Isabelle Racicot se confie sur ses 28 ans d'amour avec son conjoint Donald

Toujours aussi souriante et pétillante, Isabelle Racicot est devant moi, avec tout le plaisir du monde, à me parler de ce qui l’allume et de ce qui la fait réfléchir ces temps-ci. J’aime cette femme! Animatrice, productrice, femme d’affaires, mais aussi maman de deux beaux ados de 14 et 17 ans, celle qui a célébré cet été 20 ans de mariage avec son Donald, son socle, discute avec transparence de tout ce qui l’anime!

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Ce que nous avons vécu collectivement cette année autour du mouvement Black Lives Matter et du racisme a beaucoup ébranlé Isabelle et les membres de sa famille. L’animatrice a donc décidé de susciter une belle réflexion et d’engager une discussion collective sur le sujet grâce à son projet, un documentaire sur le racisme, diffusé en novembre. Le titre, Pour mes fils, mon silence est impossible, en dit long sur ce désir de faire changer les choses. 

UNE ANNÉE DE RÉFLEXIONS
«Ç’a été un gros sujet de conversation dans la famille. Mon plus jeune a été traumatisé par toutes ces images de Georges Floyd aux États-Unis, et mon aîné était consterné et tanné de voir que le racisme existe toujours. Je me suis dit que nous devions avoir cette conversation à l’échelle nationale. 

J’ai envie de rencontrer des gens, de poser des questions et de susciter une réflexion. Ma famille est privilégiée; mes enfants n’ont pas souffert de racisme, à part quelques épisodes lorsqu’ils étaient enfants. Mais un jour, mon fils m’a dit: “Maman, je n’avais pas réalisé qu’être noir était un problème avant que j’arrive au secondaire.” Il m’a posé des questions, et je n’avais pas les réponses. Ce documentaire repose sur ceci.»      

SE RETROUVER À TRAVERS SES ENFANTS
Susciter cette réflexion publique lui a fait vivre beaucoup d’émotions. Femme métissée, elle a souffert, plus jeune, de ne pas avoir de modèle comme elle à l’écran. Qui aurait cru qu’Isabelle Racicot, si belle et si brillante,n’avaitpasconfianceen elle? Elle a eu une adolescence peu évidente, et elle ne veut pas que ses enfants vivent une période semblable à leur tour. «J’étais complexée, car je n’étais pas bien dans ma peau, mais aussi car j’étais la seule Noire dans mon entourage. Je me cherchais beaucoup, je n’ai pas grandi avec beaucoup de modèles noirs. Il y avait Normand Brathwaite et Michaëlle Jean. Je regardais les magazines et je ne me retrouvais pas. Moi qui voulais faire comme tout le monde, je me mettais du rouge à lèvres blanc et bleu pâle. Imagine! (rires) J’étais super complexée, mais bon! Quand je regarde mes photos, je me dis que je n’étais pas très gâtée par la nature. (Elle rit encore plus.) Je me disais: “Isabelle, mise sur ta personnalité.” J’ai aussi perdu ma mère à 12 ans, alors je ne l’avais plus pour m’expliquer tout ce qui vient avec le fait de devenir une jeune femme. J’ai tout appris moi-même, en me sentant différente des autres et en voulant tellement me faire aimer et accepter. Des fois, je vois mes enfants avoir ces réflexes-là. J’essaye donc de leur dire qu’ils n’ont pas besoin d’en faire plus que le client en demande, qu’ils sont parfaits comme ils sont.» Ce documentaire est une aventure très personnelle, puisque c’est sa famille et elle qui sont au centre du sujet. C’est donc dans leur cocon et leur intimité familiale que nous plongerons pour mieux comprendre la réalité des personnes noires. 

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DES DIFFÉRENCES QUI RASSEMBLENT
Isabelle est très axée sur la famille, et sa relation avec ses deux ados de 14 et 17 ans, qui deviennent des hommes, est primordiale. «J’ai une très belle complicité avec Justin et Christopher. J’aime les regarder évoluer. Ils passent beaucoup de temps ensemble, on est très unis. Notre passion commune: le football! Mais personne ne prend pour la même équipe! (rires)  

Ça fait des flammèches des fois, mais c’est aussi très rassembleur pour nous! Je m’ennuie d’ailleurs de ne pas pouvoir aller dans les estrades encourager mes fils! Te dire comme je les aime! Ils sont super différents et sont déjà passionnés. L’un, déjà à 14 ans, adooooore la cuisine, et je veux l’encourager là-dedans. Il a même cuisiné notre repas pour nos 20 ans de mariage, à Donald et moi. C’était certainement un des plus beaux moments de ma vie, c’était magique! Mon plus vieux, lui, sera un entrepreneur, c’est évident! Il place déjà de l’argent dans des fonds, il suit la bourse. Je me souviens, quand il avait 11 ou 12 ans, il m’a appelée à la radio pour me dire qu’il avait fait 20 dollars en vendant sur la rue les sorbets qu’on avait dans le congélateur! (Elle éclate de rire!) L’adolescence vient avec son lot de défis, mais ça se passe bien, et je suis très fière d’eux! Mais maudit que le temps passe viiiiiiite!» 

UNE MI-TEMPS POUR SE RETROUVER
Celle qui aura 50 ans dans deux ans est plus en forme que jamais et respire le bonheur. Elle me confie avoir vécu une période difficile vers 44-45 ans. Elle se questionnait beaucoup. Elle me parle alors d’une citation de l’acteur Will Smith qui a changé sa vision durant cette période. L’acteur comparait la quarantaine à un match de football au Super Bowl, et ce «creux» de la mi-quarantaine à la mi-temps. Un temps pour se reposer et prendre soin de soi, un passage normal. Il n’en fallait pas plus pour redonner de la douceur et de l’énergie à cette passionnée de football! «À 48 ans, je suis bien où je suis. Je suis heureuse. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais je suis juste bien. Je ne me pose pas 26 000 questions, j’ai confiance en la vie, je suis positive... Tout autour de moi va bien.» 

DE NOUVEAUX HORIZONS
Isabelle considère que vieillir est un privilège et elle se sent plus heureuse que jamais. Elle aborde chacun de ses projets comme si c’était le dernier de sa vie, ce qui la garde encore plus passionnée. Mine de rien, la belle Isabelle est sur nos écrans depuis plus de 20 ans. Privilégiée du monde de la télévision, elle remercie tous les jours la vie d’avoir cette belle carrière. Celle qui hésitait, adolescente, à devenir comédienne et animatrice nous confirme qu’elle a fait le bon choix. Cette passion qu’elle a pour le métier ne l’empêche pas d’ajouter d’autres cordes à son arc, dont celle de l’entrepreneuriat. En effet, il y a cinq ans, elle fondait sa boutique en ligne Picoum. Depuis, elle adore grandir comme entrepreneure. «C’est moi qui réponds à toutes les clientes et qui gère la boutique. J’ai besoin de garder ce lien intime avec les gens. Je me suis ouvert au milieu de l’entrepreneuriat, et d’avoir des discussions autres que sur le milieu de la télévision, c’est super enrichissant. Pendant la covid, j’ai été en lien avec plein d’entrepreneurs afin de trouver des solutions avec eux. Il y avait des gens de pleins d’horizons. Ça me stimule énormément!» 

DIFFÉRENTS ET COMPLÉMENTAIRES...
Être stimulée est un facteur essentiel pour Isabelle. Au travail comme à la maison. Elle est en couple depuis 28 ans avec son Donald, et est mariée à lui depuis 20 ans. Tous deux sont différents — Donald préfère l’ombre et la discrétion —, mais sont tout de même complémentaires. Comme la plupart des couples, Isabelle et son mari ont vécu des moments difficiles, mais ça fait partie de la vie. Des hauts et des bas, c’est tout à fait normal. Mais ce qui compte le plus, c’est le respect et l’amour. Et quand Isabelle me parle de son homme, ses yeux s’illuminent. 

«C’est la personne qui me grounde le plus. J’admire qu’il se foute de ce que les gens pensent de lui. Il fait ses choses, sans se soucier des autres. Il se fout aussi du glamour, il aime sa vie privée. Donald est très fier de moi, mais il ne me voit pas dans sa soupe non plus. Il m’a toujours donné l’heure juste. Il me challenge continuellement, sur tous les aspects, et je trouve ça très stimulant. Il n’est pas dans le faux réconfort, et j’aime ça. Il me dit les vraies choses, ce qui m’a toujours gardé un pied à l’extérieur du show-business. C’est ma job, pas ma vie. Donald a aussi des valeurs merveilleuses, et c’est ce qui m’a fait tomber en amour avec lui. C’est quelqu’un de tourné vers les autres. Quand je l’ai connu, il venait d’un milieu modeste. Il est le gars qui va te donner son dernier billet de cinq dollars. Il est généreux, et il a un rire et un sourire merveilleux.» Lorsqu’elle me parle de sa vision de l’amour, Isabelle est consciente que le fait d’avoir perdu sa maman très tôt, alors qu’elle avait 12 ans, lui a peut-être donné l’image faussée de ce que devait être un idéal de couple. Elle se mettait beaucoup de pression. C’est avec émotion qu’elle me raconte que, lors de ses premières chicanes avec son chum, elle pensait qu’ils allaient se laisser. «Je n’ai pas de souvenirs d’entendre mes parents se chicaner. J’étais donc un peu inquiète de nos disputes, mais Donald ne comprenait pas que je puisse envisager de mettre fin à notre union pour quelques chicanes. On ne peut pas toujours être sur la même longueur d’onde. J’ai beaucoup appris, et j’apprends encore. Que j’aime mon homme!» 

REDONNER AU SUIVANT
Inspirante à bien des égards, Isabelle s’implique beaucoup socialement, entre autres avec la Société canadienne du cancer. Elle est très consciente de la chance de sa famille et elle se sent privilégiée. «Surtout avec l’année difficile qu’on vit présentement. C’est très important pour moi de redonner. On a vu des gens perdre leur emploi. Moi, j’ai perdu trois mois de travail, ce n’est rien comparativement à d’autres. Ça fait partie de mes valeurs et c’est essentiel à mon bien-être.» De belles et inspirantes valeurs... Merci, Isabelle, pour ce bel échange sans tabous. xxxx 

Pour en savoir plus sur sa boutique en ligne: picoum.com