Le MBA, une bonne option pour la carrière?
porte-monnaie «On parle d'argent!»
Pour ceux qui souhaitent amorcer des études de second cycle, le MBA est une possibilité en vogue. Programme honorable et prestigieux, à visée pratique, le MBA est-il fait pour tout le monde?
MBA veut dire Master in Business Administration ou maitrise en administration des affaires. Il s’agit pour ceux qui souhaitent atteindre de nouveaux échelons dans leur carrière de développer les compétences adéquates.
Pour Louis Hébert, professeur en stratégie et directeur du programme de MBA à HEC Montréal, le programme s’adresse aux gens qui ont déjà un diplôme universitaire et quelques années d’expérience de travail. La moyenne d’âge au MBA est de 30 ans. «C’est fait essentiellement pour permettre aux gens dont la carrière s’oriente vers la gestion d’acquérir des outils qui vont leur permettre de devenir des gestionnaires».
D’après l’association des MBA du Québec, onze universités, anglophones et francophones, proposeraient ce programme dans la province :
- L’Université McGill
- L’Université Concordia
- L’ESG UQÀM
- HEC Montréal
- L’Université de Sherbrooke
- L’Université du Québec à Chicoutimi
- L’Université du Québec à Rimouski
- L’Université du Québec à Trois-Rivières
- L’Université du Québec en Abitibi-Temiscamingue
- L’Université du Québec en Outaouais
- L’Université Laval
Les frais varient et peuvent atteindre 8400 dollars pour le parcours classique à l’exception du programme de l’Université McGill dont le coût dépasse les 40000 dollars par an.
Une formation globale
Sous sa forme traditionnelle, le MBA réunit une importante diversité de parcours avec des profils d’ingénieurs, de commerce et d’autres professions éparses. L’objectif est que chacun dépasse sa propre expertise pour atteindre un profil de gestion.
Victor, analyste de données dans sa trentaine, a commencé un MBA à l’Université Laval. «Je voulais continuer d’apprendre en améliorant mes soft et hard skills ainsi que mes perspectives d’emploi».
Pour Jean Christophe, professionnel dans un cabinet d’avocats montréalais qui vient d’en commencer un, la formation globale du MBA est un atout pour comprendre le monde des affaires.
«Au travail, même si je conseille des entreprises dans un domaine très spécifique, mes recommandations peuvent avoir un impact important sur l’ensemble de leurs activités. Il est donc important de parler le langage des affaires, de comprendre comment les entreprises sont administrées. Le MBA est un moyen d’obtenir ces compétences.»
Le programme reprend les grandes facettes de la vie économique, allant du marketing à la finance en passant par la logistique. Mais il ne s’arrête pas là.
Le directeur du programme à HEC Montréal rappelle notamment que le MBA cherche à développer le leadership des étudiants. «Plutôt que de présenter les affaires sous l’angle des employés, on les présente sous l’angle des dirigeants».
Pour les gestionnaires aguerris, il existe aussi le EMBA, soit executive MBA ou MBA pour les cadres.
Il coûte nettement plus cher pouvant atteindre 91000 dollars dans le cas du programme conjoint de McGill et HEC Montréal, et constitue un atout pour les personnes voulant accéder à l’exécutif d’une entreprise. Ici, la moyenne d’âge est plutôt dans la quarantaine.
Des programmes plus spécialisés
D’autres types de programmes existent. La formule du MBA de l’ESG UQÀM présente de nombreux cursus spécialisés, en conseil en gestion ou en science et génie par exemple.
Amandine, avocate dans sa vingtaine, a participé à un programme de quatre ans qui lui dispensait un MBA et une formation de droit qui débouchait sur l’examen du barreau. Malgré les heures interminables où s’entrecroisaient les lois du Code civil et celles de l’offre et de la demande («c’était intense!»), elle en ressort avec de bons souvenirs et des compétences fiables.
«Maintenant, je me rends compte dans ma pratique du droit que le MBA m’aide à comprendre davantage mes clients dans le milieu des affaires et à mieux les conseiller».
Des difficultés et des apports non négligeables
Le MBA n’est pas un programme éducatif comme les autres. Il touche à beaucoup de domaines, a lieu généralement en parallèle à la job et demande beaucoup de temps.
Si le ministère de l’Éducation du Québec informait en 2018 d’une augmentation salariale de près de 60% après l’obtention d’un diplôme de MBA, la réalité est plus compliquée et l’argent ne doit pas être la seule motivation à s’inscrire au programme.
Pour autant, c’est un investissement qui peut en valoir la peine si l’on y recherche de meilleures compétences en gestion et un apprentissage des expériences de chacun.
Bien qu’il soit encore tôt pour en tirer les conclusions, Jean-Christophe retient à date de son MBA la richesse des rencontres faites au sein du programme et l’expérience partagée par les professeurs.
Après plus d’un an d’études à temps partiel, l’expérience de Victor est plutôt positive. «Le MBA m’a permis de rehausser ma crédibilité et mes habiletés en gestion. Je lui attribue aussi une part du mérite pour un poste de direction en agence que j’ai occupé pendant presque un an.»