Fabienne Larouche sur la nouvelle réalité de tourner en pandémie

Photo : Bruno Petrozza

Michèle Lemieux

2020-09-07T18:48:07Z

Le succès de District 31 repose sur plusieurs éléments: ses nombreux rebondissements, ses acteurs de talent, son équipe réglée comme du papier à musique et sa productrice très efficace! Compte tenu des nouvelles règles imposées par les autorités de la Santé publique, les tournages sont plus réglementés que jamais, mais ils se déroulent au même rythme. Alors que District 31 reviendra sous peu au petit écran, la productrice Fabienne Larouche nous donne des nouvelles de son équipe.

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Fabienne, parlez-nous de votre réalité de productrice dans la conjoncture actuelle.
Je fais le même travail qu’à l’habitude, mais il s’y ajoute une gestion quotidienne des conditions sanitaires. La préparation a été longue et laborieuse, mais ça en valait la peine. Toute l’équipe d’Aetios s’est mise sérieusement au travail dans toutes les phases de la production.

Diriez-vous que votre rôle est quand même un peu différent?
Non, pas vraiment, sinon que j’ai dû agir en «bonne mère de famille» et rassurer certaines personnes, parler davantage à chacune et à chacun, et faire un suivi plus serré sur l’état émotif de tout le monde.

Votre travail est-il plus laborieux?
Pas plus laborieux, mais peut-être un peu plus stressant, parce qu’on est toujours sur la corde raide, puisqu’on craint une éclosion. On se croise les doigts, mais jusqu’ici je dois dire que les conditions mises en place ont eu l’effet attendu. Nous sommes en relation étroite avec la Santé publique et nous faisons valider toutes les situations qui semblent ambiguës.

Comment se déroulent les tournages depuis la reprise?
Très bien. Les acteurs et les équipes sont de vrais professionnels, consciencieux et soucieux du bien-être des autres. Les réalisateurs sont très bien préparés et ont compris que leur marge de manœuvre a été réduite par la pandémie, mais que l’objectif reste le même: il faut que les spectateurs n’y voient que du feu. Nous sommes très heureux du résultat jusqu’ici.      

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Quels sont les enjeux depuis l’application des nouvelles consignes de tournage?
La salubrité n’est pas un problème puisque nous traitons les plateaux comme des salles d’opération, ou presque. C’est peut-être un peu plus difficile en location, c’est-à-dire lorsque nous allons dans des maisons privées pour tourner. Mais le plus grand enjeu, c’est la distanciation: ça pose une contrainte pour filmer les scènes. Il faut aména- ger les scènes en fonction de ce qu’on appelle «l’équipe stable»: un groupe de quelques acteurs principaux qui peuvent s’approcher les uns des autres à moins de 1 m, mais pas plus de 15 minutes par journée. Parfois, les lieux de tournage extérieurs sont trop petits, alors nous devons en trouver d’autres.

Est-ce que ça fait en sorte que les journées sont plus longues?
Pas vraiment. Comme nous devons suivre un plan rigoureux, nous n’improvisons presque plus. En fait, de ce point de vue, c’est même plus efficace. Mais nous avons ajouté du personnel pour appliquer le protocole de la CNESST. Un inspecteur veille à faire respecter les consignes en permanence. Une scripte prend en note dans un registre tous les rapprochements entre les comédiens pour s’assurer que la règle du 15 minutes par jour soit respectée.

Les acteurs et l’équipe ont-ils facilement pris leur vitesse de croisière?
C’est merveilleux, car je n’ai rien à redire de ce côté. Ce sont des pros. C’est difficile pour eux puisqu’ils sont habitués à ne se concentrer que sur leur rôle et à ce que toute une équipe leur facilite les choses. C’est encore le cas, mais ils sont maintenant aussi responsables de leurs collègues du point de vue sanitaire. Et ça reste vrai après les journées de tournage. Leur liberté de mouvement est limitée. Mais ils le font sans rouspéter, solidairement.

On reconnaît volontiers que les acteurs de District 31 sont des athlètes du jeu. Est-ce plus vrai que jamais?
Oui, c’est vrai que la quotidienne impose un rythme intense, mais nous avons l’avantage de tourner beaucoup en intérieur, dans le studio. Les séries annuelles sont tournées à un rythme rapide aussi. Et naturellement, sur une quotidienne, la charge de travail est répartie entre plusieurs acteurs. 

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Luc Dionne a-t-il ajusté ses textes?
Non. Luc continue d’écrire comme avant. Rien n’a changé de son côté. Bien entendu, il doit tenir compte des rapprochements, mais il reste que District 31 n’a jamais mis à l’avant-plan les scènes d’amour. Nous sommes diffusés à 19h; c’est donc limité à ce chapitre.

Sur un plan plus personnel, comment traversez-vous la pandémie?
Comme tout le monde. Avec prudence et responsabilité. Je ne suis pas plus ni moins impliquée que la majorité des citoyens. Je sors chaque jour. Je marche, je fais mes courses à Saint-Sauveur, etc. Je reçois des gens selon les paramètres édictés.

Avez-vous des craintes?
Non, je suis à la fois impressionnée par l'attitude de la majorité de la population et par l'implication de tous.

Quel est l'impact de la pandémie sur vous et votre famille?
Bien entendu, les contacts sont plus difficiles, surtout pour celles et ceux qui sont à l’étranger. Ma belle-fille vit en Suisse; je ne l’ai pas vue depuis longtemps. Je m’ennuie pas mal.

Vous inquiétez-vous pour vos proches?
Je suis prudente avec les plus vieux, mais je dois dire que dans la famille, tout va pour le mieux pour l’instant, si ce n’est de ma belle-mère de 97 ans, qui s’est fracturé un bras en allant voir ses tomates. Mais elle va mieux. Et il y a aussi mon frère qui a eu un accident de moto qui, heureusement, n’a pas été fatal...

Du lundi 7 septembre au jeudi 10 septembre seront présentés les derniers épisodes de la saison 4 de District 31, dès 19 h. La saison 5 débutera dès le lundi 14 septembre et sera diffusée du lundi au jeudi à 19 h, à Radio-Canada.

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