La fille de Renée Martel prépare un projet en hommage à sa mère

Photo : Eric Myre

Marie-Ève Leclerc

2022-08-10T04:00:00Z

La fille de Renée Martel prépare actuellement un projet de disque qui rendra hommage au répertoire musical de sa mère. À sa façon, Laurence Lebel souligne la passion commune qui unissait la mère et la fille: la musique.

• À lire aussi: Des adieux touchants à Renée Martel

Laurence Lebel navigue dans l’industrie musicale depuis sa tendre enfance, ayant accompagné sa mère, Renée Martel, en coulisses un peu partout au Québec. Or depuis une dizaine d’années, c’est en travaillant dans cette industrie, principalement avec les artistes de la relève, que Laurence fait son propre chemin. C’est d’ailleurs ce qui l’amène aujourd’hui à mettre sur pied un projet musical unissant sa passion, ses amis et des artistes qu’elle chérit afin de rendre hommage au vaste répertoire musical de sa maman, décédée le 18 décembre dernier. «C’est un projet qui était déjà présent pour moi quand ma mère était encore avec nous. Je lui en parlais en disant: “Imagines-tu si je regroupais tous mes amis de la relève et qu’on faisait honneur à ton catalogue?” Elle a tellement soutenu et aimé la relève! Ma mère était avide de découvertes. Lorsque nous discutions ensemble, nos échanges gravitaient autour de la musique. C’était notre point de ralliement», nous raconte Laurence.

Publicité
Une photo de Renée Martel et de sa fille, Laurence, à la fin des années 1980.
Une photo de Renée Martel et de sa fille, Laurence, à la fin des années 1980. Photo : Collection personnelle


• À lire aussi: Paul Daraîche se confie sur son deuil de sa grande amie Renée Martel

Une touche personnelle au catalogue de sa mère

Il y a quatre ans, Laurence Lebel a approché des producteurs pour réaliser son projet, mais ça n’avait malheureusement pas fonctionné. À la suite du décès de sa mère, elle a contacté les Productions Martin Leclerc, qui s’occupaient de la gérance de Renée Martel depuis une quinzaine d’années. La réponse a été positive. «Ç’a été un oui automatique! Selon moi, Pilou était la meilleure personne pour travailler sur ce projet. Je le connaissais par Pop de jam, à MusiquePlus, où des artistes venaient reprendre le titre d’un autre artiste pour l’adapter à son propre style. Et c’est vraiment ça qu’on veut faire avec ce disque: rassembler une nouvelle génération, ou du moins des artistes qui n’ont jamais participé à un projet avec ma mère. On veut sortir des sentiers battus. On leur propose un catalogue de 20 à 30 chansons de ma mère, dans lequel ils pigent.» 

Quelles sont ses attentes? «Je m’attends à écouter cet album et à me demander quelle était originalement cette chanson. Je dirais qu’il y a aussi le désir d’enlever le cliché et l’étiquette country au catalogue. Il y a de plus en plus d’artistes de la relève, dont Alex Burger, qui s’impliquent dans la démocratisation du style. On va donc pousser encore plus loin et approcher des jeunes qui ont grandi avec la musique de ma mère et celle de mon grand-père (Marcel Martel), mais qui y mettront leur touche à eux.» 

Publicité

Des offres d’albums hommage, Laurence Lebel en a reçu plusieurs à la suite du départ de sa mère. Mais elle avait déjà son idée en tête. «Je ne voulais pas aller dans la facilité et regrouper des artistes qui avaient déjà chanté avec elle. J’avais envie de mettre ça en danger. Je voulais également raconter une histoire. C’est ma façon toute personnelle de souligner sa carrière.» 

Cet album, qui verra le jour en 2023, devait aussi comporter des points très importants pour elle: «C’était capital pour moi que ce soit paritaire, donc 50 % hommes et 50 % femmes. De ce pourcentage, je veux prendre des artistes de la relève, mais aussi d’autres, établis», ajoute-t-elle tout en confirmant que les artistes sont emballés par ce projet, dont Pilou, qui a versé des larmes lorsque Laurence lui a demandé de réaliser l’album. «Il était ému par ma demande. Pour nous, c’est une première réalisation professionnelle, qui s’est transformée en une forte amitié.»

• À lire aussi: Revoyez le touchant hommage d'En direct de l'univers à Renée Martel

Une mentore silencieuse 

Le goût pour la musique lui vient de sa famille. Par sa mère, Renée Martel, et son grand-père, Marcel Martel. «J’ai toujours été entourée d’artistes et de producteurs. Toute jeune, je suivais maman et j’allais voir des spectacles. C’était un peu notre quotidien. Enfant, je m’intéressais aux nouveaux groupes. J’écoutais la radio et toutes les chaînes de Galaxie. J’avais un désir de tout connaître. De fil en aiguille, j’ai commencé à travailler chez HMV, et je ne me voyais pas dans un autre domaine.» 

Publicité

Laurence a commencé à travailler dans ce milieu au début des années 2010. «J’ai occupé énormément de postes pour apprendre les rouages de l’industrie, mais aussi parce que je me cherchais en tant que professionnelle. Néanmoins, à 15 ans, j’étais allée voir mon orienteur et je lui avais dit que je voulais travailler à la promotion de la musique francophone dans une maison de disques. Je me suis donc toujours concentrée sur la promotion musicale de tous les styles, de toutes les façons que je pouvais le faire.»

Si Laurence a fait son propre chemin, sa mère lui a toujours servi de guide. «C’était surtout comme une mentore silencieuse. En évoluant dans ce milieu, ça m’arrivait de recroiser régulièrement des gens avec qui elle avait travaillé. Il y avait un échange de connaissances entre ces gens et moi, et entre ma mère et moi. Chaque fois que j’avais un doute, une “insécurité” par rapport au milieu, je l’appelais et elle m’aidait à relativiser, à voir les choses différemment grâce à son expérience.»  

Une dose d’amour qui fait du bien

Le décès de Renée Martel a surpris le Québec et les fans de la chanteuse. Des témoignages d’amour ont fusé de toutes parts pour la famille, qui les a reçus avec beaucoup d’affection. «Ça m’a énormément touchée et ça m’a aussi aidée à passer par-dessus ce choc. J’ai été émue de voir les artistes et les politiciens témoigner de leur amour pour ma mère. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé l’ampleur de sa carrière. En 2022, c’est rare de voir des artistes ayant 70 ans de carrière et un public qui se renouvelle encore.» 

Publicité

De sa mère, Laurence Lebel garde un souvenir bien précieux: «Je te dirais qu’en ce moment, ce qui me revient le plus en tête est son rire. Ce sont les discussions qu’on avait au téléphone, les échanges un peu naïfs entre une mère et sa fille. C’était aussi son anniversaire en juin; elle aurait eu 75 ans. Ça aussi, ça me revenait en tête», nous dit-elle, émue. 

Laurence Lebel se concentre sur plusieurs autres projets en musique, dont la gérance de Super Plage et d’Alexe Gaudreault. Elle est également directrice générale pour la compagnie Artifice, dédiée à la musique et à la relève. 

Le projet musical de Laurence Lebel verra le jour en 2023.

À VOIR AUSSI: 35 enfants de vedettes québécoises qui suivent les traces de leurs parents

Publicité

Sur le même sujet