Renée Martel revient sur le jour où sa vie a changé en 20 minutes

Photo : Eric Myre

Jean-François Brassard

2020-09-08T14:31:13Z

Renée Martel tient un rôle important dans Jukebox. Son premier grand succès, Liverpool, elle le doit à Denis Pantis. Avec nous, elle se souvient de ce moment, de cette époque.

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Renée, le film représente-t-il bien l’époque?
Oui, c’est exactement comme ça que ça s’est passé. Quelle que soit la direction que le show-business québécois a prise par la suite, tout part d’une seule place. Le film montre comment notre industrie est née parce qu’avant, il n’y avait pas de contenu québécois comme tel. 

Parlez-nous de la contribution de Denis Pantis dans votre carrière.
Denis a produit mes premiers hits. À l’été 1967, j’étais dans le corridor de l’édifice de Trans-Canada, où toutes les étiquettes indépendantes avaient leurs bureaux. J’avais rendez-vous avec l’imprésario Gilles Talbot. À gauche, il y avait le bureau de Denis et à droite, celui de Tony Roman. J’attendais donc pour voir Gilles, et est arrivé Gerry Plamondon, qui était aussi gérant d’artistes. On se connaissait depuis longtemps. Quand il m’a vue, il m’a dit: «J’ai une chanson pour toi!» On est entrés dans le bureau de Denis et on la lui a fait écouter. Denis m’a dit: «OK, on l’enregistre!» En dedans de 20 minutes, j’avais un gérant, Gerry Plamondon, j’avais un producteur de disques, Denis Pantis, j’avais une étiquette et j’avais une chanson. Cette chanson, c’était Liverpool.

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Depuis toujours, et partout dans le monde, on entend des histoires d’artistes qui ont été floués par des producteurs ou qui prétendent l’avoir été. Parlez-nous de votre expérience.
J’ai travaillé longtemps avec Denis. Il a toujours été correct avec moi. Parce qu’on roulait à vélo et que le producteur se promenait en Mercedes, certains disaient qu’on s’était fait voler. La part de l’artiste n’était pas grande et celle du producteur, beaucoup plus grosse. Par contre, Denis payait les musiciens, le studio, la distribution, les droits d’auteur, etc. Il avait plus de dépenses que nous. 

Si le disque n’était pas payant, comment gagniez-vous votre argent?
Je le gagnais avec les spectacles et les droits d’auteur. J’écrivais les paroles de mes chansons, comme Je vais à Londres et Un amour qui ne veut pas mourir. Encore aujourd’hui, je reçois des droits d’auteur pour les chansons de cette époque.      

Denis Pantis vous donnait-il de bonnes conditions pour enregistrer?
Mon Dieu, j’ai été tellement gâtée! On écoute aujourd’hui les productions de ces années-là, et elles auraient pu être faites hier. J’avais un bon réalisateur, de bons musiciens et de bons arrangements. Tout était de qualité. Denis investissait beaucoup dans la production et ça donnait des réalisations de qualité. Je jouissais de conditions incroyables!

Courtoisie
Courtoisie

Le documentaire est en salle à compter du 4 septembre. Au cours des prochains mois, de nombreuses activités seront organisées autour du film, dont Jukebox Karaoké. Pour tout savoir, on aime la page Facebook de La Ruelle Films.

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