«Il y a de belles leçons à tirer de ce qu’on vit», -Jean-Luc Mongrain

Photo : Patrick Séguin, Groupe TVA

Érick Rémy

2020-04-14T04:00:00Z
2023-10-12T23:10:22.325Z

Il y avait sept ans qu’il n’avait pas accordé une entrevue à un magazine. Outre ses rares apparitions à la télé, depuis avril 2012, Jean-Luc Mongrain coule des jours heureux avec son épouse après avoir quitté la barre de son émission quotidienne à LCN. Loin des projecteurs, il se consacre à ce qu’il aime par-dessus tout: prendre le temps de vivre.

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C’est à travers un écran d’ordinateur, pandémie oblige, qu’il s’est plié à l’exercice de l’entrevue. Physiquement, il est le même. Il garde la forme et le verbe. En revanche, en l’espace de quelques semaines, le monde qu’il commentait jadis a, quant à lui, bien changé. «Je suis serein malgré les difficultés. Je n’avais jamais rien tenu pour acquis, même pas le fonctionnement de notre planète. Il y a de belles leçons à tirer de ce que nous vivons. Alors que nous ne connaissions même pas notre voisin, voilà qu’il nous faut être solidaires avec lui et le respecter tout en gardant une distance. C’est un paradoxe extraordinaire. L’isolement est devenu une façon de s’occuper de l’autre. Et l’autre, ce n’est pas un étranger, un immigrant, un pauvre, un riche, c’est l’humain. Nous sommes maintenant tous au même niveau.» 

Photo : Patrick Séguin, TVA Publications
Il n’a jamais caché son amour et son admiration pour celle qui partage sa vie depuis plus de 32 ans, son épouse, Linda.

Quant à savoir si cette prise de conscience planétaire signifie le début de la fin ou une sérieuse mise à niveau, le coloré animateur et commentateur de l’actualité reste optimiste mais prudent. «C’est une mise à niveau qui va, du moins pour un temps, modifier nos habitudes de vie. Nous réaliserons l’impact de notre consommation et prendrons conscience de notre place dans l’environnement. Avant, on s’imaginait être roi et maître du monde et, à présent, tout comme c’était le cas pour d’autres espèces, nous devons désormais nous inclure dans la liste des espèces menacées dans l’écosystème planétaire. Cela devrait nous inciter à être plus prudents avant d’agir sur les plans social, économique et environnemental. Mais, l’homme étant ce qu’il est, on verra», souligne-t-il. 

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Jean-Luc Mongrain, à qui certaines personnalités politiques font appel pour améliorer leur prise de parole dans les médias, dispose durant cette pandémie d’une position privilégiée afin de juger à la fois les messagers et leurs messages. «En matière de leadership, et je suis apolitique en le disant, nous avons la chance d’avoir au Québec quelqu’un qui a pris les choses en main. François Legault nous donne quotidiennement l’information en ne nous épargnant pas. Selon les circonstances et analyses, il explique ses décisions, contribuant ainsi à la paix sociale. Je lui donnerais pas loin d’une mention d’excellence dans sa façon de faire.»

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Concernant la couverture de la COVID-19, il y voit du meilleur et du pire. «Heureusement que nous avons nos médias pour contrer les réseaux sociaux. Eux, ils livrent des nouvelles vérifiées et vérifiables basées sur des assises où l’on se réfère à des experts. Le seul bémol, c’est la répétition de la même information. Ça peut finir par irriter et créer un climat d’anxiété. Nous devrions protéger comme un trésor la sérénité de la population», mentionne celui qui est tout de même admiratif de ce qui se fait sur le terrain. 

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Voyant sa passion inassouvie pour l’actualité, on en vient d’ailleurs à se demander si, huit ans après son retrait de la vie publique et à bientôt 69 ans, il serait prêt à reprendre du service. «Je me porterais volontaire si quelqu’un tombait au combat, mais en même temps, je trouve que ceux qui sont là font un excellent travail. Je n’ai pas cette soif, et ça ne me manque pas encore.» Bien que l’ex-animateur ne fasse pas définitivement une croix sur son retour sous les projecteurs, on sent qu’il s’est habitué à n’être que spectateur du film dans lequel nous jouons quotidiennement. «Je fais beaucoup de lecture et suis un téléphage. Je n’ai aucun mal à m’isoler et à me contenter de peu. Cela découle sûrement d’avoir été enfant unique. Je jouais beaucoup plus souvent dans ma tête qu’avec mes amis. Même durant ma carrière, je sortais rarement dans les événements publics.» 

Photo : Patrick Séguin, Groupe TVA

S’il a l’art de se faire discret, Jean-Luc Mongrain nous a parlé de ses autres aptitudes moins connues, dont une dextérité dans le domaine culinaire. «Mes amis reconnaissent qu’en nourriture italienne, je suis assez avancé. J’ai aussi un certain talent pour les viandes, les mijotés, les potages, les crèmes, les poulets rôtis et les plats asiatiques. J’adore faire la cuisine!»   

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L’homme a toujours été avare de commentaires sur sa vie privée, mais il n’a jamais caché son amour et son admiration pour celle qui partage sa vie, son épouse, Linda. Ils font équipe depuis plus de 32 ans. «Nous avons travaillé ensemble pendant 30 ans. Petits-déjeuners, déjeuners, soirées et nuits, nous les avons tous passés ensemble. Elle est plus active que moi. L’isolement, c’est moins son fort. D’ailleurs, elle a regardé des vidéos d’astronautes expliquant quoi faire lorsque l’on est confiné. Elle nous a fait des horaires. On n’est pas en pyjama toute la journée!» lance-t-il en riant de bon cœur.

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Maintenant éloigné du tourbillon professionnel, le couple reste solide. «Avec le temps, on est moins tranchant et aiguisé. On est davantage dans l’estime et le respect de l’autre. Linda et moi sommes assez fusionnels (on sent sa voix se nouer). On s’est même déjà demandé si nous pourrions survivre l’un à l’autre. (Il fait une longue pause.) Quand tu embarques dans une vie commune, tu ne penses pas à ces choses-là. Ironiquement, au début de notre relation, on s’était demandé si l’autre pousserait notre chaise, un jour. Et nous avions répondu oui. Comme nous étions enfants uniques et que nos pères étaient tombés malades quand nous étions jeunes, nous savions ce que cela signifiait comme engagement.» Père de deux enfants âgés de 38 et 43 ans, il connaît le bonheur d’avoir deux petits-enfants, qui ont 11 et 15 ans. À ce sujet, il avoue: «Je ne sais pas si je suis un bon grand-père, mais Linda m’a dit que je fais une bonne grand-mère. (rires) Je suis un peu poule.» Le communicateur dresse un beau bilan à cette étape de sa vie. S’il a gagné 18 trophées Artis (autrefois MetroStar), sa grande fierté reste ce qu’il a bâti sur le plan personnel. «Je suis fier d’avoir réussi à trouver l’amour. Ç’a été pour moi une source d’énergie et de force incroyable. Je n’aurais pas été celui que je suis si je n’avais eu ces conditions de vie-là. Je suis également fier d’avoir pu faire une cellule familiale, qui malgré ses hauts et ses bas, est une véritable famille.»  

En concluant cet échange, je lui ai demandé si je devais lui dire adieu ou au revoir. «Oh! Dites-moi à la prochaine!» a-t-il répondu en riant.

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