Un premier rôle étonnant au cinéma pour Louise-Josée Mondoux

Bruno Petrozza

Érick Rémy

2020-09-26T20:19:10Z

Depuis la fin de Shopping TVA, Louise-Josée Mondoux, jadis animatrice-vedette de cette chaîne, s’est totalement éclipsée de nos écrans. Sept ans plus tard, à notre invitation, elle nous explique ce qui l’a motivée à rester dans l’ombre et même à réorienter sa carrière. Jusqu’à ce que son audace lui vaille de revenir sous les projecteurs dans un film qu’on verra l’an prochain...

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J’avoue que ça me rend un peu nerveuse d’accorder cette entrevue. Je me suis demandé ce que j’aurais de pertinent à dire après tout ce temps! Avant que je parte de la maison, mon mari, Peter (Duncan), m’a dit: “Sois toi-même, et tout ira bien!”» lance-t-elle d’entrée de jeu, en s’assoyant dans une section en retrait de ce petit café achalandé situé près de chez elle, à Mont-Tremblant. Quoi qu’elle en pense ou en dise, physiquement, elle a peu changé. Cependant, derrière sa gentillesse proverbiale, qui a fait d’elle une animatrice aimée et appréciée du grand public, on sent que la femme, maintenant âgée de 66 ans, n’est plus tout à fait la même.

«Peu de temps après la fin de Shopping TVA, j’ai eu différents ennuis de santé, puis ma mère est décédée. Elle avait 91 ans. À cet âge-là, on a beau s’attendre à ce que ça arrive un jour, on n’est jamais préparé. Ç’a été dévastateur. La veille, elle avait demandé qu’on lui apporte son maquillage à l’hôpital. Ma sœur et moi étions persuadées qu’elle prenait du mieux. En vidant son appartement, nous avons trouvé une lettre de son docteur dans laquelle il lui expliquait que son cœur était fragile. Elle ne nous en avait pas parlé», dit-elle, attristée, ajoutant qu’elle a encore parfois le réflexe de vouloir l’appeler. Outre le deuil de sa complice de tous les instants, qui était sa fan numéro un, Louise-Josée Mondoux a vécu aussi, elle qui a passé 17 ans à l’animation de Shopping TVA, la fin de l’émission. Après avoir été à la barre de moult émissions féminines à TVA et même de Ciné-Quiz, l’ex-animatrice chouchoute de la télé explique que, sans avoir fait une croix sur cette carrière-là, elle doute fort, étant donné les exigences du métier, qu’elle puisse y revenir un jour.

«J’aurais rêvé d’animer une émission du genre de celle de Martha Stewart sur la cuisine, la déco et la rénovation. Je suis habile de mes mains et je suis une véritable femme d’intérieur. Je m’ennuie de la télé, mais pas de la façon dont on nous traite parfois dans ce milieu. À partir d’un certain âge, nous, les femmes, on nous met à l’écart.» Tout en se réjouissant du fait que les femmes prennent plus de place à l’écran, elle se désole de voir que de plus en plus d’entre elles ont recours à des injections de Botox ou à la chirurgie esthétique. «C’est comme si nous n’avions pas le droit de vieillir. Si cela ne faisait que me donner un air plus reposé, j’y songerais, mais je crains trop de me retrouver dans les histoires qui ont mal tourné. Certaines vedettes de Hollywood sont devenues méconnaissables. Ce qu’il y a de bon avec l’âge, c’est qu’on devient presbyte. Quand nous nous regardons, Peter et moi, nous nous trouvons encore beaux!» dit-elle en riant.

Son conjoint, Peter Duncan, 76 ans, est un ex-membre de l’Équipe canadienne de ski alpin. L’athlète, qui a représenté le Canada aux Olympiques d’Innsbruck (1964) et de Grenoble (1968), est une figure emblématique de ce sport. Il a été intronisé au Temple de la renommée du ski au Canada, au Panthéon des sports du Québec et décoré de la Médaille du gouverneur général du Canada. En couple depuis 36 ans, Louise-Josée et Peter se sont mariés en 1989 et n’ont pas eu d’enfant. «Nous avions 35 et 45 ans, et nous savions ce que nous recherchions. Nous nous aimons, nous nous respectons. Nous éprouvons de plus en plus de tendresse l’un envers l’autre. En vieillissant, nous voyons autour de nous des gens tomber malades; cela nous rend plus protecteurs.» 

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Ces dernières années, le couple a traversé des zones de turbulences importantes: problème de santé, revers financier, déménagement et changement de carrière. Loin de se laisser abattre, Louise-Josée, ayant tous les diplômes nécessaires, a décidé de retourner au métier qu’elle faisait avant d’être animatrice radio et télé. «Je suis enseignante suppléante. Trois jours semaine, j’enseigne à des enfants de la prématernelle à la quatrième année. Certains jours, je reviens chez moi sur un nuage, et d’autres, complètement épuisée. Puisque j’ai l’âge d’être leur grand-mère, j’ai un rapport différent avec eux», confie, avec un air rempli de fierté, la dame qui adore les enfants.

Saisir l’occasion

Il y a quelques mois, une annonce sur les réseaux sociaux a capté son attention. Un jeune réalisateur cherchait une femme de son âge pour jouer dans son premier long métrage. Se sentant maintenant prête à relever d’autres défis, elle a tenté sa chance, bien qu’elle n’ait jamais fait d’études en art dramatique. Puisqu’il s’agissait du rôle d’une femme vieillissante et dégénérée, elle s’est présentée à l’audition avec une repousse et portant un jean noir moulant. Convaincante, elle a été choisie. «Je jouerai le personnage d’une mère droguée, Carla. Elle sacre! Moi qui n’ai jamais sacré... En plus, moi qui n’ai jamais fumé un joint de ma vie, je dois apprendre à le faire de façon crédible. Mais, quand on a vendu des produits à la télé, ça nous donne une bonne base pour être comédienne!» lance-t-elle dans un éclat de rire.

Avant de la quitter, j’ai demandé à l’enseignante suppléante quelle note sur 10 elle s’accorderait dans le bulletin de sa vie... «Je dirais 7,5! Pourquoi cette note? Parce que ça laisse place à l’amélioration», explique-telle avec un large sourire.

Elle jouera dans Lorsque le cœur dérange, du réalisateur Philippe Cormier. Le film mettra aussi en vedette les comédiens Emmanuel Auger, Fanny Rainville, Rebecca Gibian et Karl Faran. En tournage durant le mois d’octobre, il devrait sortir en 2021.

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