Michelle Labrèche-Larouche s'ouvre sur ses aventures amoureuses peu banales

Femme libre s’il en est une, Michelle Labrèche-Larouche a toujours suivi son cœur. Avec une rare désinvolture, la mère de l’animateur Marc Labrèche se confie sur les hommes qui ont le plus marqué sa vie, et ils sont nombreux. Elle nous raconte ses aventures amoureuses dans son livre Les 40 hommes de ma vie: Couchés sur le papier.

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Madame Labrèche-Larouche, comment pouvons-nous résumer votre carrière?
J’ai signé mon premier article pour Châtelaine en 1964, sur l’éducation des filles. J’y suis restée 25 ans de manière discontinue. Ç’a été une belle collaboration. J’ai dirigé Montréal ce mois-ci et, dans les années 1970, j’ai travaillé au consulat de France, où j’ai vécu des moments formidables! Outre les articles à la pige, j’ai cosigné un ouvrage avec deux amis, À propos de la vie: Le sens de la vie selon 20 personnalités.

Et vous avez récemment livré au public Les 40 hommes de ma vie. N’est-ce pas un tantinet audacieux?
Ce sont les 40 hommes les plus importants, parce qu’il y en a eu plus que ça! (rires) C’est Marc qui m’a incitée à écrire ce livre, afin de m’aider à exorciser une histoire qui m’obsédait. Je revenais d’un voyage en Inde qui avait été bouleversant. J’avais fait la rencontre de celui que j’ai appelé «mon homme des sables». Le Kamasutra, le désert, tout y était! J’avais 80 ans et lui, dans la quarantaine.

Comment avez-vous interprété cette suggestion de votre fils?
Comme une preuve d’amour. Je lui ai dit que si ça le gênait, je pouvais renoncer, mais ça n’a pas été le cas. Même mes petits-enfants m’ont encouragée. Ils me disent que je suis cool. Je le dis haut et fort: j’ai de la chance. J’ai décidé de rassembler mes histoires dans un livre.

Si les femmes disent être invisibles à partir de 50 ans, vous nous offrez un autre point de vue.
On peut être désirable à tout âge. C’est une question d’énergie, ce qu’on dégage qui importe. Le désir, l’attraction se situent à un autre niveau. Les hommes qui s’intéressent à moi sont souvent plus intéressants que ceux que j’ai connus du temps de ma splendeur! (rires) Ils sont souvent plus jeunes. Ceux de mon âge vont vers les femmes plus jeunes, mais les plus jeunes me disent des choses merveilleuses. Comment résister? Il ne faut pas se mettre de barrière quand on fait une belle rencontre. Des amies me disent que parce que leur amant est plus jeune, elles ne peuvent pas faire de projets. Je leur réponds: «Mais pourquoi en faire?» Je suis dans l’instant. J’ai appris une chose: on doit toujours être prête à perdre. Je connais des femmes mariées à qui on avait promis la lune et qui ont été quittées.

À travers vos histoires, on a l’impression que vous vous êtes toujours choisie, en suivant votre cœur et votre corps.
Vous avez raison, je me suis choisie. Parfois, j’en paie le prix. Et puis, ce n’est pas toujours le nirvana... Il faut quand même se protéger un peu, mais généralement, quand c’est dangereux, notre cœur nous dit de ne pas poursuivre. Pour ma part, à cause de ma relation avec mon père, trop m’approcher d’un homme ou ce qui ressemble à de l’engagement me semble dangereux, car je crains d’être rejetée.

C’est quand même la relation qui a défini toutes les autres, non?
On passe notre vie à réparer nos blessures d’enfance... Le père est le premier homme de notre vie. C’est lui qui nous valorise. S’il est absent, on se bat toute notre vie pour avoir de l’approbation.

Vous avez réussi à maintenir une longue relation, votre mariage, le seul, avec Gaétan Labrèche, le père de Marc...
Oui, mais j’étais amoureuse. J’avais 15 ans! Nous avons divorcé à 30 ans. Nous sommes restés amis. Même après son décès, je lui parlais, ce qui a fait dire à Marc: «Les enfants, il va falloir placer grand-maman...» (rires) Gaétan et moi étions faits pour être des amis, mais c’est un amour qui m’a galvanisée! Ç’a été le seul amour de ma vie. J’avais rencontré mon prince charmant. Je ne regrette rien.

Vous n’avez jamais éprouvé de regrets?
Non, parce qu’on se remet toujours de tout. J’ai passé des week-ends à pleurer, mais le lundi suivant, j’étais de retour. Il faut se faire confiance, développer son estime de soi. J’ai beaucoup travaillé sur moi, car à l’époque, on trouvait que ma façon de faire n’avait pas d’allure. J’ai toujours été perçue comme une menace. Des femmes avaient peur pour leur mari... alors que je n’en aurais jamais voulu! (rires) Il faut que le désir, l’attirance soient plus forts que moi.

Vous déboulonnez un mythe qui a la vie dure: celui voulant que les personnes âgées n’ont pas de vie sexuelle.
C’est souvent les enfants qui ne veulent pas le savoir. Notre mère, c’est toujours la Sainte Vierge. Pourtant, je connais des gens qui sont tombés en amour comme des adolescents à 70 ans.

Aimeriez-vous que ça vous arrive?
Peut-être... Je pense qu’on a besoin de croire à ça. Que nous avons toujours la nostalgie de cet absolu, de ce lien extrême. Moi, j’adore la solitude. J’ai plein d’amis. Je médite, je lis, je cuisine... Je n’ai pas assez de 24 heures par jour pour réaliser tout ce que je veux faire. Quand j’ai raconté mon histoire de Kamasutra à Noël, les membres de ma famille ont commencé par avaler leur bûche de travers, puis ils ont trouvé ça extraordinaire! Ma petite-fille m’a dit que j’étais une inspiration. Je me suis beaucoup amusée dans la vie et je continue de le faire. 

Bientôt arrière-grand-maman!
L’auteure accueillera par ailleurs cette année un nouveau membre dans son clan. Le mercredi 27 janvier, sur le plateau de La Tour, Léane Labrèche-Dor et Mickaël Gouin ont créé la surprise en dévoilant qu’ils attendaient un enfant! Une belle nouvelle pour ce couple ensemble depuis quelques années, qui collabore déjà à plusieurs projets, dont la série Escouade 99 et la comédie théâtrale On t’aime Mickaël Gouin!.

Les 40 hommes de ma vie: Couchés sur le papier est publié aux Éditions La Presse.