Geneviève Rochette lance un premier roman inspiré de sa grand-mère

Photo : Patrick Seguin / TVA P

Marie-Claude Doyle

2022-11-09T13:00:00Z

Geneviève Rochette portait depuis longtemps en elle le projet de lancer un premier livre pour honorer ses racines guadeloupéennes. Dans un récit touchant et imagé inspiré de sa grand-mère maternelle, la comédienne nous offre Ofilao, une histoire qui, au départ, n’était pas destinée à devenir un roman.

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Les premiers balbutiements de ce qui allait devenir le roman Ofilao remontent à 2007, quand Éloïse Théolia Chovino, la grand-mère guadeloupéenne de Geneviève Rochette, est décédée. «C’est une femme que j’aimais beaucoup et j’ai eu envie de faire un portrait d’elle, mais je ne savais pas trop comment. Au départ, j’avais pensé à un scénario de film, mais ma mère est morte l’année suivante. Ça m’a un peu coupé les ailes, alors j’ai laissé macérer ça et, quelques années plus tard, j’ai décidé d’en faire un roman. J’ai entrepris l’écriture romanesque de cette histoire qui est inspirée de ma grand-mère. Le personnage central, Théolia — Olia pour les intimes —, a son propre récit, mais elle a les accents, les couleurs et l’humour de ma grand-mère. Puis ma sœur est décédée en 2015, alors j’ai encore une fois laissé reposer le projet.» 

UNE RENCONTRE TOUCHANTE

En 2018, Geneviève a voulu reprendre son récit, au théâtre cette fois-ci, en collaborant avec le comédien et metteur en scène guadeloupéen Gilbert Laumord. «Je lui avais confié que la Guadeloupe était devenue un tombeau pour moi, et il m’avait répondu que ce n’était pas un tombeau parce qu’il y a tous les gens de l’ofilao. En Guadeloupe, quand quelqu’un meurt, on dit “qu’il est monté ofilao”.» Il s’agit d’une expression créole inspirée du filao, un arbre tropical, pour signifier que la personne défunte a grimpé dans l’arbre pour monter au ciel. «Quand il m’a dit ça, ça m’a beaucoup touchée.» Mais une autre embûche a fini par se pointer, la covid cette fois. Elle a finalement décidé de laisser tomber le projet théâtral et de revenir au roman avec l’idée d’ofilao en tête. «Ça m’a permis de m’autoriser à dialoguer avec les morts. À travers une fiction, j’ai renoué avec ces êtres chers. Avant de mourir, Théolia, cette grand-mère à l’image de la mienne, réunit en Guadeloupe son fils Honoré, qui vit à Paris, et sa petite-fille, qui habite à Montréal, pour les réconcilier, parce que son fils a écrit des romans pour cacher un passé qu’il voulait occulter. Ce que Théolia lègue en héritage, c’est qu’il ne faut pas avoir honte d’où on vient.» 

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Photo : Patrick Seguin / TVA P
Photo : Patrick Seguin / TVA P

HABITÉE PAR SES RACINES GUADELOUPÉENNES

L’auteure a choisi de situer son histoire en 2009, alors que le pays des Antilles était en pleine crise sociale à propos de son statut identitaire. Geneviève s’est d’ailleurs rendue en Guadeloupe quand l’idée d’écrire un roman lui est venue, pour aller dans le village où sa grand-mère est née, s’imprégner de la culture antillaise et faire des recherches sur ce pays où se trouvent ses racines. 

Sa fille, Kim, 27 ans, est elle aussi habitée par ce même sentiment à l’égard de la Guadeloupe. «Elle travaille sur un projet de docufiction en lien avec ses racines guadeloupéennes. Elle parle de sa tri-insularité, parce qu’elle vit aux Îles-de-la- Madeleine, qu’elle vient de Montréal et qu’elle a des racines de la Guadeloupe.» Quant à son fils, Victor, 18 ans, il est issu de sa relation avec son conjoint, le producteur Antonello Cozzolino. Ça fait 20 ans que Geneviève et lui sont ensemble et 19 ans qu’ils sont mariés. «Mes deux enfants n’ont pas le même père. Celui de Victor est italien, et j’ai l’impression qu’il s’identifie plus à l’Italie qu’à la Guadeloupe. Moi, c’est beaucoup la mort de ma grand-mère qui m’a fait prendre conscience de mes racines guadeloupéennes et comprendre à quel point je tenais à les garder vivantes.» 

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À la fin du mois d’octobre, l’actrice a commencé les tournages de la deuxième saison de la websérie Moi, j’habite nulle part, portant sur la violence faite aux femmes. «Je pense que c’est important d’en parler, parce qu’au Québec, c’est une réalité qu’on ne peut pas nier. Je joue une intervenante sociale.» En parallèle, elle travaille également à terminer sa maîtrise en histoire. 

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