Julie Le Breton s'ouvre sur le retour des Beaux Malaises

Photo : Dominic Gouin

Patrick Delisle-Crevier

2020-09-29T21:00:00Z

Julie Le Breton, que l’on verra cet hiver dans une toute nouvelle saison de la série Les beaux malaises, était bien heureuse d’avoir reçu les prix Artis Rôle féminin dans une série dramatique saisonnière (Épidémie) et Personnalité féminine de l’année. Nous avons profité de l’occasion pour prendre des nouvelles de la comédienne, qui vient de vivre de belles vacances estivales et dont les projets reprennent vie actuellement.

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Julie, tu as reçu le prix Artis de la personnalité féminine de l'année. Qu'est-ce que cela représente pour toi?
Ça me fait vraiment un petit velours, surtout cette année, car je ne m’y attendais pas. C’est donc une belle surprise, surtout que les formidables femmes avec qui j’étais en nomination sont tellement présentes de différentes façons à la télévision et dans les médias! Moi qui ne fais que jouer, je me disais que mes chances étaient bien limitées. Ça m’a donc fait plaisir, d’autant plus que c’est pour des projets dont je suis très fière, comme Épidémie. C’est aussi une belle tape dans le dos dans ma carrière. 

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Dis-moi, qu’est-ce qui t’a amenée à vouloir devenir actrice?
Quand j’étais jeune, on a habité en Suisse pendant quelque temps et j’ai eu un professeur formidable en 4e année. Il nous faisait lire de la poésie tous les matins et nous a fait monter sur scène à la fin de l’année pour un spectacle. J’ai alors eu un grand sentiment de bien-être et de bonheur d’être là, entendue et vue, de porter une parole autre que la mienne et de sentir que ça pouvait toucher les gens. Ç’a alors été une révélation pour moi, surtout que je ne proviens pas du tout d’une famille d’artistes. Au secondaire, je me suis inscrite en théâtre à mon école. Mais au collège, je me suis cependant inscrite en sciences pures.
Pourquoi un tel choix?
Il y a eu un long bout, durant mon adolescence, où je voulais avant tout être médecin. Mais les sciences pures n’ont pas fait long feu dans ma vie, et je n’avais pas du tout les notes pour devenir médecin. Ce ne fut pas le choix le plus judicieux de mon existence, mais j’ai essayé. Puis, à un moment donné, j’ai eu une épiphanie dans la cuisine, avec mon chum de l’époque. J’ai alors décidé de devenir comédienne et j’ai pris les moyens qu’il fallait pour y arriver. J’ai préparé mes auditions dans les écoles et me voilà, 22 ans plus tard, à faire encore ce métier, avec encore plus de plaisir qu’avant. Ce métier, c’est une passion pour moi.

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Photo : Dominic Gouin
Photo : Dominic Gouin


Après 22 ans de carrière, de quoi es-tu le plus fière?
D’être encore là, de continuer à me remettre en question, de peaufiner mes choix et surtout d’être de plus en plus à l’écoute de ce que j’ai envie de faire et de ne pas envisager une proposition par peur de manquer de travail. 

Est-ce difficile pour toi de dire non?
C’est certain. Je sais très bien que c’est un métier de désir et de séduction — on s’entend que c’est dans le bon sens du terme. Mais quand on est choisie pour quelque chose, c’est difficile de dire non; on ne veut pas décevoir. Ce n’est donc pas évident, ça demande du courage, et je m’entraîne à trouver un équilibre dans tout ça. J’ai compris qu’il ne faut pas dire oui à tout pour, au bout du compte, se retrouver épuisée et en burn-out.

Quel genre de bilan traces-tu de ta carrière à ce jour?
Je n’en trace pas, même si je suis fière d’être encore là et d’avoir eu de si beaux rôles. Pour moi, chaque rôle est un beau privilège et je le savoure pleinement. Je veux être la meilleure possible dans le moment présent. Je ne suis pas une fille qui établit des plans à l’avance et qui se dit qu’elle veut avoir joué tel rôle ou être maman à tel ou tel âge. Je préfère vivre au jour le jour sans trop me projeter dans l’avenir. Si j’ai du fun en tournant, c’est une journée réussie. Je ne pensais même pas gagner ma vie dans ce métier et j’ai longtemps eu une espèce de sentiment d’imposteur.

D’où naît ce sentiment?
Probablement d’une insécurité... Il y a tellement de gens qui sont bons et qui pratiquent ce métier! Je me souviens que, quand je suis arrivée à l’École de théâtre, j’étais la seule à ne pas avoir vraiment d’expérience sur scène. Je voyais les gens qui arrivaient avec un gros bagage et j’étais impressionnée par tout ça. J’avais l’impression que je n’allais jamais trouver ma place. Peut-être que ça vient de là.     

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On a pu te découvrir dans la série Watatatow; quel souvenir gardes-tu de ce rôle?
J’en garde un souvenir terrifié, parce que je n’avais jamais tourné devant une caméra et que j’avais des tics d’actrice. J’étais beaucoup trop volontaire, je jouais beaucoup trop avec les yeux et avec un accent beaucoup trop français. Mais j’ai eu la chance de tomber sur une gang vraiment le fun, qui m’a guidée et qui m’a montré comment tout ça fonctionnait. J’ai vite compris que je n’avais pas besoin d’en faire autant et ç’a été une super école. Je suis même très fière d’avoir fait partie de ce projet.

Photo : Bertrand Calmeau / TVA
Photo : Bertrand Calmeau / TVA



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Y a-t-il un rôle qui a été particulièrement important pour toi?
C’est certain que mon rôle dans Les beaux malaises a un peu changé la donne. Il y a quelque chose qui est arrivé avec ce projet-là, où tout était au rendez-vous. Tout était bon: les textes, la réalisation, j’avais une grande complicité avec Martin et la chimie était là, autant avec le public qu’avec les critiques. Ce projet a aussi un peu changé ma notoriété. Avant, on me demandait si je jouais à la télévision. Après, je suis devenue la Julie des Beaux malaises. Il y a vraiment un avant et un après pour moi.

Comment as-tu vécu la nouvelle du retour de l’émission?
C’est vraiment une bonne nouvelle! J’ai commencé les tournages tout récemment. Les textes sont très bons. On voit que Martin poursuit la série parce qu’il est inspiré et non parce qu’il avait juste envie de faire une autre saison. Je crois que les gens vont être très heureux de retrouver cet univers-là. 

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Est-ce que la Julie des Beaux malaises te ressemble?
C’est une maman et une femme qui est en couple, ce qui n’est pas mon cas en ce moment. J’ai fait une croix sur l’idée d’être mère il y a quelques années, simplement parce que le timing n’a jamais fonctionné pour moi et que j’ai maintenant l’âge que j’ai. Elle est beaucoup plus tempérée et dans le compromis que moi, et moi, je suis beaucoup plus bouillonnante qu’elle. Mais on va découvrir un nouveau côté d’elle dans la saison à venir.

Te voilà à 45 ans; c’est comment pour toi de vieillir?
Je me sens mieux dans ma peau que jamais et je suis beaucoup plus heureuse que lorsque j’avais 25 ans. J’ai de beaux projets devant moi et je vis très bien ça. Pour l’instant, je ne vois que du positif au fait de vieillir, mais on s’en reparlera dans 10 ans. (rires)

Comment as-tu vécu ces derniers mois?
Quand même bien. Avant, j’étais dans une espèce de course effrénée et je ne réalisais pas que tout allait trop vite et que j’étais très fatiguée. Quand le confinement est arrivé, ç’a été une pause obligatoire et ça a fait du bien. C’est certain qu’au bout d’un moment, j’ai ressenti beaucoup de solitude, mais cette pause a été bénéfique. Je marchais beaucoup, je cuisinais et on se faisait des soupers, mon amie Anick Lemay et moi. J’ai aussi fait du bénévolat, et lorsque la possibilité de me rendre aux Îles-de-la-Madeleine est arrivée, je me suis rendue là-bas et j’y ai passé l’été, puisque j’ai de la famille aux Îles. Ç’a été un retour aux sources; j’ai passé beaucoup de temps avec mes proches. Ça aussi, ça a fait beaucoup de bien et ça a relativisé beaucoup de choses. Ça ramène à l’essentiel et au fondamental.      

Les beaux malaises 2.0, cet hiver, à TVA.


 

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