c’était pire, car elle a réellement vécu six mois de trop où sa vie était épouvantable. Elle était complètement perdue, attachée à un fauteuil. Elle n’avait aucun plaisir à vivre et ne reconnaissait personne. C’est très difficile à vivre et ça amène des réflexions, notamment sur l’aide médicale à mourir.

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Quelle est votre opinion sur la question?
Je ne suis pas indifférent à ce débat-là, car j’ai vu ma mère souffrir. Aujourd’hui, les gens vivent plus longtemps, mais pas nécessairement mieux. Mes parents sont passés d’un appartement à une résidence dont ils ont été mis à la porte parce qu’ils erraient. Mes frères, ma sœur et moi, on a pu se séparer les responsabilités. On est soudainement devenus les parents de nos parents, car ils n’étaient plus capables de prendre de décisions éclairées. Puis l’un de mes frères est devenu aidant naturel pendant un bout. Ça m’a allumé sur un paquet de trucs...

Après avoir vu vos parents perdre leur autonomie, avez-vous envie de croquer dans la vie ou avez-vous peur de vieillir?
Je suis conscient qu’à un moment donné, ça peut chavirer. Mes parents allaient très bien jusqu’à 87-88 ans. Ils étaient allumés, fonctionnels, actifs et autonomes, mais à 88 ans ils ont eu une débarque spectaculaire. Avec la génétique que j’ai, j’ai l’impression que mes chances de me rendre à 100 ans sont assez élevées. Il m’arrive donc de me demander ce qu’il adviendra de moi si je dérape dans une déchéance mentale ou physique. Il y a une partie de moi qui ne veut pas y penser et qui a envie de vivre intensément les belles années à venir en se disant «on verra rendu là». Mais comme je n’ai pas d’enfant, personne ne pourra faire pour moi ce que mes frères, ma sœur et moi avons fait pour mes parents. 

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Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza



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Aimeriez-vous avoir des enfants ou vous avez fait le choix de ne pas en avoir?
J’ai toujours été entouré d’enfants. Je suis d’ailleurs oncle sept fois. Dans ma trentaine, j’avais l’impression que si je n’avais pas d’enfant, c’était un échec. Mais, à un moment, j’ai accepté le fait que ça n’arriverait peut-être pas. Que ce serait correct. Cependant, la porte n’est jamais complètement fermée. Si ça arrive, tant mieux. Si ça n’arrive pas, ce n’est pas grave.

Que prévoyez-vous faire dans les prochaines années?
Je ne prévois jamais plus d’un an à l’avance. Chaque fois que j’ai voulu faire un plan de carrière, ça n’a pas marché, car chaque fois on m’a offert des opportunités que je n’avais pas prévues. Discussions avec mes parents en est l’exemple parfait. Sortir un livre là-dessus était pour moi la fin du projet, mais, une semaine après sa parution, quatre producteurs télé m’approchaient. Je fais donc la saison 4 de la série. Il n’y a aucune garantie à une saison 5, mais je reste confiant. Après, est-ce que je monterai un nouveau spectacle, un variété, une nouvelle série ou je retournerai à la radio? Plusieurs choses me tentent!

Parrainer plutôt qu'adopter

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Collection personnelle
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Pour une personne aussi occupée que François, parrainer un chien est la solution idéale afin de profiter du bonheur que peut procurer un canidé, sans les contraintes de l’adoption. «Un été, j’ai découvert le cani-cross, une activité où on est attaché avec un harnais à un chien avec lequel on fait de la randonnée en forêt. C’est à ce moment que je suis tombé en amour avec le centre Kinadapt et ses propriétaires, qui prennent un soin fou des animaux. Depuis 2010, je suis donc membre du centre et je parraine un chien, explique-t-il. J’aime trop les chiens pour leur imposer mon style de vie, d’autant plus que les huskys sont des chiens extrêmement exigeants. Ils sont d’ailleurs souvent abandonnés parce qu’ils demandent énormément d’exercice, et ce, tous les jours. Je pourrais avoir un chien et sortir souvent avec lui quand je suis en écriture. Mais quand je suis en tournage, ça ne fonctionnerait pas. Parrainer un chien au centre Kinadapt est donc l’entre-deux idéal: j’ai ma chienne, mais elle est heureuse en forêt avec d’autres chiens.» 

Discussions avec mes parents, de retour à l’automne, à Radio-Canada.

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