Après 15 ans de problèmes de santé, Hugo Lapointe heureux de reprendre sa vie

Photo : Julien Faugère

Michèle Lemieux

2022-05-14T04:00:00Z

Depuis 2006, Hugo Lapointe a vécu avec les séquelles d’un accident. Blessé à une jambe, il a subi plusieurs interventions. Puis, contre toute attente, le problème s’est résorbé, permettant au chanteur de renouer avec des activités auxquelles il avait renoncé. La sortie du premier extrait d’un album à paraître cette année était le prétexte tout désigné pour prendre de ses nouvelles.

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Hugo, vous avez lancé le premier extrait d’un album à venir: Les 100 000 façons de tuer un homme. D’où est venue l’idée de reprendre des chansons de notre répertoire?
C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. Les chansons des autres ont été ma première école. C’est grâce à elles que j’ai appris la musique. J’étais en écriture pour mon prochain album quand la pandémie est arrivée. Avec le confinement et l’appel des gouvernements à briser l’isolement, je me suis senti interpellé. Je me suis mis à faire des Facebook en direct et je me suis rendu compte que beaucoup de gens étaient seuls. Je voyais le bien que ça leur faisait. J’ai dû faire une centaine de prestations en direct d’une durée d’au moins trois heures pendant la pandémie. De mon côté, ça m’a aussi tenu occupé. 

Et c’est devenu un projet familial, en quelque sorte?
Oui. Ma femme et mes enfants participaient aussi. Je conviais les gens à une soirée en musique, en famille. J’ai joué tout mon répertoire, c’est-à-dire mes cinq albums. J’ai fait des hommages, des soirées jazz, blues, francophones et des demandes spéciales. J’ai redécouvert le plaisir de faire de la musique. Je pense que je n’ai jamais joué autant que ces deux dernières années! Un entrepreneur m’a demandé de reprendre, pour ses employés, la chanson Les 100 000 façons de tuer un homme de Félix Leclerc. Je n’en reviens pas comme c’est encore d’actualité! C’est ce qui m’a donné l’idée de cet album. C’est un autre regard, un son différent. Ça permettra de faire découvrir ou de redécouvrir de grands artistes de chez nous. Nous avons tellement de bons poètes, au Québec! Ces chansons ont bercé toute ma jeunesse. 

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Photo : Dominic Gouin/TVA Publications
Photo : Dominic Gouin/TVA Publications

La musique a-t-elle été au cœur de toutes vos activités ces deux dernières années?
Oui. Pendant la pandémie, je me suis remis à la batterie, qui est mon premier instrument. J’ai commencé à en jouer à 11 ans. Je me suis aussi remis au piano et je joue de la basse. Je n’excelle dans rien, mais je joue de tout! (rires) 

Qu’avez-vous fait d’autre pendant cette période?
Ç’a été difficile pour les enfants. Moi, je suis un ermite de nature. J’aime bien être dans mes affaires. Disons qu’à faire de la musique à la maison, j’étais dans mon élément... Nous avons essayé de trouver des activités à faire en famille. J’ai trois enfants. Ma fille (Élicia Soleil) qui est l’aînée, était avec sa mère. Elle a 16 ans. J’étais donc avec mes deux garçons, Félix et Zachary, à la maison. Ils ont 11 et 6 ans. Au moins, ils pouvaient compter l’un sur l’autre. C’est leur mère qui gérait les cours en Zoom. C’était de la planification! Elle a vraiment été bonne! Nous nous sommes mis à la boxe en famille, avec un coach qui nous l’enseignait. Sinon, j’ai passé mon temps à faire de la musique. Pendant mes prestations, les gens ont eu pitié de moi. Ils me voyaient chercher mes partitions: mes feuilles de musique revolaient partout! J’avais du mal à lire. J’ai reçu un iPad. 

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Sa conjointe, Mélyssa, et leurs enfants, Félix, Élicia Soleil et Zachary (ici lors d’une sortie en 2016), l’ont soutenu pendant sa convalescence.
Sa conjointe, Mélyssa, et leurs enfants, Félix, Élicia Soleil et Zachary (ici lors d’une sortie en 2016), l’ont soutenu pendant sa convalescence. Photo : © Julien Faugère

Un beau geste!
Les gens du groupe se sont cotisés pour me l’offrir, je les remercie encore... Ce cadeau a quasiment changé ma vie! Avant, j’enregistrais sur cassette sur le bord de la table... (rires) Ça m’a permis de passer au 2.0 et d’enregistrer avec plus de moyens! Ces gens sont donc aussi à la base de ce projet d’album. Au sortir de la pandémie, je me suis rappelé pourquoi je faisais de la musique et pourquoi j’avais commencé à en faire. Je ne pense pas que j’aurais pu faire autre chose dans la vie... 

Vos fils montrent-ils un certain intérêt envers la musique?
L’un de mes fils aime bien faire son maître de cérémonie. Il chante super bien. Je pense qu’il chante plus juste que son père... (rires) L’autre est plus actif. Il me regarde jouer de la batterie et je crois que ça lui tente, mais je ne le pousse pas. 

«Mon fils a six ans et l’été dernier, pour la première fois de sa vie, il m’a vu me baigner et courir.» Avec son garçon Zachary, en 2016.
«Mon fils a six ans et l’été dernier, pour la première fois de sa vie, il m’a vu me baigner et courir.» Avec son garçon Zachary, en 2016. Photo : © Guy Beaupré

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Il n’y a pas de pression pour eux, comme il n’y en a pas eu pour vous, je présume?
Non. J’ai grandi avec mon frère (Éric Lapointe) qui faisait vibrer les murs, chez nous. Quand il a quitté la maison, j’avais sept ans. Ça a laissé un grand vide sonore. Il m’a donné ma première guitare, il m’a montré mes premiers accords. 

Hugo, côté santé, comment allez-vous?
Je vais mieux. Ces dernières années, j’ai eu des problèmes de santé à cause de ma jambe. J’ai subi des opérations. De grosses opérations. Ça ne guérissait pas. Depuis le début de l’année, j’étais en attente d’une nouvelle chirurgie, mais elle a été annulée. Après 15 ans, c’est guéri. 

Que s’était-il passé?
Je me suis blessé en 2006. J’ai eu une plaie ouverte à la jambe. Lorsque je me suis blessé, mon pied pointait vers l’arrière... J’ai eu une infection osseuse qui a aggravé ma condition. Cela a duré des années. Une fois l’infection réglée, j’ai été opéré, mais l’intervention a mal tourné. Ça m’a laissé avec une plaie ouverte qui ne guérissait pas. Pendant cinq ans, il a fallu faire des pansements au quotidien. Une chance! Ma conjointe est infirmière... Ça m’a aidé à passer au travers. 

Quel effet cela a-t-il eu sur votre vie?
Ma tolérance à l’insécurité s’est forgée au fil des années. Heureusement que cette blessure est à la jambe: ça ne m’a jamais empêché de chanter. Même si j’étais blessé et que je prenais des antidouleurs, ça ne m’a pas empêché de faire mon métier. Disons qu’aller dans le Sud chaque année pour donner des spectacles et voir les gens se baigner alors que toi, tu ne peux pas le faire, c’est difficile... Ça, c’est de la cruauté! (rires) Le fait de ne pas pouvoir faire de sports avec les enfants, c’était dur, ça aussi. Je me dis que ce qui s’en vient pour moi ne peut qu’être mieux... Mon plus jeune a six ans et l’été dernier, pour la première fois de sa vie, il m’a vu me baigner et courir. Je reprends ma vie et j’en suis heureux. 

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Les 100 000 façons de tuer un homme est le premier extrait d’un album à venir à l’automne. La pièce est offerte sur toutes les plateformes. On s’informe sur les spectacles d’Hugo Lapointe au hugolapointe.com ou sur sa page Facebook.


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