Guillaume Cyr s'ouvre sur sa nouvelle réalité de père à la maison

Photo : Bruno Petrozza

Michèle Lemieux

2020-11-09T18:00:00Z

Pendant la pandémie, Guillaume Cyr et sa conjointe, qui travaille aussi sur les plateaux, ont vu leurs carrières mises en suspens. Le couple a profité de ce temps d’arrêt pour se consacrer entièrement à ses jeunes enfants.

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Photo : Bruno Petrozza
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Guillaume, comment avez-vous traversé cette période exceptionnelle?

J’allais dire que je l’ai eue rough, mais tout le monde l’a eue rough. J’étais quand même à la maison, pas en train de travailler en CHSLD. On a passé le confinement avec notre petite fille de six mois et notre petit garçon de cinq ans. Chaque jour, nous faisions 14 heures d’activités de toutes sortes. Ces quatre mois ont vraiment été intenses. Je sais que ce serait mieux vu si je disais que tout était parfait et que ç’a été l’occasion de profiter des enfants, mais la vérité, c’est qu’à certains moments, j’avais besoin de faire une pause. Le confinement a été tellement long que nous sommes passés par toute la gamme des émotions. Nous avons vécu un mois d’avril stressant et angoissant, et nous nous sommes demandé si le monde allait être pareil après. En juin, nous avons commencé nos vacances en famille... au bord de la piscine!

Votre amoureuse était-elle heureuse que vous soyez présent pour elle?
L’année passée, j’ai eu une très grosse année. Ma blonde a pris le relais à la maison avec les enfants. Quand la pandémie est arrivée et que l’industrie s’est arrêtée, sans dire qu’elle était contente qu’il y ait une pandémie, elle était certainement heureuse de me voir arriver à la maison. Actuellement, c’est le retour du balancier: elle travaille beaucoup, et je m’occupe de la famille à la maison. Nous formons une équipe.

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Photo : Patrick Seguin
Photo : Patrick Seguin


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Que fait votre conjointe comme travail?
Elle est première assistante à la réalisation. Elle est donc aussi sur les plateaux de tournage, mais derrière la caméra. Nous sommes tous deux extrêmement dépendants de notre industrie. Quand les tournages arrêtent, c’est toute la famille qui est arrêtée... 

Vous dites pressentir que le monde risque de changer... Est-ce que ça vous inquiète pour l’avenir de vos enfants?
Bien sûr. Mais j’ai confiance en eux. Le monde dans lequel mes enfants vont vivre, je ne le connais pas encore. J’entendais récemment à la radio que 50 % des emplois des enfants qui sont actuellement au primaire n’existent pas encore... C’est dire à quel point ils vont créer un monde à eux! Mon fils est à la maternelle en ce moment. Il ne trouve pas ça difficile, car il n’a pas connu l’école quand il n’y avait pas de mesures restrictives en raison de la pandémie. Il n’a aucun point de comparaison. Pour lui, c’est ça l’école. Le confinement a été difficile pour eux, car mes enfants sont sociables. Le plus pénible, pour eux, a été d’être coupés de leurs amis. Pour nous aussi, d’ailleurs, ç’a été difficile, comme pour tout le monde.

Votre famille est-elle en sécurité?
J’ai une sœur enseignante à Montréal. C’est un peu stressant. Mes parents sont retraités en Beauce et ils font attention. Ma blonde et moi faisons aussi attention, mais il y a la garderie et l’école... Nous ne voulons pas sortir nos enfants du milieu scolaire par prévention parce que nous estimons qu’il est important d’aller à l’école et de voir des gens. C’est comme une roulette russe...

Cette expérience vous a-t-elle ramené à la fragilité de ce métier?
Lorsque tout s’est arrêté, nous sommes tous devenus un peu fous... Je me suis demandé si le métier allait exister encore. Rapidement, on a dit que notre milieu était non essentiel, mais il n’y a jamais eu autant de gens pour lire des livres, regarder des séries et des émissions de télé, écouter des albums de musique. Au final, nous ne sommes pas tant non essentiels que ça... Quand on y pense, on aurait trouvé ça long, le confinement sans les artistes!

Vous avez récemment tourné dans le film Souterrain. Le tournage a-t-il été exigeant?
Oui, ç’a été une expérience unique. Sophie Dupuis, la réalisatrice, vient de Val-d’Or; son père travaillait dans les mines. C’est l’univers dans lequel elle a grandi. Nous savions que nous participions à une œuvre personnelle, nous avions donc le souci de l’accompagner afin que tout se passe comme elle le souhaitait. Le plus spécial, c’était de tourner dans une mine en activité alors que de vrais mineurs descendaient pour y travailler. Nous voyions défiler chaque jour et chaque nuit les personnages que nous interprétions.

On en déduit que vous n’êtes pas claustrophobe...
Mon personnage n’avait pas à descendre dans la mine: toutes les scènes se passaient à la surface. Je joue Stéphane, le contremaître des gars de la mine. J’ai réussi à descendre dans une galerie pour vivre l’expérience. C’est assez particulier. On ne sait pas comment on va réagir tant qu’on ne le vit pas. C’est assez étrange de réaliser qu’on est à 1 km sous terre...      

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Yan Turcotte
Yan Turcotte

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Puisque les tournages d’Une autre histoire ont repris, vous serez de retour dans cette série...
Oui! À l’automne, nous avons tourné 12 épisodes, et ce, malgré la pandémie. C’est plus compliqué, mais nous nous débrouillons. L’industrie prouve actuellement qu’avec des mesures strictes, nous pouvons tourner. Nous sommes rigoureux. Il n’y a eu aucune éclosion sur les plateaux. Nous avons tellement souffert dans le milieu de la culture avec nos six mois de pause que tout le monde fait des efforts. Il y aura aussi Arsenault et fils, dont le tournage devrait commencer au printemps prochain. Et nous sommes censés jouer La meute chez Duceppe en décembre. Pour le reste, c’est difficile de confirmer les projets. Pour l’instant, je suis plutôt papa à la maison.

Vous avez enchaîné plusieurs beaux rôles, ces dernières années. Est-ce à la hauteur de ce que vous attendiez de votre carrière d’acteur?
C’est une question piège... (rires) J’ai toujours été très carriériste. J’ai toujours voulu faire ce métier, mais on dirait que c’en est un de constante insatisfaction. Pandémie oblige: je suis dans une période de plus grande gratitude. Je me considère comme très chanceux d’avoir fait ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Je veux en faire toujours plus et j’espère faire ce métier jusqu’à ma mort. 

Guillaume Cyr est du long métrage Souterrain et d’Une autre histoire diffusée les lundis 20 h, à ICI Radio-Canada.

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