Guylaine Tremblay impatiente de devenir grand-mère

Julien Faugere

Michèle Lemieux

2022-09-28T11:00:00Z

En cette rentrée télévisuelle, Guylaine Tremblay revient au petit écran en interprétant Anna dans la série Anna et Arnaud. Inspirée du roman de Francine Ruel, qui est lui-même inspiré de la vie de cette dernière, la série aborde l’itinérance à travers la relation d’une mère et son fils. Le tournage a rappelé à l’actrice, qui est mère de deux adultes, son privilège inouï d’avoir des enfants heureux et épanouis dans leur vie. Julianne, 25 ans, et Marie-Ange, 22 ans, vivent leurs rêves: la première deviendra maman sous peu et la seconde rentre de Milan où elle a poursuivi ses études.

Publicité

• À lire aussi: Une première rencontre entre Philippe et Arnaud

• À lire aussi: Voyez la première bande-annonce d'Anna et Arnaud

Guylaine, quel magnifique projet que la série Anna et Arnaud!

Ç’a été un tournage merveilleux! Nico, qui joue mon fils, est un être adorable! Il y avait une belle complicité entre nous. Ma rencontre avec Louis Bélanger, à la réalisation, a aussi été extraordinaire. En tant que mère, je comprends Anna. Je serais comme cette femme, c’est-à-dire incapable d’être complètement heureuse. Lorsqu’il fait -30 degrés, elle se demande si son fils est mort gelé... Est-il en sécurité? A-t-il été victime d’abus? Ces questions sont toujours dans sa tête. Même si on n’est pas parent, tous ceux qui tiennent à quelqu’un pourront comprendre la souffrance que vit une personne qui sait qu’un être cher est dans la rue. 

Quel sentiment d’impuissance face à cette situation...

Oui, et parfois, on aide même son enfant, puis on se questionne. On se demande: «Est-ce que ça l’aide vraiment?» Quand Arnaud demande de l’argent à Anna, elle lui en donne, mais elle se demande pourquoi elle le fait: pour qu’il consomme? C’est un questionnement sans fin. Je tiens à mentionner que je ne joue pas Francine Ruel. Je joue la Anna du roman inspiré de la vie de Francine. Elle a adapté son histoire pour écrire ce roman. Puis François Archambault a adapté le roman pour qu’il devienne une série. L’histoire est semblable, mais j’ai vraiment créé un personnage sans me dire que je devais jouer Francine. 

Publicité

Avez-vous eu l’occasion d’échanger avec elle?  

Oui, elle est venue sur le plateau. Je ne peux pas faire autrement que de l’admirer et d’admirer sa démarche. Le simple fait de dire que son fils est dans la rue, c’est quelque chose! Nous sommes si fiers de nos enfants et nous aimons tellement partager leurs bons coups. Elle, ce qu’elle a à dire, c’est: «Mon fils est dans la rue...» Je pense que ça rejoindra beaucoup de gens et que des parents vivront un certain apaisement en se disant qu’ils ne sont pas les seuls à vivre la même situation. Notre regard sur l’itinérance changera aussi. Chaque fois que je croise un itinérant ou une itinérante dans la rue, je me dis que c’est le fils ou la fille de quelqu’un, le frère ou la sœur de quelqu’un, et même le père ou la mère de quelqu’un... On comprend l’amour d’un parent qui pourrait faire n’importe quoi pour que son enfant soit heureux. Pour toutes ces raisons, les gens seront touchés à plusieurs égards grâce à cette série. 

Julien Faugere
Julien Faugere

Croyez-vous que la série déboulonnera certains préjugés sur l’itinérance?

Effectivement. Il ne faut pas juger. C’est toujours un long parcours qui amène les gens dans la rue. Ça peut être un ex-avocat, une mère de famille, une personne endeuillée. On ne se retrouve pas à la rue sans raison. Même Étienne ( le fils de Francine Ruel) a vécu un traumatisme. Il a été tiré à bout portant alors qu’il embrassait sa blonde au coin d’une rue. Gratuitement. Il n’a pas été capable de passer au travers de ce traumatisme. Ç’a été pour lui une lente descente dans la rue. Ça brise le cœur de voir cet homme qui avait tout pour lui et qui avait tout pour réussir. On ne sait jamais comment on réagira à la souffrance. On ne peut pas juger. Le jugement, c’est le mal du siècle, à mon avis... Si cette série peut nous amener à moins juger les gens, tant mieux. 

Publicité

En tant que mère, avez-vous été particulièrement interpellée?

Terriblement. Tous les rôles de mères qui sont dans des positions semblables à celle d’Anna nous ramènent à nos propres enfants. C’est sûr que je me suis dit que si mes filles étaient dans la rue... J’ai réalisé la chance que j’ai d’avoir des filles qui sont heureuses et bien dans leur vie. Elles vont subir des écueils un jour, mais elles vont bien. Elles sont en santé et elles n’ont pas de problèmes de toxicomanie. Je ne peux que remercier la vie. En tant que parent, quand nos enfants sont heureux, on est heureux. Quand on joue une femme comme Anna, on comprend qu’il n’y a rien de pire dans la vie. Le roman de Francine commence par ces mots: «Je dois faire le deuil d’un enfant vivant et je ne sais pas comment on y parvient...» C’est exactement ça. Comment peut-on faire le deuil d’un enfant qui est encore là? Est-ce possible? Arrive-t-on à être détaché un jour? C’est aussi une question de survie... 

Julien Faugere
Julien Faugere

C’est comparable à une douleur fantôme: malgré l’amputation, le membre fait encore souffrir...

C’est une très bonne image. On a beau dire qu’on est allé en thérapie, qu’on fait la part des choses, ça continue de nous faire souffrir. Anna poursuit sa vie. Elle essaie d’avoir des relations amoureuses, mais ça ne fonctionne jamais. Cette relation avec son fils prend trop de place dans sa vie. À travers tout cela, c’est difficile pour la femme d’exister, car la mère prend toute la place puisque son enfant est en danger. 

Publicité

Avez-vous eu à cœur de sensibiliser vos filles à l’itinérance?

Oui, bien sûr. C’est toujours impressionnant pour les enfants de voir des adultes demander de l’argent. Je leur ai toujours rappelé qu’on n’arrive pas dans la rue du jour au lendemain. Ces personnes ont peut-être manqué d’amour, manqué d’argent, eu beaucoup de peine. Elles sont peut-être tombées dans la drogue. J’invitais mes filles à leur retourner leur sourire.

Vos deux filles ont-elles quitté la maison?

Oui. Elles ont 25 et 22 ans. Elles vont très bien. Je trouve ça bien qu’elles aient pris leur envol. Elles avaient hâte d’être dans leur vie. C’est évident que ça m’a donné un coup lorsqu’elles sont parties, mais je les vois heureuses. Je suis contente... surtout que je vais être grand-maman. Ma grande Julianne va avoir une petite fille! C’est un désir qu’elle caressait depuis longtemps. Depuis qu’elle était toute jeune, elle disait toujours qu’elle n’allait pas avoir son enfant tard dans la vie. 

• À lire aussi: Visite sur le plateau de la nouvelle série Anna et Arnaud

C’était comme un appel pour elle?

Oui. Nous sommes fous de bonheur! Nous attendons cette petite fille autour du 20 novembre. C’est extraordinaire! 

C’est une chance de devenir grand-mère si jeune: vous allez pouvoir bien profiter de votre petite-fille!

Oui, c’est ce que je me dis. Je veux en profiter. Je suis hyper émue à la pensée qu’une petite fille fera son arrivée dans la famille. C’est extraordinaire! 

Publicité

Julien Faugere
Julien Faugere

Avez-vous envie d’être disponible pour elle?

Bien sûr! Je ne voudrais pas me priver de ce plaisir. J’ai vécu avec ma grand-mère durant toute ma jeunesse. Je sais combien c’est précieux. Ce lien, je le trouve magique! Si j’ai la possibilité de développer un beau lien avec ma petite-fille, c’est sûr que je vais le faire. On ne remplace pas la mère, cela va de soi, car c’est un lien différent. Toutes mes amies qui sont déjà grands-mères m’ont dit: «Tu vas capoter!» (rires) Car dans ce lien, il n’y a que de la joie, du plaisir, de l’abandon. Les responsabilités, c’est pour les parents. 

C’est un lien qui offre le meilleur sans le pire, finalement...

Oui. En tant que parent, il faut élever notre enfant. Mais être grand-maman, c’est accompagner notre petit-enfant dans la découverte de plein de petites choses. J’ai vraiment hâte de vivre ça. 

Devenir grand-parent, c’est un statut dont on ne décide pas: ce sont nos enfants qui en décident...

Oui, et quand Julianne m’a annoncé cette belle nouvelle, je me suis mise à pleurer de joie. C’est beau: c’est une nouvelle vie. 

• À lire aussi: Guylaine Tremblay deviendra grand-mère pour la première fois

Publicité

Votre fille vit-elle une belle grossesse?

Oui, ça va très bien. Elle en est à sept mois de grossesse. Nous allons faire une journée de filles éventuellement. Je veux aller magasiner avec elle, tout en respectant ses goûts. Mais entre-temps, j’avoue que j’ai triché un peu! (rires) C’est trop agréable! Pendant le tournage d’Anna et Arnaud, Julianne était en début de grossesse. Je tournais dans un magasin de chaussures quand j’ai vu des Converse qui mesuraient environ 1 pouce et demi... fuchsias! Mon cœur s’est emballé et je les ai achetés!

Et Marie-Ange, de son côté, où en est-elle dans sa vie?

Nous sommes allés la chercher en Italie en juin dernier. Pendant six mois, elle a étudié dans une université à Milan. Elle poursuivra sa dernière année d’université ici, mais je ne serais pas du tout surprise qu’elle décide de repartir... (sourire) Peut-être décidera-t-elle de faire sa maîtrise en Europe, qui sait? 

En tant que parent, on ne peut qu’encourager nos enfants à réaliser leurs rêves...

C’est vrai. Heureusement qu’il y a les réseaux sociaux... Je peux la voir. Six mois, c’est long... Ça m’a permis de penser à ce que vivaient mes parents. Lorsque j’étais jeune, nous revenions de voyage avant que la carte postale arrive! (rires) Ils n’avaient pas de nouvelles, les pauvres! Nous, nous pouvons garder le contact. Marie-Ange adore l’école. Alors, je l’encourage à poursuivre ses études. 

Publicité

Dans quel domaine étudie-t-elle?

En marketing, à HEC à Montréal. On leur donne l’occasion d’aller étudier à l’étranger. C’est dans ce contexte que ma fille a choisi d’étudier à Milan. Elle a vraiment aimé ça! 

Parle-t-elle italien?

Non, car tout le monde parlait l’anglais, qui est la langue commune pour les étudiants qui viennent de partout à travers le monde. Par contre, elle comprend l’italien et se débrouille dans cette langue. 

Julien Faugere
Julien Faugere

Que veut-elle faire dans la vie?

Elle est en marketing et elle est proche du monde de la mode. Elle souhaite pouvoir jumeler ses deux passions. C’est pour cette raison que, lorsque j’ai joué Anna, je remerciais la vie d’avoir des enfants qui vont bien, qui poursuivent leur chemin dans une vie équilibrée, qui ne vivent pas de grandes souffrances. Pouvoir choisir sa vie est l’un des plus grands cadeaux au monde! 

En terminant, avez-vous d’autres projets au programme?

Je reprendrai mon show d’Yvon Deschamps cet automne, J’sais pas comment, j’sais pas pourquoi. Je serai, entre autres, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts en novembre. Je vais aussi participer à nouveau au Bye Bye. Puis, après les fêtes, je ne sais pas ce qui m’attend. Je fais confiance à la vie... 

• À lire aussi: 14 vedettes québécoises en voyage en Europe

VOUS AIMEREZ AUSSI : 13 séries à voir en octobre

:


 

Publicité

Sur le même sujet