Marie-Christine Proulx: La clé du succès de ses 10 années d’amour

Jocelyn Michel

Saskia Thuot

2021-03-07T16:00:00Z

C’est dans le confort de ma cuisine, bien installée devant mon ordinateur, que je m’apprête à jaser avec une fille que j’imagine déjà fort sympathique. Dans notre écran depuis de nombreuses années, Marie-Christine Proulx nous réveille tous les matins à Rythme FM. Rencontre avec une femme attachante et une maman dévouée. Dès les premières secondes, je tombe sous son charme, comme si on se connaissait depuis toujours.

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Avec son grand sourire, elle me jase famille et boulot en prenant le temps de me demander comment je vais. Un réflexe d’animatrice qui a l’habitude de poser les questions! «Tu sais, dans le fond, j’ai une vie “normale”, je dirais même plate! (J’ai droit à un beau clin d’œil!) Souvent, avec notre métier, les gens s’imaginent autre chose... Bien sûr, il y a mon travail, mais avant tout, je suis une maman et une amoureuse, comme bien des gens.»

UNE MAMAN DÉVOUÉE

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Sa famille est extrêmement importante pour elle, et elle est une maman très présente. «Je ne sais pas si on peut l’être trop, mais je le suis énormément. J’ai parfois cette impression que je suis moi et mes enfants seulement. Je suis très impliquée, très présente et je fais même tout pour ne pas les faire garder. Je me mets beaucoup de pression avec ça, trop peut-être, mais je suis faite ainsi. J’ai aussi choisi de ne pas travailler sept jours sur sept. Je veux être là pour ma famille. J’adore faire de la radio le matin pour ça. Mon chum s’occupe de la routine matinale, et moi, je suis toujours là pour les accueillir après l’école. Pour moi, c’est précieux. Emma et Thomas demeurent ma priorité absolue.»

UNE VÉRITABLE LÈVE-TÔT

Toutes les nuits, l’alarme sonne à 3 h 15. Pour plusieurs, ce serait un défi, pour elle, c’est un bonheur! «Je carbure, le matin. Il y a quelque chose d’inexplicable, une vibe, une énergie unique, c’est là que je suis efficace. À Rythme, je suis entourée d’une équipe incroyable avec qui j’ai un plaisir fou à travailler. Patrice Bélanger et Antoine Vézina sont des coéquipiers incroyables! Oui, je manque parfois d’heures de sommeil, je dois parfois récupérer la fin de semaine, et il m’arrive de m’endormir avec les enfants quand je les borde le soir... Mais je suis super privilégiée et j’adore cet horaire!» 

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UNE GRANDE COMPLICITÉ

En temps de pandémie, elle savoure encore plus chaque instant passé à la maison. Elle réalise aussi la force de son couple, qui célèbre 10 ans d’amour. «La perfection n’existe pas, la vie de couple vient avec son lot de défis. Maxime et moi, on est une super équipe et on est de beaux amoureux, on avance ensemble dans le même chemin. Je te dirais qu’au premier confinement on a fait: “Hey boboy, ça va être long”, mais au bout de deux semaines, on s’est dit: soit on s’enfonce soit on se tient! On a décidé de se tenir. Mon chum est en télétravail, il travaille très fort. Ça a explosé pour lui. Le printemps dernier, j’ai été trois mois à faire de la radio dans notre sous-sol. Comme tout le monde, on s’est ajustés. On se rappelle tous les jours combien nous sommes chanceux de pouvoir continuer à travailler malgré les circonstances. On s’aime, nous sommes en santé, et ça, c’est inestimable.»

CRAINDRE LE PIRE

Elle s’approche de l’écran comme pour me dire un secret et me confie qu’elle est hypocondriaque et un peu anxieuse, un mélange explosif en temps de covid! «Tout un exercice pour moi! Quand il y avait des gastros dans la classe de maternelle des petits, je les sortais de la classe, ça te donne une idée! J’ai un niveau d’anxiété élevé en ce moment. Mon chum dirait que j’ai peur d’avoir peur! Oui, j’ai peur de tomber malade et, au début, je lisais beaucoup de choses sur la covid. Mon copain a dû intervenir pour que je me calme, car je ne m’aidais pas. Si c’était de moi, je garderais tout le temps les enfants chez moi, mais à un moment donné, la vie doit continuer. Je m’assume là-dedans, mais pour les enfants, je fais vraiment un effort pour ne pas leur transmettre mon anxiété. Je ne veux pas qu’ils ressentent cette angoisse, alors je travaille fort là-dessus. Avec ce qu’on a vécu il y a deux ans, je suis aussi plus craintive.»

Le 25 décembre 2018, sa maman, Lise, est tombée dans le coma. Elle est décédée 43 jours plus tard. Une période très dure pour toute la famille. «Elle a eu un virus, une encéphalite au cerveau, ils n’en savent pas plus... Elle avait les symptômes d’une grosse grippe délirante et elle y est passée. Encore aujourd’hui, ils ne peuvent expliquer pleinement ce qui est arrivé. Ce qu’on sait, c’est que si elle était sortie du coma, elle aurait été très hypothéquée. Maman n’aurait pas voulu vivre comme ça, on l’a donc laissée partir. Ç’a été tellement difficile... Ça explique aussi pourquoi j’ai si peur des virus. Je pense beaucoup à mon père avec le confinement. Je suis très proche de lui, et ma sœur et moi, on ne passe pas une journée sans prendre de ses nouvelles.»

APPRÉCIER LE PRÉSENT

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Toutes ces épreuves donnent envie à Marie-Christine de vivre encore plus ici et maintenant en s’impliquant dans des projets qui la stimulent. «À bientôt 43 ans, je suis présente pour ma famille, je m’implique dans des projets qui m’allument et me donnent le sentiment de “faire la différence”. Par exemple, avec le Mois des Câlins, être une Fée câline est un honneur. Ça fait 15 ans que Rythme FM et Clarins travaillent ensemble afin d’amasser des sous pour la Fondation Sainte-Justine. C’est une cause que j’embrasse, et j’espère que cette année anniversaire nous permettra de ramasser le plus de sous possible afin d’aider les enfants malades et leurs familles pour rendre leur vie plus douce.» Oui, de la douceur, on en a bien besoin en ces temps d’incertitude et d’inconnu. Celle qui avait peur du vide apprend beaucoup avec cette pandémie. «J’ai appris ce que c’est, ne rien faire! J’avais un horaire étourdissant, il fallait toujours qu’il se passe quelque chose. Maintenant, c’est différent, il ne se passe souvent rien, et c’est parfait. J’aspire à profiter de ces moments de vide, qui finalement ne sont pas du tout vides. Je me suis remise à peindre, à jouer du piano... J’ai recommencé à prendre mon temps. Je veux aussi encore plus assumer le fait qu’avant d’être une maman je suis quelqu’un. Je profite beaucoup de mes enfants, mais je ne dois pas non plus m’oublier.» 

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APPRENDRE CHAQUE JOUR

Quelques minutes, seule, à marcher dans la nature ou à chanter à tue-tête dans sa voiture, c’est tout ce dont elle a besoin pour se ressourcer. Elle rit! «Chanter comme je veux dans mon auto, quel bonheur, je mets Happy de Pharrell Williams et je suis partie! J’adore aussi Coldplay, ça me fait vibrer! La musique est super présente dans ma vie, j’ai ce besoin viscéral de musique. Ma mère était comme ça aussi. Il y avait toujours de la musique à la maison. En fait, j’apprends tous les jours à mieux me connaître, je réalise en vieillissant que je suis un peu sauvage, j’adore le monde, mais j’ai aussi un grand besoin d’être seule. Un petit 15 minutes ici et là, ça me permet de faire le point. Je sors prendre l’air et ça me donne l’occasion de me retrouver dans mon univers, de prendre un peu de recul pour mieux continuer. Je dois trouver un équilibre entre ma vie de maman et celle de femme.»

À quelques reprises lors de notre conversation, elle se questionne à haute voix: «Penses-tu, Saskia, qu’on peut être “trop” maman?» Hummm, non, je ne crois pas. Elle continue avec passion et une certaine nostalgie. «Des fois, j’appréhende le jour où mes enfants seront ados et que je ne serai plus leur priorité. En ce moment, ils sont tout pour moi. Ils sont encore petits, mais ils changent tellement vite. Le primaire aussi, c’est une grande étape pour eux; heureusement, ça se passe super bien. Des fois, j’enregistre des vidéos avec eux; tu devrais voir Thomas, un vrai “kid Kodak”! Crois-moi, j’apprécie chaque moment en leur douce compagnie! Ils sont magnifiques à voir aller, je suis pas mal fière! À travers tout ça, je désire me construire seule, oui, comme maman, mais aussi comme femme, amoureuse, animatrice. Bref, je veux faire ce que j’aime le plus longtemps possible... aux côtés de ceux que j’aime si fort...» C’est l’heure pour elle d’aller retrouver ses mousses... À bientôt, Marie-Christine!


Jamais trop tôt, en semaine de 5 h 30 à 8 h 30, à Rythme FM.
Marie-Christine est une des Fées câlines du Mois des Câlins. Info: fondationstejustine.org
Elle anime aussi le balado TouGo: montougo.ca.

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