Julie Ringuette confie pourquoi elle a dû prendre une pause
Michèle Lemieux
L’hiver que nous venons de traverser s’est avéré difficile pour Julie Ringuette. Les tuiles se sont succédé: dégât d’eau, déménagements, covid. Pour se libérer un peu du poids de cette charge mentale qui lui pesait, la comédienne et animatrice a choisi de consulter. Une décision qui lui a permis de retrouver cet enthousiasme si communicatif qui est le sien.
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Julie, ton agenda professionnel est-il toujours aussi bien garni?
J’ai tourné deux saisons d’Elle a dit oui; la seconde est présentée en ce moment. Durant les tournages, j’avais mon bébé avec moi et je l’allaitais entre les prises. Ç’a été un véritable marathon! Actuellement, Pascal et moi tournons La grande récré, un show que nous animons ensemble pour la deuxième année et qui est présenté dans les écoles. Je suis également de retour à Salut Bonjour, où je présente des chroniques, et je viens d’être confirmée sur Ladies Night. Nous ferons une tournée de spectacles avec un tout nouveau casting. Je reprends aussi La pédago à Juste pour rire avec Debbie Lynch-White, un spectacle extérieur que nous avions fait il y a deux ans pour les enseignants du Québec.
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De toute évidence, ta vie professionnelle est franchement sportive!
J’ai eu un gros hiver... Nous avons eu un dégât d’eau, mon bébé a été malade. Tout nous est arrivé! Pour être certaine de pouvoir animer le gala Célébration, j’ai fait très attention de ne pas contracter la covid. Que ce soit à la radio ou avec les enfants à la garderie, j’ai tellement pris de précautions pour ne pas tomber malade... Le lendemain du gala, je suis allée conduire mes filles à la garderie, ce que je n’avais pas fait pendant deux semaines pour éviter les contacts. Deux heures plus tard, on m’appelait pour me dire qu’il y avait un cas confirmé. Nous avons été malades... Cela a duré 12 jours. J’ai mis du temps à m’en remettre. Je suis jeune, en forme et triplement vaccinée, mais mon niveau de fatigue était extrême.
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Après le dégât d’eau, as-tu pu réintégrer ta maison?
Oui, nous avons été évincés puis relocalisés dans une maison après-sinistre. Nous y avons vécu un mois et demi, le temps qu’on fasse les rénovations de notre maison. Nous sommes de retour depuis un mois et les travaux viennent de se terminer. La séquence radio, gala, covid, dégât d’eau a été plutôt ordinaire... Je pense que je vais avoir un bel été!
Avec tes petites, ça devait être infernal...
Effectivement. Le bébé a 16 mois. J’ai déménagé bassinette, chaise haute, etc. J’ai dû verrouiller les armoires, mettre des barrières, adapter l’environnement pour elle. C’était un vrai déménagement! Sam aura bientôt quatre ans. Entre-temps, ma petite, Èva, a été malade. Elle a fait des otites à répétition. Sept au total. Èva sera probablement opérée: on lui installera des tubes dans les oreilles. Je sais donc que le cauchemar des otites sera terminé. Entre-temps, ç’a été dur physiquement et mentalement. Pascal travaillait, moi aussi. J’ai donc pris une pause. J’ai été en arrêt de travail pendant quatre semaines. Même malade, je devais m’occuper des enfants. Nous ne pouvions voir personne ni envoyer les enfants à la garderie. Nous n’avions pas d’aide. Il a fallu que j’arrête de travailler.
Ça ne t’est sûrement pas arrivé souvent dans ta carrière...
Non, vraiment pas. Je ne l’ai pas fait de gaieté de cœur, mais il fallait un pilier à la maison. Je devais reprendre le contrôle. Je n’étais plus efficace nulle part.
As-tu eu besoin d’aide?
Je n’ai pas eu le choix. La liste de choses à faire était trop grande, la surcharge mentale était énorme. Avoir un bébé qui fait sept otites dans une année, ça veut dire qu’elle fait de la fièvre, que son nez coule, qu’elle ne dort pas la nuit. J’étais fatiguée. Il fallait que je voie quelqu’un pour me libérer, enlever un poids de mes épaules. J’ai constaté qu’il y avait aussi beaucoup de culpabilité accumulée. Je suis une maman qui travaille, je n’ai pas vraiment eu de congé de maternité, je ressentais donc beaucoup de culpabilité. J’ai décidé de consulter. Les gens pensent parfois que l’on consulte quand on est en dépression ou en burnout, mais ce n’est pas nécessairement le cas. Personnellement, je n’étais pas malade, mais j’avais besoin de me libérer l’esprit. Ça fait tellement de bien! On m’a aidée à prioriser ce que j’avais à faire. Pour le reste, j’ai laissé aller. Je suis une Wonder Woman. Je veux toujours tout faire. C’est souvent pour cette raison que ça pèse lourd.
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C’est important de prendre la parole et d’encourager les gens à consulter au besoin?
Oui, et il ne faut pas attendre d’être au bout du rouleau. J’ai vite remonté la pente. J’ai continué de m’entraîner. On me suggérait de dormir, de me reposer, mais courir me faisait un grand bien. Ma psychologue me disait qu’en fait, c’était du temps pour moi et c’était précieux. C’est ça qui me faisait du bien. J’étais fière de moi, j’avais plus d’énergie. Je considère que c’est ce qui m’a sauvée et qui me garde sur la bonne voie. Les listes d’attente pour voir un psychologue s’allongent. J’ai une amie qui est psychoéducatrice spécialisée à la petite enfance. Je pensais que c’était uniquement pour les enfants, mais ce n’est pas le cas. Elle est aussi formée en santé mentale. La pandémie a été très difficile pour plusieurs. Il y a eu beaucoup de «bébés covid», des mamans sont restées à la maison pendant deux ans. Ça n’a pas été facile...
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En fait, ça n’a été facile pour personne...
De mon côté, après le gala Célébration, j’ai vu les réseaux sociaux se déchaîner. Parce que j’étais dans une période plus vulnérable, ça m’a plus affectée. J’ai décidé de ne plus lire les commentaires. On me parlait de ma forme physique, de mon apparence. Je n’en revenais pas!
De leur côté, tes filles s’entendent-elles bien entre elles?
Les petites s’entendent très bien et jouent ensemble. Sam est une grande sœur adorable. Elle prend soin de son bébé. À 16 mois, Èva commence à parler. Nous communiquons de plus en plus. Parfois, les filles ne font que courir dans la cuisine, et Pascal et moi avons les yeux pleins d’eau...
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Auras-tu du temps pour profiter un peu de l’été qui s’annonce?
Même si nous avons un été un peu chargé, Pascal et moi, nous nous sommes fait une promesse. Nous voulons en profiter et prendre des vacances en famille. Cet hiver, nous avons passé une semaine en Floride, à Walt Disney. Plus que jamais, nous voulons profiter de l’été avec nos filles.
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Elle a dit oui, mercredi 20 h, à ELLE Fictions.
Julie est chroniqueuse à Salut Bonjour, du lundi au vendredi 6 h, à TVA.
Elle présentera bientôt La grande récré dans les écoles avec Pascal Morrissette.
Elle participe aussi à la nouvelle mouture de la pièce Ladies Night, en tournée dès le 4 août. ladies-night.ca
