Olivier Gervais-Courchesne se confie sur les défis d’allier le père et le comédien

Photo : Patrick Seguin

Patrick Delisle-Crevier

2022-02-15T12:00:00Z

Lors de notre dernier entretien avec le comédien, il y a un an, celui-ci s’apprêtait à devenir papa pour la première fois. Notre entretien a donc naturellement porté sur la paternité, mais aussi sur la deuxième saison de la série Les Honorables, sur ses projets et sur un éventuel deuxième enfant.

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Olivier, comment as-tu vécu le fait de reprendre ton rôle de Raphaël Dessureaux dans la deuxième saison des Honorables?
Je suis content, parce que ce personnage est le fun à jouer. On a tourné ça en avril, presque trois ans après les tournages de la première saison, à cause de la pandémie. Dès le premier jour, je suis directement rentré dans mon personnage. Pourtant, je n’ai pas du tout son énergie dans la vie, mais je n’ai eu aucun problème à le camper à nouveau. J’aime incarner Raphaël, car il a comme une fureur en dedans, il est toujours en mode défense et il est constamment traqué. C’est loin de moi et ça le rend encore plus le fun à jouer.      

Tu n’as pas joué pendant plus d’un an. Est-ce que ç’a été difficile pour toi?
Oui, mais en même temps, durant cette période, ma vie a changé puisque je suis devenu papa. J’ai donc accueilli cette pause comme un cadeau, parce que ça me permettait de rester à la maison avec ma fille qui venait de naître. J’ai eu du temps pour apprendre à être papa et à m’adapter à ma nouvelle vie. Mais j’avais hâte de retravailler. En plus, ce qui est fantastique, c’est que cette fois, ma blonde, Maude Hébert, qui est aussi comédienne, joue avec moi dans la série. Son personnage arrive après quelques épisodes. 

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TVA
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Comment ç’a été de jouer avec ta blonde?
Ç’a été malade! Une magnifique expérience! On est ensemble depuis 15 ans, on se connaît tous les deux depuis toute notre vie ou presque. On allait dans les mêmes écoles de théâtre, on a fait du théâtre ensemble, mais c’était notre première fois à deux dans une série télé. Ma blonde fait beaucoup de voix habituellement. La voir jouer et partager le plateau avec elle était fantastique. En plus, j’avais ma fille de quelques mois qui venait sur le plateau avec ma mère. Ce tournage est devenu une histoire de famille.

Comment se passe la paternité?
J’adore ça et j’ai pleinement savouré ces premiers moments avec ma fille. Mais après quelques mois, le travail me manquait. Je tournais en rond, et c’était difficile parce que je suis un gars de gang et de plateau. Je joue depuis que je suis tout petit. Mais la vie avec ma fille est fantastique, je passerais la journée à la regarder tellement je suis en amour avec elle. Elle vient d’avoir un an et être papa de ma petite Nico, c’est merveilleux. Elle en a dedans, elle est toujours de bonne humeur, elle bouge beaucoup, elle lance des jouets, elle a un côté pirate. On dirait que le fait d’être son père donne un sens à tout ce que je fais. 

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Est-ce que tu es le papa que tu pensais être?
C’est une très bonne question... C’est certain que ça m’a changé, oui. Ça a changé mes valeurs et beaucoup de choses dans mon univers. Par exemple, si je reviens de travailler et que je n’ai pas vu ma fille de la journée, à quoi bon aller travailler? Je suis peut-être moins carriériste que je l’étais, et ça a changé mes paradigmes. Mais on n’est jamais le père qu’on croit être... J’avais une idée du genre de père que j’allais être, mais dans le concret, c’est une autre histoire. Mais ça va très bien, et il y a même dans l’air l’idée d’un deuxième enfant prochainement. C’est dans les plans.      

Ça fait déjà 15 ans que tu es avec ta blonde. Comment vous êtes-vous rencontrés?
Je n’ai pas de souvenirs du jour où cette fille n’était pas dans ma vie. Nous sommes allés à la maternelle ensemble, on habitait dans la même ville, et sa mère était la coiffeuse de ma mère. J’ai couru après elle durant tout mon secondaire, et elle ne voulait rien savoir de moi. À mes 18 ans, elle m’a organisé un party de fête. Pourtant, j’avais tourné la page, j’avais quitté la région et je n’y croyais plus. Mais en m’éloignant d’elle, elle est revenue à la charge, et nous sommes ensemble depuis. Elle est mon amour et ma meilleure amie. 

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Photo : Patrick Seguin
Photo : Patrick Seguin


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Est-ce insécurisant pour un couple de faire le même métier et de vivre l’incertitude qui y est liée?
C’est certain qu’aucun de nous deux n’a une job stable avec un salaire fixe. Mais ça va plutôt bien pour nous ces dernières années. Aussi, en sortant du Conservatoire, on s’est tous deux habitués à vivre avec peu. On a tour à tour été serveur ou barman. Je dirais que la clé, c’est la communication et l’entraide. On n’est pas du tout dans la rhétorique, il n’y a pas de compétition entre nous, nous formons une bonne équipe.

Tu fais ce métier depuis 25 ans. Est-ce que ça se passe comme tu le pensais?
Ce que je sais, c’est qu’être acteur est vraiment mon métier. Je suis chanceux d’avoir su tôt que c’était ce que je voulais faire et d’avoir eu des parents qui m’encourageaient sans pour autant me pousser ou me mettre de pression. J’aime faire ce métier, je pense que je suis bon et je ne me vois pas faire autre chose.

Comment est née cette envie de devenir comédien?
Un beau concours de circonstances. J’étais le genre d’enfant un peu clown qui aimait faire rire le monde. Je ne jouais pas au hockey dans la rue, j’étais plutôt celui qui écrivait de la poésie dans son sous-sol. J’écrivais des fanfictions de Harry Potter et, à neuf ans, ma mère m’a demandé de me choisir un camp de jour. J’ai choisi un camp d’été de cinéma, de télévision et de radio. La fille qui faisait le camp se partait une agence et elle m’a recruté. Peu à peu, j’ai fait mon chemin. Toujours dans le plaisir. 

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De quoi es-tu le plus fier dans ta carrière?
De ne pas m’être perdu, car j’ai vu des gens de mon âge se perdre. Ce métier peut engendrer le meilleur et le pire chez quelqu’un. Je pense que j’ai réussi à garder ma tête, même durant ma jeunesse. Je crois que je fais ce métier-là honnêtement, je suis sincère avec les gens et je tente de grandir avec mon art. 

Si tu ne devais retenir qu’un seul rôle dans ta carrière, lequel choisirais-tu?
Ce serait celui de Raphaël dans Les Honorables. Je joue avec Patrick Huard et Macha Grenon, ce n’est pas rien. Ce personnage m’a remis «sur la map», c’est un beau rôle dans une série béton avec un magnifique réalisateur, Louis Choquette. C’est le projet parfait, et je me sens privilégié de faire partie de cette aventure. Je ne vais jamais oublier ça. 

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Qu’est-ce qui s’en vient pour toi en 2022?
J’ai tourné dans la série Mégantic réalisée par Alexis Durand-Brault, une série qui relate la tragédie de Lac-Mégantic. C’est un autre gros projet. J’y incarne le personnage de Patrice, qui est le sujet du premier épisode. Sinon, je suis dans la série Cerebrum, dont les tournages ont repris, et dans la série Hôtel, dans laquelle je campe le concierge de l’hôtel. C’est un personnage lumineux et toujours de bonne humeur. Je tourne avec Patrice Bélanger, et ce gars-là est une belle découverte pour moi. On est rapidement devenus des amis et des complices. 

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La deuxième saison des Honorables est disponible sur Club illico.

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