Bianca Longpré a choisi une donneuse et un donneur avec la même couleur de peau que ses enfants

Photo : Julien Faugère, Groupe TVA

La Semaine

2020-09-26T15:30:29Z

Bianca Longpré, qui a récemment annoncé qu'elle était enceinte par fécondation in vitro, a fait une déclaration très touchante concernant le choix des donneurs pour son enfant à naître.

• À lire aussi: Bianca Longpré annonce qu’elle est enceinte

• À lire aussi: Bianca Longpré commente la réouverture des écoles primaires et sa publication devient virale

Dans un long message publié sur les réseaux sociaux samedi, la maman de trois enfants adoptés a révélé pourquoi elle a choisi un donneur de sperme et une donneuse d'ovule de la même couleur de peau que ses enfants.

C'est suite aux commentaires de ses petits que Bianca a compris l'importance de la ressemblance de la fratrie pour eux. En effet, ses enfants voulaient un petit frère ou une petite soeur «qui leur ressemblerait». Il s'agissait donc d'un choix tout naturel pour la future maman d'un quatrième enfant. 

Publicité

Dans son texte, elle brise tous les tabous en racontant sa propre histoire. Elle parle ouvertement de sa situation, du don de spermatozoïdes et d'ovules, de fécondation in vitro ainsi que du choix des donneurs.

Elle précise aussi que tout ce processus est le résultat de sa propre réflexion, puisque son mari, François Massicotte, «n’est pas à l’aise de “jouer à Dieu” comme y dit, et de choisir des donneurs et donneuses. Pour lui, ça n’a aucune importance l’apparence des enfants» a-t-elle mentionné.

Bianca Longpré finit par annoncer qu'elle a choisi des donneurs de la même couleur que ses enfants et qu'elle donnera ainsi naissance à un «enfant brun».

Vous êtes des milliers de femmes à suivre ma grossesse et ça me touche vraiment. 💕 Je reçois des dizaines de questions...

Publiée par Mère ordinaire par Bianca Longpré sur Samedi 26 septembre 2020

• À lire aussi: Bianca Longpré appelle à l'ouverture et la tolérance après que son fils ait demandé de porter une robe pour la rentrée

Voici son message intégral.

«Vous êtes des milliers de femmes à suivre ma grossesse et ça me touche vraiment.
Je reçois des dizaines de questions chaque jour. Alors j’ai pensé vous en parler ici.
Pour celles qui ne savent pas, c’est grâce à la fécondation in vitro que j’ai eu des embryons.
Mais c’est aussi grâce au don d’ovule et au don de spermatozoïdes que j’ai pu réaliser la fécondation.

Pourquoi? Parce que les spermatozoides et les ovules ne sont plus de bonne qualité chez nous...
C’est un sujet assez tabou au Québec... Souvent les femmes ne parlent pas ou peu du don d’ovules et de spermatozoides. 

Publicité

Au Québec il est interdit de payer pour des ovules et du sperme. Seuls les dons gratuits peuvent fonctionner. Par contre, aux États Unis, les donneurs et donneuses sont rémunérés et il existe des banques, très connues partout en Amérique du Nord, qui desservent aussi le Canada. 

C’est dans une de celles ci que j’ai pu «adopter » mes ovules et mes spermatozoides. Pourquoi je dis « adopter »? Parce que malgré le fait que j’ai payé, je trouve que c’est un terme un peu délicat quand vient le temps de parler de conception.

Un peu comme quand on paie pour adopter à l’international, on ne dit pas qu’on a « acheté un enfant ». On a déboursé les frais pour les démarches.

Pour moi, c’est pareil pour les couts reliés au spermatozoides et aux ovules. 

Il y a aussi le choix du donneur et de la donneuse. Ça aussi c’est tabou. 

Souvent les futurs parents choisissent des donneurs qui leur ressemblent le plus. 

C’est un choix super personnel. Certains vont le cacher le plus longtemps possible à leur enfant. D’autres non. 

Chacun a ses raisons. Je respecte chacun es d’entre elles. 

De mon côté, j’ai choisi, je dis JE, parce que mon chum n’est pas à l’aise de «jouer à Dieu» comme y dit, et de choisir des donneurs et donneuses. Pour lui, ça n’a aucune importance l’apparence des enfants. 

Publicité

Il m’a dit «choisis comme tu veux». 

Et là petite pause...

Il faut savoir que je ne devais jamais être enceinte. Mon premier choix était l’adoption. C’était une belle solution pour être parent quand la grossesse «régulière» ne fonctionne pas. Nous avons adopté 3 beaux enfants. 

Et mon horloge biologique a sonné à 41ans. 

Mais j’étais réticente. 

Entre autre parce qu’un de mes enfants m’a souvent dit « ce serait injuste, moi j’aurais voulu être dans ton ventre et si un bébé avait cette chance, ce serait trop injuste pour moi. Et moi j’aurais vraiment voulu te ressembler. S’il te ressemble les gens vont dire que lui c’est ton « VRAI » bébé.». 

La grossesse était donc comme une trahison.

Puis le temps a passé. 

L’option du don d’ovule et de sperme a changé quelques trucs. 

J’ai expliqué aux enfant qu’on adopte un embryon et que je peux être la maison de cet embryon. Qu’il ne me ressemblera pas. Je ne serai que la maison de l’embryon.

« Mais il ne nous ressemblera pas, et là ça va être injuste pour lui. Les gens vont dire qu’il n’est pas notre vrai frère ou sœur. »...

Ils avaient raison... ils avaient envie d’avoir un bébé mais un qui leur ressemblerait. 

Publicité

Il y avait un moyen de combler mon désir de grossesse et leur désir d’avoir une fratrie qui se ressemble. 

Et c’est là que j’ai su que je porterais un enfant « brun ». 

Ça pas été un choix compliqué, ni longuement réfléchis. 

J’ai tout de suite su que ça allait être ça. Comme quand on m’a proposé mon premier projet d’adoption. J’ai dit oui, et je me fichais de la couleur. 

J’ai choisi une donneuse et un donneur avec la même couleur de peau que mes enfants.

Tout a été très vite. 

On a eu plusieurs embryons. Je m’en suis fait transférer un et jusqu’à maintenant ça fonctionne. 

Peut être que la grossesse va s’arrêter et qu’on devra recommencer mais toujours est-il que tous mes embryons sont de la même couleur que mes enfants. 

Pour moi, c’était tout naturel.

Il n’y allait avoir aucune différence entre mes enfants. Personne ne saurait qui j’ai porté et qui je n’ai pas porté. Et le bébé aurait son attachement à sa fratrie, qui restera bien après que ses parents quittent ce monde.

Pour moi la couleur n’a pas d’importance mais pour les enfants, selon leur histoire, ça peut être important qu’ils se ressemblent. 

Publicité

Bref pour moi c’était banal que le bébé que je porte soit brun. C’était tout naturel. 

Que deux parents beiges soient parents d’un bébé bruns est tout ce qu’il y a de plus normal pour nous. Et l’autre jour j’en ai parlé avec un couple d’amis. 

Ils étaient mega surpris... chaque fois que j’en parle les gens sont surpris, étonnés... parfois même choqués. 

Certains m’ont dit que c’était du jamais vu: que des beiges choisissent des donneurs bruns. Qu’une femme beige donne naissance à un enfant brun venant d’une FIV avec donneur. 

Je n’avais jamais pensé à ça. Jamais. 

Je crois que certains membres de nos familles n’étaient même pas au courant... on ne pense même pas le mentionner. 

Et je ne sais pas si c’est la première fois.
Peut-être. Pis?

Je m’en fiche complètement. 

Et peut être qu’en parler va faire évoluer notre vision de la famille « normale ». 

Chaque famille est unique. Chaque famille a son histoire. 

Et la notre c’est celle-là.

Ne soyez donc pas surpris dans 9 mois 

PS Parlez en à vos enfants. On ne sait jamais qui vient d’où. Le choix des mots « t’es adopté », « c’pas tes vrais parents » etc... on ne demanderait jamais à une maman beige si c’est son « vrai » bébé beige même si c’est un enfant « in vitro ».
Et je serai la preuve qu’un bébé brun peut venir aussi du ventre de sa maman.»

La publication est rapidement devenue virale. Au moment de mettre en ligne, elle comptait pas moins de 10 000 mentions «J'aime».

On félicite Bianca Longpré pour sa démarche inspirante et on lui souhaite que sa grossesse se déroule pour le mieux!

À VOIR AUSSI: 29 vedettes québécoises nées sous le signe de la Balance 

Publicité

Sur le même sujet