Kim Rusk raconte la touchante histoire de la vie de son père, Patrick Zabé

Photo : Bruno Petrozza

Michèle Lemieux

2021-09-04T17:03:06Z

En se lançant dans l’écriture de la biographie de son père, Patrick Zabé, Kim Rusk ne s’attendait pas à connaître son paternel sous un jour nouveau. En acceptant de se livrer sans retenue, l’artiste et homme d’affaires dévoilait des pans inédits de sa vie, que nous sommes amenés à découvrir dans le livre Zabé par Rusk.

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Kim, as-tu encore et toujours de nombreux projets au programme pour la rentrée?
Oui, j’ai de très beaux projets. Le 23 août, j’ai recommencé la radio à Énergie, le matin, dans l’émission Le Boost!. J’ai aussi participé à un show de télé sous forme de docuréalité qui s’appelle Couples à boutte. L’émission est déjà en diffusion à Canal Vie les mercredis soirs. Malgré le titre, ce n’est pas nécessairement juste sur les couples. C’est très drôle comme docu. On a filmé notre famille. Je suis contente de penser que ma fille va être témoin de ça. Ce sont de belles images qu’elle gardera en souvenir et sur lesquelles elle verra ses parents, sa sœur et ses amies. Et bien sûr, je suis très fière de présenter la bio de mon père, qui paraîtra ces jours-ci.

Justement, ç’a été un privilège pour toi de pouvoir fouiller à ta guise dans la vie de ton père pour faire ce livre?
Oui. Et je suis contente de l’aboutissement du projet. Ça faisait longtemps que je voulais me plonger dans cette belle aventure. J’ai choisi la formule conversation. Le lecteur assiste à une discussion entre un père et sa fille. Je me suis rendu compte que je ne connaissais pas mon père. Pour moi, c’était un papa et non pas Patrick Zabé. Je ne connaissais pas l’envergure de sa réputation. J’ai pu mieux le découvrir par le biais des découpures de journaux que sa première femme, Carole, et sa mère, Victoria, avaient amassées. J’ai eu accès à de nombreux albums! J’ai mieux compris qui il est et ce qu’il a vécu. J’ai décidé de raconter sa vie par ordre chronologique, de sa naissance à aujourd’hui.

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Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza


Qu’est-ce qui t’a le plus étonnée au passage?
Je me suis vue! J’ai toujours pensé que j’étais la fille de ma mère, mais je suis vraiment la fille de mon père... Ça m’a fait du bien. Mon père a toujours été un homme droit, sévère. Toute ma vie, je me suis demandé d’où me venait cette fougue, ce feu intérieur. J’ai compris d’où ça me venait. Non, mon père n’était pas un ange... Ça m’a fait du bien de pouvoir connecter avec cet homme. J’ai constaté qu’il a été rebelle à sa manière. Il était le boute-en-train de la famille, il attirait l’attention. Quand j’étais petite, mon père me disait que je parlais fort... mais il parlait fort, lui aussi! Parfois, je me disais qu’il ne comprenait pas qui j’étais. Au contraire, il le comprenait... 

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Connaissais-tu la première épouse de ton père?
J’ai toujours su qui est Carole. Je l’ai déjà vue, nous nous sommes déjà parlé. Elle est la mère de Martin, le premier enfant de mon père. En découvrant ce passage de sa vie, j’ai tellement pleuré. Carole n’a pas voulu m’en parler, car c’est encore difficile pour elle. Lors d’un mariage, l’année dernière, je me suis rendu compte que de nombreuses personnes avaient connu Carole et Martin. Pour la première fois, j’avais accès à la vie de ma famille. Ça m’a émue que mes cousines me racontent leurs souvenirs. J’ai eu accès à mon père par le biais d’autres membres de ma famille.

Ton père, si je comprends bien, a eu trois femmes importantes dans sa vie...
Oui, Carole, puis ma mère, et Mona. Mon père a quitté Carole pour ma mère, puis ma mère pour Mona. Ma mère a trouvé ça difficile lorsque mon père l’a quittée, mais elle a vite compris que Mona et mon père étaient faits l’un pour l’autre. C’était clair que c’était fait pour durer. J’ai compris leur histoire. Mona est une femme extraordinaire. Entre mon père et elle, c’est toute une histoire d’amour!

Comment as-tu réagi en découvrant l’histoire de Martin, ton demi-frère?
Comme tu peux l’imaginer, j’ai pleuré. Ce livre a été thérapeutique pour moi. Lorsque j’étais jeune, j’avais une photo de Martin dans ma chambre. Je savais que j’avais un frère qui est décédé à l’âge de neuf mois, mais je n’avais pas compris l’ampleur de cette perte avant d’avoir ma fille, Billie. Martin est parti dans la douleur. C’est une erreur médicale. J’ai vu son dossier médical. J’ai eu accès à tout. Le plus incroyable, c’est que cet événement a été caché, car personne ne savait que mon père avait une femme et un enfant. Quelle époque, quand même! 

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On voulait que les filles puissent rêver de ton père?
Oui, c’était la manière de faire. Mon père était une grande vedette. The show must go on, comme disent les Américains! Il fallait remonter sur scène quelques heures plus tard et faire semblant que tout allait bien.

Est-ce encore difficile pour ton père d’en parler?
Oui, c’est difficile. Mon père porte toujours une bague sur lui. Elle lui rappelle son fils. Dans les moments difficiles, il nous a toujours dit: «Demande à Martin! Parle à ton petit frère!» C’était quasiment ésotérique pour moi. Aujourd’hui, je comprends que j’aurais adoré mon grand frère. Mais si mon frère était resté en vie, je ne serais peutêtre pas de ce monde. Mon père serait peut-être encore avec Carole. 

Photo : Aurelie Girard
Photo : Aurelie Girard



Mais on ne refait pas notre vie...
Non, on ne refait pas l’histoire, mais Martin a une immense place dans mon cœur. J’ai eu accès à plusieurs photos de lui. J’ai tellement d’empathie pour Carole. J’ai compris sa tristesse. Je voulais qu’elle ait une belle place dans le livre. Je voulais qu’elle soit fière. Elle a tellement été là pour mon père! Elle l’a tellement aidé et soutenu. Elle ne devait pas avoir d’enfant, mais elle est tombée enceinte. C’était un bébé miracle. Quand elle a accouché, mon père était absent. Il était en spectacle! Elle est restée dans l’ombre. À la perte de Martin, la nouvelle a circulé dans la communauté artistique. C’est à ce moment-là que mon père et Carole ont décidé de se marier. Ensemble, ils ont eu une boutique de fleurs. 

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On en déduit que ton père a eu des femmes de caractère dans sa vie...
C’est vrai. Avec ma mère, il a eu des enfants. Avec le recul, je me rends compte que cette relation qui s’est brisée a fait en sorte que j’ai plus vu mon père parce que nous étions en garde partagée. Mona et moi avons toujours été proches, plus que mon père et moi. On se parle trois à quatre fois par jour, on se texte. Elle m’a beaucoup aidée pour le livre. J’aurais tellement aimé connaître mon père plus jeune, en santé.

Outre l’artiste populaire, ton père est aussi un homme d’affaires avisé.
Oui, il a su bien s’entourer. Il n’avait pas de limites! Il a fait des sous et il a voyagé en jet privé. Il a embauché toute notre famille, il a fait travailler tout le monde! C’est un grand homme d’affaires, un visionnaire qui n’a pas peur d’avancer. C’est devenu tellement gros qu’il a voulu entrer à la bourse, mais le krach boursier est survenu. Tout s’est écroulé. Je n’ai pas très souvent vu mon père pleurer dans ma vie. Il était ému. C’était plus que perdre de l’argent, c’était surtout de voir tout ce qu’il avait bâti s’effondrer, de penser aux familles qui comptaient sur lui. Il a payé tout le monde et il est reparti en affaires. 

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Donne-nous des nouvelles de sa santé. Comment va-t-il?
Il aura 80 ans le 12 décembre, mais il a toujours 30 ans dans sa tête. Je compatis avec lui. Si je le pouvais, je lui donnerais cinq ans de ma vie. Quand je me plains, il me répond qu’il prendrait n’importe lequel de mes problèmes pour avoir une journée en santé. Il a le parkinson; c’est la pire maladie qu’il pouvait avoir. C’est sûrement lié à l’écriture de la vie de mon père, mais à 37 ans, je me rends compte que le temps file et que la vie est un voyage: il faut choisir sa destination. 



La biographie Zabé par Rusk sera disponible en librairie dès le 15 septembre. Le Boost! de Montréal, du lundi au vendredi à 5 h 30, à Énergie. Couples à boutte, mercredi 20 h 30, à Canal Vie.

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