James Hyndman se confie sur son rôle de père et d'amoureux

Photo : Dominic Gouin / TVA Publications

François Hamel

2020-12-30T21:06:29Z

Acteur bien connu et talentueux, James Hyndman aura pendant longtemps été discret sur sa vie personnelle. À l’approche de la soixantaine, le voici maintenant moins réticent à nous faire entrer dans son intimité.

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James, vous êtes papa d’un jeune garçon. Quel âge a-t-il?
Samuel a six ans. Il est entré en première année en septembre.

Une étape importante! Comment l’avez-vous vécue?
Comme beaucoup de parents, je crois. J’étais content que les écoles rouvrent et que les enfants puissent retrouver une vie plus normale. En même temps, j’étais habité de plein de questionnements. Jusqu’à la dernière minute, on ignorait comment ça se passerait dans ce contexte de pandémie. C’est très difficile pour les jeunes autant que pour leurs professeurs. Appliquer les mesures sanitaires, ça bouffe énormément de temps dans une journée d’école: lavage des mains, rappel des consignes, perte de masque... C’est une situation peu évidente pour de jeunes enfants.

Votre fils vous parle-t-il de ce qu’il vit?
Samuel me répète souvent qu’il a hâte que ça finisse, même s’il va très bien. J’ai un ami qui me racontait que son enfant de 12 ans rentre parfois de l’école en pleurant, parce qu’il ne peut pas jouer avec ses amis, car ils sont tous séparés par le contexte de bulles. En tant que parent, il faut rester vigilant parce que nos enfants n’expriment pas tout verbalement. C’est à nous de décoder.

Depuis combien de temps êtes-vous avec sa maman?
Dix ans. Je n’étais jamais resté avec quelqu’un aussi longtemps avant elle. Entre 20 et 36 ans, j’ai été en relation avec trois femmes. Je me suis retrouvé célibataire à la fin de la trentaine, au moment où ma carrière décollait et que je jouissais d’une certaine notoriété. J’ai donc vécu une adolescence tardive et j’en ai profité! 

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Photo : Patrick Seguin
Photo : Patrick Seguin



Combien de temps votre «adolescence tardive» a-t-elle duré?
Elle a duré 12 ans, mais avec des histoires qui ont néanmoins été importantes pour moi. L’intensité d’une relation peut être plus importante que sa durée. C’est surtout le fait que chacune peut nous en apprendre sur nous-mêmes. Il y a des relations qui nous font mieux nous connaître. Parfois, on blesse quelqu’un au passage. Mais je ne renie rien de ce que j’ai vécu. Ça m’a fait avancer.

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Êtes-vous de ceux qui disent qu’ils continuent d’aimer même une fois la relation terminée?
Je ne suis resté ami avec aucune de mes blondes. On parle de ruptures assez radicales. Mais avec le temps, la maturité, et tout ce qu’on règle avec soi-même, je peux me retourner vers le passé et éprouver une tendresse pour toutes ces femmes qui ont traversé ma vie. Je me rends compte que je n’ai pas été facile.

Quelles sont ces choses que vous avez réglées avec vous-même?
J’étais très instable émotionnellement. J’avais plein de manques, de besoins criants que je ne maîtrisais pas. Je me connaissais mal. Je pense que j’avais tout de même des qualités, parce que sinon, personne ne m’aurait ouvert la porte. (rires) Mais j’étais quelqu’un de complexe. Dieu merci, la vie nous permet d’avancer.

Avez-vous eu recours à de l’aide?
J’ai été en thérapie longtemps, et ça m’a sauvé la vie. Je consulte d’ailleurs encore depuis plus de 20 ans. Ce chemin de la connaissance de soi est une aventure qui est pour moi palpitante. À un moment donné, la thérapie, ça s’élargit. La relation s’approfondit avec le thérapeute. Ça devient une conversation privilégiée qui occupe une place centrale dans ta vie.

Vous consultez toujours un psychologue, donc?
Une psychologue, en fait. Je sentais instinctivement qu’il fallait que ce soit avec une femme. Que je sois en relation, en confrontation avec le féminin.

Quels étaient vos manques?
Je ne pourrais pas résumer ça en quelques minutes. Par contre, vous pouvez lire Une vie d’adulte, mon deuxième livre publié cet été et qui en fait état. J’y aborde le rapport entre l’analyse, les textes de littérature, le jeu d’acteur, mon enfance et moi-même. Dans ce livre, j’ai décidé d’en parler, mais le bouquin reste un objet artistique, littéraire. C’est ma manière à moi de répondre à la dernière question que vous venez de me poser, à propos de mes manques. (sourire)

Vous pouvez lire son ouvrage Une vie d’adulte, publié aux Éditions XYZ, et le voir prochainement dans le film Souterrain.

 

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