Brigitte Lafleur s’ouvre sur les problèmes de santé de sa fille

Photo : Bruno Petrozza

Michèle Lemieux

2022-05-22T04:00:00Z

Lorsque sa fille avait à peine un an, Brigitte Lafleur lui a soupçonné une allergie aux arachides. Moins d’un an plus tard, un spécialiste confirmait le diagnostic. Depuis, toute la famille fait preuve d’une grande vigilance afin d’éviter d’exposer Agathe à cet allergène qui pourrait s’avérer fatal pour elle. Consciente des dangers que représente la condition de sa fille, la comédienne croit à l’éducation et à la responsabilisation, deux éléments essentiels pour l’autonomie de son enfant.

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Brigitte, vous avez accepté d’être porte-parole d’Allergies Québec. Vous vous sentiez concernée en raison de votre fille...
Oui, Agathe a de graves allergies alimentaires, aux arachides et aux noisettes. Après un diagnostic d’allergie sévère, la vie change. Il faut connaître le fonctionnement de l’EpiPen et informer l’entourage et l’école. Je remarque qu’il y a souvent une confusion entre les allergies et les intolérances alimentaires.

Avec son conjoint, Mario Provencher, et leur fille, Agathe, au lancement du livre de Marie-Chantal Perron.
Avec son conjoint, Mario Provencher, et leur fille, Agathe, au lancement du livre de Marie-Chantal Perron. Photo : © Éric Carrière

Précisez-nous la différence.
Les allergies sévères peuvent créer un choc anaphylactique et entraîner la mort. Comme parent, j’essaie d’être présente à l’école et lors des fêtes d’enfants pour expliquer que ma fille est allergique et, du même coup, pour sensibiliser les autres parents. 

Comment avez-vous découvert qu’Agathe souffrait de ces allergies?
Quand elle avait un an, j’ai fait un test en lui donnant un tout petit peu d’arachides. Des boutons sont tout de suite apparus autour de sa bouche. Jusqu’à ce que nous recevions un diagnostic officiel d’un spécialiste, nous avons évité d’avoir des noix à la maison. Lorsque Agathe avait un an et demi ou deux ans, des tests ont conclu qu’elle était allergique. Nous avons par la suite confirmé les résultats avec une allergologue de Sainte-Justine qui, par un merveilleux concours de circonstances, propose la désensibilisation. 

Comment avez-vous réagi en apprenant que votre fille était allergique aux arachides, un aliment qu’on retrouve à peu près dans tous les produits?
Quand on reçoit ce genre de diagnostic, on est sonné. Une fois le choc absorbé, dans l’attente d’un rendez-vous avec l’allergologue, on peut se référer au site d’Allergies Québec pour savoir quoi faire, comment être parrainé. On y trouve aussi des trucs pour les écoles. Ça rassure de sentir qu’on n’est pas seul. Ce type d’allergie est quand même sérieux. Il faut apprendre à notre enfant à composer avec cette situation, sans susciter de l’anxiété chez lui. Agathe est anxieuse à cause de son allergie. Elle a huit ans et elle est consciente des dangers. Elle sait que ça peut causer la mort. 

Avez-vous eu tendance à surprotéger votre fille?
Oui et, parfois, j’en ai trop fait. Par exemple, je me rappelle avoir acheté 10 EpiPen pour être certaine de ne pas en manquer et j’ai montré à tout le monde comment s’en servir. On dirait qu’au début, on vire un peu fou! À la limite, il faut l’être pour protéger notre enfant des gens qui croient que cette intolérance n’est pas grave ou que c’est un problème enfantin qui disparaîtra avec le temps. De plus, il y a des arachides partout! On ne peut plus utiliser des produits qui contiennent des traces d’arachides ou de noix. Il faut lire les étiquettes. On peut acheter certains substituts, mais ça coûte un peu plus cher. La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont de plus en plus accessibles. 

Croyez-vous que plus on responsabilise son enfant, plus on gagne en sécurité?
Effectivement. Peut-être même trop. Elle sait utiliser l’EpiPen et elle en a toujours un avec elle. J’ai quand même appris à jongler avec son anxiété. Chaque fois qu’elle mange sa dose d’arachides dans le cadre de la désensibilisation, elle demande: «Maman, je ne vais pas mourir, hein?» C’est à moi de dédramatiser. Je n’ai pas de crainte pour Agathe parce qu’elle est ultra-sensibilisée. Elle sait qu’elle restera allergique toute sa vie. Avoir un enfant allergique, c’est une grande responsabilité. C’est pour cette raison que je suis vraiment heureuse d’être porte-parole d’Allergies Québec.  

Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza

Outre ce mandat de porte-parole, vous serez au théâtre cet été.
C’est très excitant, car j’ai une grosse année de théâtre au programme. Nous reprenons Les voisins, dont c’est le 40e anniversaire cette année. Nous serons en résidence à Québec, à Gatineau, puis à Brossard. C’est un show parfait pour renouer avec le théâtre. Chaque réplique fait mouche! Pour nous, c’est un grand bonheur. Je travaille avec une gang d’exception. Cet automne, je vais jouer au TNM dans Le roman de monsieur Molière, dont nous célébrons le 400e anniversaire de naissance. Avec une amie, j’écris une série. Nous sommes coachées et épaulées par des productrices. Je reviens dans Discussions avec mes parents et je serai du film de Bernard Émond, Une femme respectable. De plus, je peins, mais à mon rythme.  

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La pièce Les voisins, écrite par Louis Saia et Claude Meunier, n’a pas perdu de son lustre. Forte de son succès, elle fête cette année ses 40 ans.
La pièce Les voisins, écrite par Louis Saia et Claude Meunier, n’a pas perdu de son lustre. Forte de son succès, elle fête cette année ses 40 ans. Photo : © Gracieuseté production

Un organisme essentiel 

Allergies Québec, dont Brigitte est la porte-parole, est un organisme à but non lucratif qui existe depuis plus de 30 ans. «Il n’y a que 70 allergologues au Québec, nous informe Dominique Seigneur, directrice des communications de l’organisme. Les gens sont souvent désemparés et ne savent pas par où commencer. On est là pour les soutenir. Au Québec, 300 000 personnes vivent avec une allergie alimentaire qui peut mener à la mort en quelques minutes. Les enfants sont deux fois plus touchés que les adultes, puisqu’ils sont près de 100 000 à vivre avec une allergie alimentaire. C’est une condition de santé hyper sérieuse.» Pour en savoir plus: allergiesquebec.ca. 

Brigitte joue dans Les voisins, qui sera en résidence à la salle Albert-Rousseau, à Québec, dès le 2 juillet, puis à Gatineau dès le 5 août avant d’être présentée en tournée à l’hiver (info: ovation.ca). Le roman de monsieur Molière prendra l’affiche au Théâtre du Nouveau Monde le 8 novembre (tnm.qc.ca). Discussions avec mes parents reviendra à l’automne, à Radio-Canada. 

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En 2021, son personnage d’agente immobilière vient bouleverser le monde de Jean-Pierre dans Discussions avec mes parents. On la retrouvera dans la cinquième saison.
En 2021, son personnage d’agente immobilière vient bouleverser le monde de Jean-Pierre dans Discussions avec mes parents. On la retrouvera dans la cinquième saison. Photo : © Karine Dufour

Brigitte est habillée par Général 54. Nous remercions le café Chez Cheval, où la séance photo a été réalisée.

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