Nicola Ciccone s’ouvre sur son deuil difficile à la suite de la mort de sa gérante

Michèle Lemieux

2022-11-22T01:07:17Z

Nicola Ciccone aura mis une vingtaine d’années de carrière et une dizaine d’opus avant de nous présenter un album de Noël. L’attente a eu du bon, car L’esprit de Noël, qui a pris naissance dans une période où l’auteur-compositeur-interprète a perdu sa gérante, amie et conseillère, Lise Richard, l’a aidé à traverser les douloureux mois qui ont suivi ce deuil. Nicola revisite huit succès et propose quatre chansons originales qui trouveront assurément leur place dans le répertoire des fêtes et dans nos cœurs.

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Nicola, vous nous présentez votre 14e opus. Pourquoi avoir choisi de faire un album de Noël à cette étape-ci de votre parcours?      

Ça faisait longtemps que j’en parlais avec mon équipe. Plusieurs sont des fans de Noël, dont ma gérante, Lise Richard, qui est décédée au printemps. Je pense que je suis l’une des rares voix du Québec à ne pas en avoir fait un. Il y a quatre ans, ma gérante m’avait convaincu de tester des shows de Noël, et la réaction avait été très forte. J’avais eu bien du plaisir à présenter des classiques. Plusieurs auteurs-compositeursinterprètes que je respecte ont écrit ou chanté des chansons de Noël. 

En avez-vous écrit des nouvelles?

Oui. Je voulais proposer un disque en trois langues: français, anglais et italien. Je reprends aussi des chansons. Je voulais qu’elles touchent les gens d’une nouvelle façon. C’est un album qui m’a beaucoup aidé et m’a permis de traverser des mois difficiles à cause du deuil de ma gérante et conseillère. Lise a participé à ce projet dès le début et a vu à tout, jusqu’au choix de la pochette. 

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Vous étiez très proche de Lise... 

Elle était ma meilleure amie, ma partenaire depuis plus de 20 ans. Durant les quatre derniers jours de sa vie, je l’ai vue à trois reprises. Nous savions que c’était pour elle une question de jours. J’étais très triste et déstabilisé par ce départ imminent, mais elle me parlait encore de musique. Comme elle n’allait plus être là, j’ai même songé à tout laisser tomber, mais pour elle, c’était impensable... Ça faisait cinq ans que j’avais appris à faire les choses moi-même, même si elle était toujours de bon conseil. Lise Richard est, selon moi, la gérante la plus importante de l’histoire de la musique au Québec. C’était toute une référence! Même si elle savait qu’elle ne serait pas là pour la sortie de l’album, elle disait qu’elle voulait l’entendre. Il fallait donc que je le fasse. 

Photo : Karine Levesque / TVA p
Photo : Karine Levesque / TVA p

C’est touchant, quand même...

On peut croire ce qu’on veut, mais comme je ne sais pas ce qui nous attend après la mort, je ne voulais pas prendre de chances... (rires) Partir en tournée cet été m’a aidé à m’éloigner de la souffrance. Je crois que j’étais dans le déni. Le bonheur est un muscle, et j’ai travaillé très fort pour l’entraîner. Entrer en studio et chanter pour enregistrer cet album m’a fait du bien. J’imaginais qu’elle me parlait... Ce disque est devenu un album très personnel. 

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En quoi cet album l’est-il?      

Noël nous permet de nous connecter aux vraies valeurs. Ce qui compte, c’est la nostalgie, nos souvenirs. Les Noëls italiens peuvent compétitionner avec ceux québécois, car il y a du monde! (rires) Dans Tout ce que je veux pour Noël, c’est de l’amour, je parle de mon père, de mes Noëls d’enfant. C’est dans cette chanson que je parle le plus de mes parents. Je voulais que ce disque nous ramène aux vraies valeurs. Cette période de l’année est parfaite pour pardonner et se rapprocher des gens. C’est ça, l’esprit de Noël. Buon Natale est la chanson préférée de ma mère. Quand j’étais jeune, elle aimait me jouer des tours. Elle emballait mes cadeaux, mais aussi des boîtes de biscuits pour me donner l’impression que j’avais beaucoup de cadeaux à développer. Quand j’y repense, je trouve ça magique!  

    

Votre père fait aussi partie des grands absents à Noël...

Oui. Je pense souvent à lui. Il manquait déjà mon père, mais cette année, il manquera Lise aussi... J’ai 14 albums à mon actif et je les ai tous faits avec elle. J’ai voyagé avec elle, j’ai tellement de souvenirs avec Lise! Je savais qu’elle avait cette maladie depuis cinq ans; alors, nous n’avons pas été surpris par son départ. Je ressens une certaine paix à la pensée qu’elle ne souffre plus, mais elle était encore jeune; elle n’avait que 62 ans... La chose la plus difficile pour moi, c’est que j’ai toujours le réflexe de penser à l’appeler pour lui parler d’une chose ou d’une autre... et que je finis par me rendre compte qu’elle n’est plus là.

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Le deuil impose des étapes qu’il faut franchir...

Oui, et le deuil, c’est comme des vagues. Il est sournois. Avec mon père, ç’a été pareil. On pense que tout est correct et, tout à coup, sans même qu’on puisse le prévoir, la vague nous happe et nous amène au loin. Ça déstabilise, car on se pensait guéri. L’automne est une saison chargée de souvenirs pour moi, car pour nous, c’était la saison de mise en marché. Dès que l’automne est
arrivé, la vague est venue me chercher. Lise était une très grande femme, un exemple de bonté et de générosité. C’était une femme de tête, mais aussi de cœur...

L’esprit de Noël est disponible sur toutes les plateformes. On s’informe sur la tournée de Nicola au nicolaciccone.com.

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