Jonathan Roy s’ouvre sur un événement qui a changé sa vie

Photo : Bruno Petrozza

Francisco Randez

2020-10-26T16:46:57Z

Sur la route vers Vancouver depuis la fin de l’été, Jonathan Roy a accepté de se livrer avant son départ et de faire le point sur son cheminement particulier qui continue de l’amener au bout de ses rêves, dont celui de se construire un nid d’amour dans les Laurentides avec sa fiancée. Rencontre avec un nomade... sédentaire!

Photo : Bruno Petrozza
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Jonathan, au moment où on se parle, tu t'apprêtes à prendre la route en motorisé pour te rendre à Vancouver afin d’y finir ton cinquième album. Qu’est-ce qui t’a poussé à entreprendre ce voyage?
En fait, l’album est presque terminé! Il y a environ trois ans, je suis parti à Los Angeles, où je suis resté pendant sept mois, et j’en suis revenu avec les 10 chansons que nous avons retenues. C’est d’ailleurs là que j’ai écrit Keeping Me Alive avec Brian Howes. Brian est maintenant à Vancouver, donc je vais le rejoindre pour tenter de composer deux ou trois nouvelles pièces et essayer de surpasser ce que j’ai déjà écrit. Je veux m’assurer d’avoir le meilleur album possible. Je vais aussi profiter de la route pour faire une retraite d’écriture.

Ce désir de toujours vouloir te dépasser, dirais-tu que ça vient de ton expérience dans le sport de haut niveau?
Oui, mais ça vient aussi de la façon dont j’ai été éduqué. Ma mère et mon père sont comme ça; ils m’ont appris à être résilient et à croire en mes rêves.

On t’a connu comme un gars intense, passionné, voire fougueux. J’observe qu’aujourd’hui, ce feu qui t’anime est aligné vers tes objectifs et ta réussite. Quel a été l’élément déclencheur qui t’a fait réaliser l’importance de canaliser ton énergie?
J’ai appris à la maîtriser. C’est sûr que les événements de 2008, cette bagarre dans laquelle j’ai été impliqué et les conséquences qui en ont découlé m’ont fait allumer sur bien des choses. J’ai compris l’impact que mes choix et mes gestes pouvaient avoir sur les gens autour de moi. Ça m’a poussé à vouloir m’améliorer, parce que je veux être un meilleur humain et aussi un bon modèle.

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Photo : Bruno Petrozza
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As-tu l’impression que, dans notre société, beaucoup de jeunes qui ont beaucoup d’énergie ont besoin de modèles masculins pour les aider à canaliser leur feu intérieur?
Oui, et moi, j’en ai eu besoin. J’ai été chanceux d’avoir mes parents comme modèles et, plus tard, Corey Hart et Felix Gray m’ont beaucoup influencé. Ils m’ont aidé à comprendre l’importance d’être groundé, d’être bon avec les gens qui m’entourent. Une des choses les plus importantes que mon père et Corey m’ont enseignée, c’est de ne pas m’enfler la tête avec le succès, mais de travailler deux fois plus fort quand le succès est au rendez-vous. Le vrai défi, c’est de garder la flamme quand le succès arrive!

Et toi, quel genre de modèle as-tu envie d’être?
À 18 ans, j’ai décidé que je voulais faire de la musique. Je ne crois pas que j’avais un talent particulier, mais j’ai travaillé très fort. Aujourd’hui, j’ai le mode de vie dont j’ai rêvé, et je suis conscient que ma vie est atypique. J’ai la chance d’échanger avec beaucoup de gens via les médias sociaux, et ce que j’observe, c’est qu’il y a beaucoup de gens dans la mi-vingtaine qui ont pris des chemins sur lesquels ils ne sont pas heureux, surtout professionnellement. Donc, si je peux amener une seule personne à avoir le courage de quitter sa zone de confort pour se réaliser, alors c’est mission accomplie!

Il est dont possible de sortir du cadre connu et qui nous a été en quelque sorte imposé pour vivre la vie dont on rêve?
Oui, et je pense que c’est important de le faire. Le monde change et on réalise que le travail et l’argent, il n’y a pas que ça! Il y a quelques années, j’ai eu beaucoup de succès avec la chanson Daniella Denmark, et j’ai goûté à la vie de tournée, les avions, les hôtels. J’avais beaucoup de plaisir à monter sur scène, mais ce mode de vie ne me rendait pas heureux. J’ai donc éventuellement décidé de vendre tout ce que j’avais, et je suis parti sur la route pendant trois ans. Ma compagnie de disques de l’époque croyait que j’étais fou, et elle m’a laissé tomber. Je ne regrette rien, parce que je suis vraiment heureux maintenant et je crois que ça s’entend dans ma musique.      

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J’ai l’impression que tu as fait une forme de virage spirituel dans les dernières années, est-ce le cas?
D’une certaine façon, c’est vrai. Pour moi, la spiritualité, c’est la capacité d’être éveillé à moi-même et au monde qui m’entoure. Donc oui, j’ai eu un éveil de conscience dans les dernières années. 

Et qu’est-ce qui a provoqué cet éveil?
Une cérémonie, au Mexique. Ça a changé ma vie! Il y a un an et demi, j’étais à Tulum avec mon amoureuse, dans une retraite de yoga et de méditation. Un de nos professeurs nous a mis en contact avec des chamanes. On s’est retrouvés avec eux dans la jungle pour la cérémonie. C’est l’expérience la plus intense que j’ai vécue. Ça m’a permis de faire face à mes démons les plus sombres et d’entrer en contact avec mes plus grandes richesses intérieures. Ultimement, ce passage m’a permis d’abattre certains murs que j’avais construits et qui m’empêchaient d’être heureux. C’est une forme de reprogrammation du cerveau! Mais il faut aborder ça avec beaucoup de prudence. 

Photo : Bruno Petrozza
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Comment c’était, de vivre ça avec ta conjointe, Lydia?
Ç’a été déstabilisant, parce que ça a soulevé des problématiques qu’on avait enfouies. Nous en avons parlé avec beaucoup d’ouverture. Bien que ce soit difficile d’aborder certains de ces sujets en couple, ça nous a libérés et ça nous a soudés.

Après plusieurs années à voyager, vous vous êtes posés au Québec ce printemps, dans les Laurentides. Tu as d’ailleurs passé une partie du confinement à rénover ta maison. Comment ça se passe?
C’est un vrai terrain de jeu! Nous avons 15 acres de terrain, de la forêt, des hamacs accrochés aux arbres et une petite fermette avec des animaux. Si tu m’avais demandé il y a quelques années comment je voyais le reste de ma vie, je t’aurais répondu que je voulais vivre dans mon van pour le reste de mes jours. Mais Lydia avait ce rêve d’avoir un nid où on pourrait fonder une famille, et son rêve est aussi devenu le mien. On est fiers, parce que c’est un projet qu’on construit en nous écoutant, selon nos règles. 

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La liberté semble d’une grande importance pour toi, tout comme celle de Lydia semble aussi être essentielle à ton bonheur.
Oui! Je pense que si on entrelace trop nos vies en couple, ça nous limite. Lydia a ses projets et ses propres ambitions à l’extérieur de notre couple et de nos projets communs, et j’ai moi-même mes rêves à réaliser. Je crois que c’est parfait comme ça et que cette liberté qu’on s’accorde l’un et l’autre, c’est une des choses qui nous soudent! 

Pour suivre Jonathan dans ses projets, allez sur sa page Facebook ou visitez son site jonathanroyofficial.com.
 

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