Michel Rivard et Normand Brathwaite se retrouvent au théâtre

Photo : Dominic Gouin

Daniel Daignault

2022-07-23T04:00:00Z

L’adaptation théâtrale du film La grande séduction, rebaptisée Sainte-Marie-la-Mauderne, attire un bon nombre de spectateurs au Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme. Michel Rivard et Normand Brathwaite sont les deux têtes d’affiche de cette comédie écrite originalement par Ken Scott. Lors d’une répétition, nous avons rencontré les deux comédiens, qui étaient très heureux de se retrouver sur les mêmes planches après plusieurs années.

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Normand, toi qui aimes le travail d’équipe, tu dois être bien servi!
Normand:
Oui, et c’est pour ça que j’ai accepté de le faire. Parce que c’était Michel (Rivard) et parce qu’il y a une gang. Ce n’est pas le genre de projet où tu attends en coulisses, puis tu viens faire ton numéro sur scène et tu ressors ensuite. Ça, ça me rend malade. Mais là, on est tout le temps ensemble.

Cette proposition d’être de la distribution de cette pièce est arrivée à point pour toi?
N.:
Je n’ai pas vraiment de vie sociale et j’ai des amis, mais ils travaillent. Je suis habitué à travailler l’été. Pendant 10 ans, j’ai fait les shows de la Saint-Jean et récemment, j’ai fait un spectacle avec ma fille. J’aurais pu passer l’été comme ça, mais je préfère avoir quelque chose qui m’occupe de façon plus régulière. C’est plus le fun, et je me tiens en forme, je fais attention à moi.

Tu joues le rôle d’Yvon, le personnage que défendait Pierre Collin dans le film...
N.:
Oui, le bougonneux. C’est très le fun à jouer, un bougonneux, parce que je ne le suis pas dans la vie. Je pense que le personnage est encore plus bougonneux que dans le film, parce qu’au théâtre, il faut que tu ailles straight to the point. Alors les personnages ont d’autres nuances de couleurs que dans le film. 

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Photo : Dominic Gouin
Photo : Dominic Gouin

As-tu voulu revoir le film avant de plonger dans cette aventure?
N.:
Non, je prends le texte et je le joue. C’est facile d’imiter le gars dans le film, mais ce n’est pas le même texte, même si c’est la même histoire. Michel non plus n’a pas revu le film.
Michel: Je pense qu’à partir du moment où on m’a offert ce rôle — je parle pour moi, mais j’ai l’impression de parler pour tout le monde —, je n’ai surtout pas regardé le film. Je l’ai vu, je le connais, je sais que c’est bon et que les comédiens sont écœurants. Mais ce n’est pas nous autres. On est une autre gang et on essaye d’être bons dans cette nouvelle proposition. C’est du théâtre, il n’y a pas de changement de décor spectaculaire, ça se fait à l’huile de bras. C’est du jeu de comédien. C’est la convention théâtrale et c’est du plaisir. 

Normand, ça représente un défi pour toi d’effectuer un retour au théâtre?
N.:
Bien oui! Tu vois, je recommence Belle et Bum en septembre, ce sera notre 20e saison, et d’ici là, je travaille presque tous les jours sur quelque chose. J’ai dit à ma gérante qu’au lieu d’aller faire une émission par-ci par-là, je voulais quelque chose de régulier. Cette proposition de jouer dans cette pièce est arrivée. C’est une belle discipline et c’est super cool. 

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Michel, as-tu du plaisir à partager la scène avec Normand, que tu as croisé si souvent à titre de chanteur?
M.:
Oh, j’ai hésité longtemps! (rires) C’est un grand plaisir, on s’est retrouvés professionnellement pour plein d’affaires. Mais là, retrouver la complicité qu’on a pu avoir dans le temps de la LNI, c’est vraiment le fun. Je pense qu’on a une belle chimie dans le regard. Dans la pièce, nous jouons deux vieux chums qui se gossent.

As-tu sauté à pieds joints sur ce projet de La grande séduction?
M.:
Oui. Pour mon spectacle, L’origine de mes espèces, si tu calcules le temps que j’ai pris pour l’écrire et les trois ans que je l’ai présenté, ç’a été six ans où j’étais en solo, seul sur scène avec un musicien. Aujourd’hui, jouer avec du monde, être en gang, c’est du plaisir! Je suis un comédien occasionnel, mais je suis un vrai comédien. Je viens de là, mon père était comédien, et je trouve ça très agréable de renouer, sur mes vieux jours, avec le métier de mon père. Être dans une gang où tu as une phrase à dire, où tu n’as pas de silence à retenir, où tu as ta réaction... Et il y a le timing... Je tripe beaucoup sur le timing et en jouant dans cette pièce, ça comble beaucoup de besoins que j’avais. Surtout, c’est un scénario en or, c’est tellement une belle histoire!

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Comment trouves-tu Normand dans le rôle d’un grognon?
M.:
Je sais qu’il est grognon! Je l’ai déjà entendu grogner. (sourire)
N.: Pour d’autres raisons! (rires)

Photo : Dominic Gouin
Photo : Dominic Gouin

Vous vous souvenez de la première fois où vous vous êtes rencontrés?
N.:
Je pense que c’est à la LNI.
M.: Oui, tout à fait. Mais je t’avais vu jouer avant dans une commedia dell’arte. J’ai été un fan de la LNI avant d’être un comédien de la LNI, donc j’allais voir ça. Je tripais et j’ai commencé par la suite à en faire. Ça a duré six ans.

Après tant d’années de métier, un projet comme celui-là permet-il de maintenir la passion allumée?
M.:
Je sais que j’ai 70 ans, j’ai des papiers pour le prouver! Mais je ne le sens pas, et je ne sais pas quoi faire d’autre!
N.: C’est une très bonne réponse!
M.: Amenez-moi des beaux projets, et je dis oui. Et je m’en génère aussi moi-même, des beaux projets. 

Et tu prends ce p’tit jeune, Normand, sous ton aile?
M.:
Exactement. De toute façon, je lui ai tout montré! (rires) 

Photo : Dominic Gouin
Photo : Dominic Gouin

Normand, c’est un retour au jeu pour toi. Est-ce que tu aimerais, par exemple, avoir un rôle régulier dans une série télé?
N.:
Peut-être, oui. J’ai fait En tout cas durant un an, avec Guylaine Tremblay. Je jouais le rôle de son chum et je me suis surpris à avoir beaucoup plus de plaisir que je ne l’avais imaginé. On va où la vie nous mène, alors je dis peut-être...

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Sinon, as-tu d’autres projets?
N.:
Non, il n’y a rien. J’aimerais continuer le plus longtemps possible à faire des shows où il y a de la musique, parce que c’est à ça que je sers: faire découvrir du nouveau monde, de nouveaux musiciens et musiciennes. J’aimerais peut-être éventuellement faire un podcast, mais avec de la musique.

Sainte-Marie-la-Mauderne est présentée jusqu’au 13 août au Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme. theatregillesvigneault.com.
Belle et Bum, de retour cet automne, à Télé-Québec.
Pour suivre les activités de Michel: michelrivard.ca.

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