Rosalie Bonenfant nous parle de son premier rôle au cinéma

Photo : Dominic Gouin / TVA Publications

Sabin Desmeules

2022-05-07T04:00:00Z

C’est grâce à ce premier rôle au cinéma que Rosalie Bonenfant s’est enfin accomplie comme actrice. Inès est un film, mais aussi un personnage dans lequel elle s’est reconnue...

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Rosalie Bonenfant est une touche-à-tout. Elle anime, elle collabore à des émissions de télé et de radio, elle a écrit des chroniques, un livre et un concept d’émission, elle a joué dans des séries telles que TacTik, 30 vies, Les Parent et Jérémie. Et voilà qu’elle fait le grand saut au cinéma dans le film Inès, de Renée Beaulieu. Elle y tient le rôle-titre. La jeune femme en rêvait. «J’ai toujours voulu jouer. Ç’a tout le temps été mon intention principale, mais je me suis retrouvée à faire de la chronique. Ce sont des choses qui arrivent.»

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Une relation père-fille
Dans le film, Roy Dupuis incarne le père d’Inès. Lors du tournage, s’est-il permis de donner des conseils à Rosalie? «Pas tant. Il est vraiment respectueux... J’aurais aimé ça, parce qu’on se forme partout où on peut! J’aurais mis “coachée par Roy Dupuis” dans mon CV! Mais il m’a challengée par le fait que c’est un homme qui en impose.»

Il est question d’une relation père-fille fusionnelle et d’une jeune femme qui désire faire ses propres expériences et s’émanciper. Le sujet a interpellé Rosalie de façon très personnelle. «Je ne me donnais pas vraiment la latitude d’assumer pleinement qui je suis, et Inès m’a donné la chance de montrer ma vulnérabilité, qui n’est pas laide, mais humaine et importante, admet-elle. Et je me reconnaissais dans cette quête de sens, dans le film. Ça m’a beaucoup habitée. Je n’ai pas fait d’écoles de théâtre, mais j’ai fait bien de la thérapie! Et cet apprentissage émotif m’a suivie dans la période de l’entrée dans la vie adulte. J’ai eu des questionnements qui ressemblaient à ceux d’Inès, et j’ai cherché à m’accrocher à quelque chose.» 

Photo : collaboration spéciale/Les Productions du Moment
Photo : collaboration spéciale/Les Productions du Moment


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Un passage difficile
Comme l’héroïne du film a dû le faire avec son père, Rosalie a eu besoin de couper le cordon avec sa mère. «Je pense que tout le monde, rendu dans la vingtaine, a besoin de s’affranchir de ses parents. Et c’est un deuil en soi. Moi, ça m’a fait très, très mal de devenir une adulte! Parce que je n’ai pas eu le choix d’admettre que mes parents n’auraient pas toujours répondu à tout et que, à un moment donné, je devais me trouver moi-même et me prendre en charge. Et il n’y a pas de cours pour apprendre à devenir une adulte libérée et bonne pour soi. D’autant plus que les filles n’ont pas l’habitude d’être douces envers elles-mêmes.»

Sa mère bouleversée par la bande-annonce
Quand on a demandé à Rosalie comment elle croyait que son père allait réagir en voyant le film, un silence s’est installé. Puis, elle a esquivé la question. «Je peux parler de ma mère. Je suis très, très proche d’elle et elle m’a dit qu’elle ne voulait pas venir voir le film à la première. Elle m’a dit: “Je ne peux pas le voir en public. Juste voir la bande-annonce, ça m’a cassée.” Notre relation est très symbiotique. Elle sait que je veux jouer depuis longtemps, et quand elle a vu la bande-annonce, elle m’a dit: “Ce n’est pas la voix d’Inès, c’est la tienne que j’entends. C’est la voix de mon enfant, qui est dans une telle souffrance!” Il a fallu que je la convainque de venir à la première.»

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Des cours de chant, mais pas de Corriveau
Au cours de la dernière année, Rosalie Bonenfant a suivi des cours de chant en vue de jouer dans le spectacle musical La Corriveau: La soif des corbeaux en juillet. «En faisant mes impôts, j’ai réalisé que j’en avais suivi pas mal! a-t-elle lancé à la blague. Finalement, je ne jouerai pas dans ce spectacle. Pour toutes sortes de raisons, j’ai choisi de laisser ma place à une autre comédienne. Entre autres parce que je n’ai pas eu un été qui m’appartenait depuis que j’ai 15 ans.»

Le film Inès, qui met en vedette Rosalie Bonenfant, en salles partout au Québec depuis le vendredi 6 mai.

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