Jean-Marc Parent vit la pédale à fond

Photo : Julien Faugère

Daniel Daignault

2021-11-09T15:12:43Z

Jean-Marc Parent, qui aura 60 ans en mars, sera très bientôt à nouveau au petit écran. En effet, quatre émissions spéciales d’une heure seront présentées à TVA, à partir du 14 novembre. L’occasion était idéale pour prendre des nouvelles de l’ami Jean-Marc, qui peut toujours compter sur un énorme bassin de fans ravis de le retrouver.

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Jean-Marc, comment vas-tu alors que tu t’apprêtes à changer de décennie?
À part de capoter sur mon âge, ça va bien! À 40 ans, c’était bien correct. À 50, ça m’a donné un petit coup de vieux, mais là, à 60, j’ai l’impression que je vais brailler dans ma cour! Que veux-tu qu’on y fasse? Tant qu’on est en santé, le reste, on s’en fout un peu.

Pour toi qui as toujours été un peu hypocondriaque, avancer en âge ne doit pas être facile, mais ta santé est bonne, non?
Au début de la pandémie, j’ai fait une hémorragie diverticulaire. Ça a duré quatre mois! Ç’a été épouvantable, j’étais affaibli. Puis en juillet, j’ai eu des pierres aux reins: j’en avais 27! Quand je l’ai appris, je me disais que j’allais en baver un coup durant quelques jours, mais je savais que c’est assez anodin s’il n’y a pas de complications. Et je me suis fait opérer à nouveau en juillet pour une autre pierre. Depuis, tout est OK.      

Photo : Julien Faugère
Photo : Julien Faugère


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Tu fais ton grand retour à la télé. Comment l’idée est-elle née?
Pour être franc, j’étais bien, en vacances. À présent, je peux rester en vacances plus longtemps — c’est un luxe qu’on peut se permettre quand on est plus vieux. On m’a fait des offres ces dernières années, et j’étais toujours réticent. Moi, mon bonheur est vraiment sur une scène, parce que j’y contrôle tout. Je raconte ce que je veux comme je le veux. J’ai créé le Live JMP sur le Web l’an dernier, et ça a marché fort! Ç’a été comme ma contribution, alors qu’on était au cœur de la pandémie. J’en ai fait 10 en tout. Cet été, j’ai eu deux, trois offres, dont une conjointe de ComediHa! et TVA. Le concept était intéressant, alors j’ai accepté. J’ai présenté des shows à Québec, devant public, au Manège militaire, qui ont été captés. C’est ce que les gens verront à TVA. Ç’a été le bonheur total! 

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Le public devait être restreint. Comment as-tu réagi?
Honnêtement, ç’a été difficile. On n’a pas les mêmes rires ni la même ambiance avec 150 ou 200 personnes qu’avec 1000 ou 1500. Ça devait être des shows d’une heure, et on se disait qu’on ferait une heure quinze, une heure trente, mais finalement, ils ont duré trois heures et demie! Le montage sera fait pour que ça donne quatre émissions d’une heure chacune pour TVA. 

Avais-tu des exigences avant d’accepter cette proposition?
Je voulais que toute ma gang, avec qui je travaille depuis 25 ans, soit avec moi. Ils me connaissent par cœur.

Guy Martel/Agence QMI
Guy Martel/Agence QMI


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Que va-t-on voir dans ces émissions?
On m’avait demandé d’expliquer d’où venaient certains numéros. J’aimais l’angle! Souvent, l’explication est aussi drôle que le numéro. Plutôt que de parler de mes pierres aux reins, je parle de l’épidurale, de tout ce qu’impliquait ce problème de santé. J’explique aussi l’origine de mon numéro sur le handicapé. D’ailleurs, André Leclerc, la personne en fauteuil roulant que j’avais rencontrée à l’époque au Centre Lucie-Bruneau, assistait au show.

Quels sont les autres sujets que tu abordes?
Je parle aussi des enseignants, de nos âges, de plein de choses. Je m’enligne plus pour parler des docteurs que de ma santé. Comment, avec une patience exemplaire, ils réussissent à dealer avec moi! Ils sont devenus des amis, et quand c’est urgent, je vais à l’urgence. Tout ça sera enrobé d’éclairages et de musique que j’aime tellement!

Revenons à tes débuts. C’est vraiment ton numéro en fauteuil roulant qui t’a permis de te faire connaître.
Oui, c’était en 1988. Mais dans les tout premiers que j’ai faits avant celui-là, il y avait La peine d’amour et un autre sur le ski alpin qui ont été populaires auprès du public.

Penses-tu que tu pourrais refaire ce numéro aujourd’hui?
Peut-être que je suis naïf, mais je dirais oui. L’angle était bon. Le but n’était pas de rire des handicapés, au contraire, on soulignait les incohérences dans notre société, des choses auxquelles on n’avait pas ou mal réfléchi. On est appelés à comprendre des choses pas mal plus délicates que ça.      

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Quels ont été les autres faits les plus marquants de ta carrière?
Après, j’ai proposé mon premier show: Ouvrir par le haut. J’ai fait 11 tournées! Ensuite, il y a eu l’émission L’heure JMP et, dans de grandes salles, j’ai fait 13 fois le Forum de Montréal et 2 fois le Colisée de Québec. J’ai rempli le Forum au complet quatre fois, avec 18 000 personnes. J’étais si absorbé par ce que j’avais à faire que je n’en profitais pas. 

Te souviens-tu du moment où tu as commencé à donner des spectacles de plusieurs heures?
C’est quand j’ai commencé à présenter mon deuxième show, au début des années 1990. J’ai réalisé que je n’avais pas besoin de suivre un texte, qu’avec ma spontanéité, c’était comme on se parle dans cette entrevue. Ça riait tellement que je me suis mis à prolonger le plaisir. Après, les shows ont toujours débordé d’une demi-heure, puis d’une heure et plus. 

TQS
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Tu as même fait des marathons sur scène!
Oui, il y a eu les nuits d’impro. C’était avant L’heure JMP (en 1996). J’étais à la salle Albert-Rousseau, puis à la salle Pierre-Mercure, et c’est là que j’avais fait venir 50 pizzas à 4 h du matin! C’était quelque chose! J’ai fait une tournée de shows de huit heures dans les arénas parce qu’il y avait beaucoup de monde qui voulait y assister. J’étais surexcité.

Sortais-tu de scène exténué ou aurais-tu continué?
L’adrénaline était dans le tapis, comme le show de 24 heures au Théâtre St-Denis, en plus, d’une heure de rappel. Je suis resté debout encore 12, 16 heures.

Pour les jeunes, c’est difficile de comprendre ce qu’a été le phénomène «Flashe tes lumières».
Je pense qu’ils ne le réalisent pas du tout. Avant nous, c’était Yvon Deschamps, Jean Lapointe, Clémence DesRochers — on est chacun dans notre époque. Ça ne veut pas dire qu’on n’aime pas ce qui est passé, mais on en a moins conscience. Je dirais que le serpent fait peau neuve environ aux 15 ans. Ce qui compte, c’est ce qu’on fait, nous, en ce moment, et on essaie de le faire de notre mieux. Il y a des choses qui restent dans le temps, et pour moi, c’est «Flashe tes lumières», les spectacles au Forum de Montréal et L’ heure JMP. Ça a marqué, parce que c’était différent. 

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As-tu modifié certaines habitudes?
Oui. J’avais perdu 25 lb; mais la pandémie a fait que je les ai toutes reprises, même si je m’étais dit que je ne me ferais pas prendre au piège. Je dois m’y remettre! J’ai observé les gens autour de moi, il y en a la moitié qui ont pris du poids et l’autre moitié qui en ont profité pour en perdre, ce qui est pas mal plus intelligent! Moi, je mange mes peurs, mes incertitudes. C’est le stress qui fait ça.

Photo : Julien Faugère
Photo : Julien Faugère



Quand tu as eu ton incident cardiaque, tu as confié que tu ne voulais plus perdre de temps et que ça t’avait redonné un élan. As-tu encore la même idée?
Je suis content d’avoir le même discours. Ça ne change pas, pour moi et tout mon monde. Sauf qu’avec les années qui passent, il y a une petite urgence de plus, une inquiétude de plus. C’est juste ça qui me fatigue par rapport au fait de vieillir et que mon monde vieillisse autour de moi. Je vis déjà la pédale à fond. Et vivre à fond pour moi, c’est profiter du quotidien et non pas faire des choses extravagantes: jouer au hockey, aller dehors, regarder des films, jouer aux cartes avec mes amis, faire du vélo et de la moto.      

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Vas-tu mettre la pédale douce au cours des prochaines années?
J’ai adoré l’année et demie de temps d’arrêt. J’étais vraiment bien. J’ai pris le temps de lire et de jouer à des jeux. Ç’a été un temps de plénitude. J’ai recommencé à faire des spectacles parce que j’aime ça. Ce n’est pas du travail, je m’en vais jouer. Je ne ferai plus cinq et six shows par semaine, mais deux ou trois, trois semaines par mois, durant sept mois. Je passe quatre mois en Floride. J’essaie de savourer pleinement le temps qui passe. C’est effrayant l’importance qu’on donne à ce qui est le moins sûr d’arriver et à ce qui s’en vient. La pandémie nous a fait réaliser ça. Le temps présent est celui dont on s’occupe le moins, mais c’est le seul sur lequel on a le contrôle.

À présent qu’on peut voyager, vas-tu passer l’hiver dans le Sud?
Oui, je devrais partir en Floride en janvier pour revenir à la fin avril. Le 2 mai, je reprends ma tournée, Utopie, qui va se poursuivre durant deux ans.

La première émission JMP sera présentée le dimanche 14 novembre à 21 h, à TVA.
Pour connaître les dates des spectacles de Jean-Marc: hahaha.com.

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