Éric Salvail est acquitté

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

TVA Nouvelles et Journal de Montréal

2020-12-18T20:44:47Z

Tout comme Gilbert Rozon, Éric Salvail vient lui aussi d’être acquitté pour une agression sexuelle sur un ex-employé de Radio-Canada avec qui il travaillait, car le juge n’a pas cru la version du plaignant, faisant ainsi bénéficier l’ex-animateur du doute raisonnable.

«La preuve ne permet pas d’écarter la possibilité que le plaignant fabrique le récit. Il a peu d’égard pour la vérité, peu de choses permettent de distinguer le vrai du faux», a déclaré le juge Alexandre Dalmau en acquittant l’animateur déchu, même s’il n’a pas cru non plus la version de Salvail.

Après la décision du juge, Éric Salvail n’a pas commenté le verdict. Il a toutefois été invectivé par une personne présente au palais de justice.

La procureure de la Couronne a jugé que la décision du magistrat était très étoffée et qu’il avait offert une analyse détaillée des témoignages.

«Le juge a pris une longue partie de son analyse pour décortiquer le témoignage du plaignant, il se doit d’analyser le témoignage de chacun», a expliqué Me Amélie Rivard.

Elle a voulu lancer un message après les verdicts aux procès Rozon et Salvail. «Je souhaite du plus profond de mon cœur que ces acquittements ne découragent pas les victimes de porter plainte», a-t-elle dit.

La procureure est consciente que ces deux causes hautement médiatisées, mais qu’il y a malgré tout beaucoup de dossiers qui se soldent par des plaidoyers de culpabilité.

Elle a tenu à souligner le courage des plaignants qui passent au travers du processus judiciaire. 

Publicité
undefined

Rappel des faits  

L’affaire remonte à 1993, alors que Salvail n’était pas encore connu. Il s’en serait alors pris à Donald Duguay, un collègue de travail.

«Il a les culottes au sol, il commence à se masturber, avait témoigné M. Duguay lors du procès. Il se frotte en mimant une action de pénétration entre mes deux fesses. »

Salvail, de son côté, avait rétorqué que cette version était « farfelue ».«Je n’agresse pas les gens dans la vie », avait-il dit à la cour, en précisant qu’il n’était pas ce genre de personne.

Or, en faisant cette affirmation, Salvail s’est lui-même mis dans le pétrin, puisqu’il a ainsi ouvert la porte à une contre preuve de la Couronne, avec l’audition de trois témoins, eux aussi des anciens collègues de l’accusé. Ils ont affirmé que oui, justement, il était ce genre de personnes.

Mais ça n’aura pas été assez pour chasser le doute dans l’esprit du juge, qui a finalement acquitté Salvail, entre autres parce que même si Éric Salvail n’était pas crédible, le témoignage de M. Duguay n’était pas assez fiable pour mener à une condamnation.

«Plusieurs aspects affectent sa crédibilité », a noté le juge en mentionnant entre autres la « tendance à exagérer » de Donald Duguay.Le juge a rappelé qu’un témoin n’a pas à être parfait, mais qu’il doit dire la vérité.«Un témoin qui cherche à trop à convaincre risque de voir sa crédibilité affectée », a rappelé le magistrat.

À VOIR AUSSI: Les 30 meilleurs vilains de la télévision québécoise 

Publicité

Sur le même sujet