Sophie Cadieux se confie sur son rôle de policière mésadaptée dans L'Échappée

PHOTO COURTOISIE/TVA
Photo portrait de Sarah-Émilie Nault

Sarah-Émilie Nault

2021-10-23T16:37:27Z

« J’aime beaucoup me mettre dans le trouble, lance Sophie Cadieux en riant. Quand les choses me font peur, je me dis que je dois y aller. J’essaie d’aller là où on ne m’attend pas. » Sur les planches, à la télévision et sur la patinoire d’improvisation, l’actrice qui célèbre ses 20 ans de carrière se trouve en ce moment dans un « joyeux maelstrom de projets ».

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Sophie Cadieux s’est si souvent fait qualifier d’originale et de marginale pendant ses études au Conservatoire d’art dramatique, qu’elle avait mis de côté l’idée de faire de la télévision un jour. Le tournant qu’a pris sa carrière a autant surpris qu’enchanté celle qui s’était inscrite à des cours de massothérapie à la fin de ses études en théâtre « pour avoir un plan B, au cas où ».

Si son premier rôle à la télévision – l’exubérante Vanessa de la série culte pour ados Watatatow – reste celui pour lequel l’actrice se fait le plus souvent arrêter dans la rue « même après 20 ans », c’est sa Valérie Danault de Lâcher prise qui reste le premier grand rôle de sa carrière.  

« Comme comédienne, c’était un beau défi qui m’a amenée à pousser plus loin, dit-elle. C’est une charge de travail incroyable de porter un premier vrai rôle principal sur plusieurs années. Les gens te suivent tellement que tu n’es pas obligée de définir à gros traits ton personnage ; il peut être plein de choses, car les gens s’acclimatent à toi. »  

Et si une comédienne a su développer l’art d’être multiple, c’est bien Sophie Cadieux ! Portée par un fort désir de réfléchir sur le monde, elle réussit à passer avec brio de la comédie (Lâcher prise, Rue King) au drame (Bête noire).  

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« J’ai eu la chance, dans ma jeune carrière, d’embrasser plusieurs styles différents et je pense que cela a fait que les gens ont confiance à me lancer des défis, explique l’actrice de 44 ans qui n’a jamais été coincée dans un unique casting. Je suis fan de l’inconnu, je suis écartelée entre la télé populaire, le théâtre de recherche, l’impro, l’écriture et la mise en scène (elle a récemment mis en scène la pièce Nassara au Théâtre d’Aujourd’hui). C’est une chance inouïe d’être toujours, après 20 ans, surprise de ce que je peux faire. »  

Son personnage de Maya Déry, une policière assez dure usant d’un gros jargon d’enquête dans la télésérie L’Échappée, lui permet une fois de plus de prouver le caractère vaste de son talent.  

« C’est une policière bum qui joue de la guitare électrique, qui est un peu mésadaptée, mais qui est très perspicace dans l’observation. Elle se colmate au lieutenant Bayeur – Chantal Fontaine,
avec qui c’est le fun de jouer à la police – dans ce qui va être une relation d’amour, de tension et de respect. Ce qu’elles ont de pareil les rapproche et va les éloigner aussi, car ce sont deux personnages bouillants, chacun à leur façon. » 

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L’art de l’improvisation  

La comédienne ayant grandi à Laval voit l’improvisation comme une hygiène mentale lui permettant de canaliser ses énergies sans trop réfléchir. Elle affirme que c’est l’impro qui lui a permis d’aborder son métier avec simplicité et courage ; en chassant toute notion d’irrévocabilité.  

Rue King – émission alliant les concepts de série télévisée et d’improvisation – lui a permis de pousser plus loin l’exercice et de sortir de zone de confort d’improvisatrice.  

« On avait vraiment tous très peur, car on ne savait pas ce qui allait se passer chaque fois, dit-elle. On était tous des gens venant du milieu de l’improvisation, mais la formule était extrêmement stressante. On partageait avec le public le stress de l’impro, les gens nous voyaient réfléchir et entendaient les consignes qu’on recevait. Les concepteurs allemands nous avaient dit que nous aurions l’impression d’être dans une machine à laver. C’était exactement ça ! » 

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La scène pour réfléchir sur le monde  

Dans quelques jours, l’actrice montera en solo sur les planches de l’Usine C avec Féministe pour Homme. « Un spectacle qui pourrait durer 27 jours », lance en riant celle qui avait dompté la scène en solitaire (160 fois plutôt qu’une !) à l’âge de 25 ans avec Cette fille-là

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Dans ce spectacle hybride alliant conférence théâtrale et stand-up, la comédienne et maman d’Oscarito, 6 ans, aborde un sujet qui la passionne : le féminisme. Avec les mots de Noémie de Lattre adaptés par la dramaturge Rébecca Déraspe, elle parle pourtant au nom de Sophie, la femme, la mère, l’actrice.  

« Quand on rit, on ouvre notre cœur et notre tête, c’est ce qu’on souhaite faire avec ce spectacle, explique-t-elle. Amener les gens à réfléchir tout en s’amusant de façon très décomplexée sur le féminisme et tous les lieux communs. »

Par le choix des personnages qu’elle interprète sur scène et à l’écran, la comédienne explique tenter de décomplexer et d’offrir au monde un éventail d’images de femmes. Quant à son rôle de maman, il a amené l’artiste passionnée et boulimique de travail à relati­viser sa réussite.  

« Je suis contente d’avoir eu un peu mon enfant sur le tard pour ne pas avoir de deuil par rapport à cela, confie-t-elle. L’espace de ma maternité est aussi important que ma passion pour mon travail et cela, j’essaie d’y faire très attention. » 

 

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