Rencontre avec la jeune chambre tunisienne du Québec
porte-monnaie «On parle d'argent!»
Chaïma Ben Miloud est née en Tunisie et a vécu à Carthage pendant la première partie de sa vie. En 2001, elle arrive au Québec avec sa famille. 18 ans plus tard, elle est ingénieure diplômée de polytechnique et fondatrice d’une des jeunes chambres de commerce les plus actives dans la province.
La jeune chambre tunisienne du Québec (JCTQ) a d’abord germé sous forme d’idée dans l’esprit de la jeune trentenaire. «J’ai toujours voulu m’impliquer socialement, créer des liens». Après plusieurs implications à Laval ou dans les associations maghrébines, la communauté grandissante de jeunes venant de son pays natal lui offre un terrain favorable où mener plus loin son désir d’investissement.
Après avoir accompli une formation en gestion d’OBNL et de gouvernance, elle se lance et fonde la jeune chambre qu’elle veut professionnelle et solidement bâtie pour durer.
Trois missions fondamentales
Financée par les adhésions et les commandites, l’action de la JCTQ se fonde sur trois grands axes principalement centrés sur le Québec. Le premier est l’institution d’un réseau et d’une voix pour les ressortissants tunisiens ou d’origine tunisienne qui exercent dans le monde des affaires québécois.
À travers les évènements et les formations qu’elle propose, la jeune chambre réunit une communauté qui pourrait contribuer au développement de ses membres. Pour Chaïma, «quelles que soient nos compétences, on ne peut pas accomplir grand-chose tout seul. Il faut avoir un réseau derrière nous pour nous aider à contribuer à nos sociétés».
La JCTQ dispose également de nombreux partenaires organisationnels au Québec et en Tunisie, et est membre du regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) qui lui offre un rayonnement plus large.
La deuxième mission de la chambre s’axe surtout sur le développement de carrière de ses membres âgés de 16 à 40 ans. Elle propose des formations, des conférences et pour les plus jeunes en quête d’une voie, une incursion d’une semaine auprès d’un professionnel.
«C’est important pour nous de soutenir les ambitions des gens avec nous. Même avec nos bénévoles, on procède différemment. Plutôt que d’assigner des tâches routinières à chacun, on leur propose de participer à deux projets dans lesquels ils devront s’investir de manière globale», affirme la fondatrice de la JCTQ.
Wajdi, membre de la jeune chambre, en a fait l’expérience. Diplômé en commerce international, ce Tunisien de 26 ans a pu appliquer ses apprentissages et participer à une mission commerciale d’envergure entre la Tunisie et le Canada.
«Cette mission a probablement été le moment le plus excitant de ma carrière. Avoir l’opportunité d’organiser une mission commerciale, de promouvoir l’environnement d’investissement de son pays et réussir à le faire le tout bénévolement est un sentiment d’accomplissement inégalé. J’ai vu et je continue de voir en la JCTQ un tremplin pour ma carrière.»
Chaïma, la fondatrice de la JCTQ, voit d’ailleurs à long terme un rôle croissant de son organisation dans le développement des relations d’affaires entre la Tunisie et le Québec. Après deux projets mettant en lien des entreprises tunisiennes et québécoises, c’est sur la bonne voie.
Distinctions et plan pour l’avenir
La vision et le dynamisme de la JCTQ l’ont rapidement portée au rang de chambre de commerce aguerrie. Deux distinctions reçues en seulement deux années d’existence témoignent de ce prestige renouvelé. La première en 2018 en tant que finaliste de la meilleure jeune chambre de l’année au gala des grands prix de la relève d’affaires et la seconde en 2019 pour la meilleure activité de l’année.
Mais Chaïma Ben Miloud et son équipe ne veulent pas s’arrêter là. Dès le lancement de la jeune chambre, une seule idée prime; celle d’assurer la postérité. «Je veux partir et que la jeune chambre reste et grandisse», affirme l’ingénieure.
Comptant sur un réseau croissant et une influence plus importante, l’organisation espère devenir avec le temps une actrice incontournable du milieu des affaires québécois et soutenir en même temps la Tunisie dans son développement.
«On peut faire les deux, si on se donne les moyens.»