Sylvie Moreau fait ses adieux à L’heure bleue

Photo : Valerie Blum

Sabin Desmeules

2021-11-15T15:35:40Z

L'auteur français Marcel Proust est mort il y a bientôt 100 ans, le 18 novembre 1922. La compagnie de théâtre Omnibus, qui souligne ses 50 ans d'existence cette année, lui consacre son premier spectacle de la saison, une création de Sylvie Moreau: Dans la tête de Proust.

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Il s’agit d’une reprise, puisque la pièce avait été créée sur la scène de l’Espace Libre, à Montréal, en 2017. Sylvie l’a écrite, mise en scène et elle y joue. «Quand j’ai créé le show, il y avait un personnage que j’avais écrit en pensant le jouer, celui d’une guide en interaction avec le public. Mais j’avais décidé d’y renoncer parce que je trouvais que ça m’en faisait trop sur les épaules, explique la comédienne. Mais dans le contexte actuel, où tout le côté écriture et mise en scène est vraiment arrivé à maturité, je me suis dit que, cette fois-ci, je pourrais le faire. D’autant plus qu’Isabelle Brouillette, qui la jouait dans la première version, ne pouvait pas reprendre le rôle parce qu’elle était trop occupée.»

DU CÔTÉ DE CHEZ PROUST
L’écrivain a mis huit ans à rédiger les livres qui composent À la recherche du temps perdu. Il est mort peu de temps après avoir achevé son œuvre, en novembre 1922, à 51 ans, à cause d’une bronchite qui a viré en pneumonie. «Il a expiré au bout de ses dernières lignes. Durant ces huit années, il écrivait couché. C’était quelqu’un qui était asthmatique et qui avait toutes sortes de problèmes physiques. Il a décidé de s’enfermer chez lui, de rester couché et d’écrire la nuit jusqu’à ce qu’il arrive au bout de son œuvre.» La pièce mêle d’ailleurs sa vie et ses romans.

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LE FAIRE (RE)CONNAÎTRE
Comment est né ce spectacle? «Marcel Proust est une vieille obsession que j’ai depuis l’université. Et Jean Asselin, qui est codirecteur artistique d’Omnibus avec Réal Bossé et moi, m’a dit: “Hé! ça fait 30 ans que tu n’arrêtes pas de nous parler de Marcel Proust! Fais donc un show autour de l’œuvre de sa vie, À la recherche du temps perdu.” Il m’a mise au défi, et j’ai accepté. Il s’est avéré que ça tombait pile à l’aube des 100 ans de la mort de l’auteur.» Le spectacle dure 90 minutes. «Je voulais que ce soit court. Je voulais faire un Petit Proust pour les nuls. Mon objectif est de le faire connaître à ceux qui ne le connaissent pas. Et ceux qui le connaissent vont reconnaître son univers.»

LE POURQUOI DE SON COUP DE FOUDRE
Les romans de Proust en ont repoussé plus d’un à l’école. Sylvie Moreau n’en savait rien lorsqu’elle y a plongé. «Je ne connaissais pas Marcel Proust quand je l’ai lu et je n’avais pas d’a priori, pas de préjugés, pas de peurs. Il s’est avéré que j’ai trouvé que c’était une œuvre extraordinaire. C’est comme si, tout d’un coup, je lisais quelque chose qui était le miroir des sentiments humains. C’est comme si l’auteur était un psychologue incroyable de nos états émotifs.»

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OMNIBUS A 50 ANS
La troupe de théâtre Omnibus a déjà un demi-siècle. «Et notre interprète de Marcel Proust, Pascal Contamine, souligne aussi son 50e anniversaire cette année!» Sylvie est depuis longtemps très impliquée au sein de la compagnie Omnibus. «Réal et moi, on a rencontré Jean Asselin quand on était à l’université. Il était venu faire la mise en scène d’un Shakespeare dans lequel on jouait tous les deux, et ç’a été une rencontre très importante. On a ensuite participé à beaucoup de productions d’Omnibus, Réal et moi, puis en 2013, tout naturellement, Jean nous a proposé d’être ses codirecteurs artistiques.»

DES COURS DE MIME BÉNÉFIQUES
Omnibus offre des cours de mime. Sylvie Moreau les a suivis. «J’ai étudié quatre années à l’École de mime après mon baccalauréat. Ç’a été une formation très importante. Ce qui m’a vraiment formée, ce sont les improvisations et le mime corporel. C’est le solfège pour le corps. Ça m’a donné des outils et une conscience de mon corps que je n’aurais jamais pu avoir autrement.»

LA FIN DE L’HEURE BLEUE ET DE MADAME LEBRUN
Cette année, la comédienne a dû dire adieu à deux belles aventures: L’heure bleue, dont TVA diffuse la dernière saison, et Madame Lebrun, qui en est à son ultime saison à Super Écran. «C’est triste, mais en même temps, c’est toujours chouette de fermer des cycles et de s’envoler vers de nouvelles choses. Il y a des portes qui se ferment et d’autres qui vont s’ouvrir.»

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La pièce Dans la tête de Proust est à l’affiche du Monument-National, à Montréal, du 17 au 20 novembre.

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