Annie Villeneuve se confie sur son rôle de maman à la maison

Photo : Dominic Gouin / TVA Publications

Patrick Delisle-Crevier

2020-12-07T13:00:00Z

Pour Annie Villeneuve, ne pas pouvoir chanter sur scène laisse un grand vide en elle et la pandémie actuelle l’angoisse. Mais elle profite de ce temps qui lui est donné pour construire de jolis souvenirs avec sa fille, Léa, âgée de sept ans. Elle en profite aussi pour faire une introspection, une réflexion qui l’amène à vouloir sortir de sa zone de confort pour la suite.

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Annie Villeneuve qui chante Noël, il me semble que c’est dans l’ordre des choses, non?
J’aime que tu le dises, comme ça ce n’est pas moi qui dois le faire, mais oui. Pour moi, chanter Noël, c’est tout à fait normal. J’aime chanter nos classiques du temps des fêtes. Recevoir une si belle invitation en ces temps de pandémie est donc un beau cadeau. Je suis une fanatique de Noël, celle qui attend que l’Halloween passe pour monter le sapin!

Comment vas-tu en cet automne 2020?
Ça va bien, mais ça va vide aussi. Je trouve que ce qui se passe en ce moment est très épeurant, mais j’essaie de garder confiance. La musique est tellement essentielle que je me dis que ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Avant la pandémie, j’avais une tournée de spectacles acoustiques, que j’ai dû arrêter. Heureusement, cet été, j’ai pu faire le ROSEQ (Réseau des Organisateurs de Spectacles de l’Est du Québec), et ça m’a fait le plus grand bien de retrouver le public. Mais c’est certain que ça m’affecte de voir des spectacles annulés comme ça.

Qu’est-ce qui occupe tes journées?
Disons que j’ai profité de cette période pour faire une importante introspection. Je m’occupe en passant du temps avec ma fille, en faisant de la décoration dans la maison, en peinturant. Je me refais un petit nid. J’ai aussi appris la couture à ma fille, et nous faisons des créations pour ses poupées. Ç’a été vraiment le fun. Je ne suis pas couturière, mais je me débrouille et j’aime passer ce genre de moments avec elle. Elle est très fière de sa première création et moi aussi. 

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Quel âge a ta fille maintenant?
Léa a déjà sept ans. Je trouve que c’est un âge merveilleux. Nous avons beaucoup de plaisir ensemble, et je passe beaucoup de temps avec elle. Je fais en sorte qu’elle ne s’ennuie pas trop pendant cette pandémie où elle est loin de ses amis et de sa vie habituelle. Je me dévoue donc beaucoup pour créer des moments mère-fille. Pour moi, chacun de ces moments est un cadeau. 

Être maman à la maison semble facile pour toi...
Oui, j’adore ça, c’est tripant. Ma fille est en deuxième année à l’école et quand est venu le temps de prendre le relais à la maison, je suis un peu devenue une enseignante. Je me suis rendu compte que mes études en enseignement sont bien pratiques. J’ai vraiment pris ça au sérieux, et elle aussi. J’ai aussi trouvé ça un peu difficile, car Léa est ma fille et non pas une élève. Elle me le disait quand ça ne lui tentait pas. Mais sinon, j’ai adoré cette expérience. Ça m’a permis d’aller à sa rencontre. Des fois, on pense qu’on passe du temps de qualité avec nos enfants, mais on est souvent à la course. Là, on avait du temps et ça nous a encore plus unies toutes les deux. 

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Ta fille a une maman chanteuse et une marraine chanteuse. Est-ce qu’elle a aussi une passion pour le chant?
Oui. Par contre, ce qui est curieux, c’est qu’elle veut monter sur une scène mais qu’elle fige quand elle y est. Elle ne veut plus rien savoir et elle est gênée. Mais elle adore chanter et, à mon avis, elle va apprivoiser sa timidité. Je sens vraiment que la musique va faire partie de sa vie. Guillaume, son papa, est aussi un passionné de musique, et je pense que ça influence également notre fille. Elle est aussi habitée par le rythme et aime la danse contemporaine. 

Ta sœur Suzie a brillé à La Voix. Que retiens-tu de cette expérience pour elle?
Je l’ai observée comme les gens du public, avec un regard très extérieur. Je l’ai encouragée et je l’ai trouvée vraiment groundée. Je lui ai aussi souvent dit qu’elle n’avait rien à prouver, qu’elle avait juste à s’amuser. Elle peut être fière d’elle; nous on l’est en tout cas.

Comment as-tu vécu son retour vers la musique?
Je l’ai trouvée grande et inspirante. Ça prenait beaucoup d’humilité pour faire La Voix. Je voulais volontairement lui laisser toute la place dans cette expérience. J’ai voulu me tenir loin, ne rien commenter et ne pas aller en studio. C’était important pour moi, parce que c’était son moment à elle. Je l’ai appuyée en silence. 

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Photo : Dominic Gouin
Photo : Dominic Gouin

Star Académie revient, 18 ans après l’édition qui t’a révélée. Quel souvenir gardes-tu de cette expérience?
C’est fou, ça fait presque 20 ans, ça me fait vieillir. Je prends un méchant coup de vieux car, pour moi, c’était hier. On s’est réunis virtuellement cet été pour encourager les gens à rester chez eux et ç’a été de belles retrouvailles. Pour ce qui est du retour de Star Académie, je suis très heureuse et j’ai vraiment hâte de voir ça. Je pense que le volet auteur-compositeur sera aussi mis de l’avant, et ce sera vraiment intéressant. J’ai hâte, 18 ans après, d’être une spectatrice de tout ça. 

Que dirais-tu aujourd’hui à la Annie de 2003?
C’est une bonne question. Je lui dirais d’arrêter d’essayer d’être parfaite, que ses imperfections font sa couleur et qui elle est. Je lui dirais qu’elle passe trop de temps à essayer d’être dans la ligne droite et que parfois, dépasser du cadre, du dessin, ça fait du bien.

Que retiens-tu de ton parcours?
Dernièrement, j’ai pris les pochettes de tous mes albums, je les ai mises côte à côte et ça m’a fait un choc. Elles se ressemblent énormément. J’ai maintenant le goût de faire les choses de façon différente, d’exploiter ma voix d’une autre manière. Des fois, j’entends des artistes qui ont plein de couleurs, d’intonations et qui semblent s’amuser. Je me dis que je dois oser sortir de mon cadre, cesser d’avoir peur d’en faire trop ou de déranger. C’est dans ma nature, mais là, j’ai envie de m’en permettre plus et de m’enlever des barrières. Même mon styliste, Andrew McNally, m’amène vers la couleur, vers un look différent. Il me brasse, alors qu’avant, je n’osais porter que du noir ou des vêtements classiques. Maintenant, j’ose m’amuser. Je me suis regardée dans le miroir un jour, je me suis dit que j’étais belle et que je devais arrêter de m’habiller dans un moule. 

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Ta carrière dans la musique est-elle comme tu l’imaginais?
Je n’y changerais absolument rien, parce que je suis bien avec ce que j’ai et ce que je suis aujourd’hui. J’ai pris beaucoup de choses sur mes épaules, mais si je regarde en arrière, je réalise que je n’ai plus le même but. Avant, Annie Villeneuve voulait être parfaite et au top, être numéro un. Mais c’est dur d’être parfaite, et plus le temps avance, plus je me rends compte que c’est plate. 

Peut-on s’attendre à de nouvelles chansons d’Annie Villeneuve bientôt?
Oui, c’est certain! J’avais fait quelques nouvelles chansons au cours de la pandémie, mais j’aimerais en faire d’autres. J’ai envie d’un nouvel album, de présenter de nouvelles chansons. En fait, j’ai envie de n’importe quoi qui sera un prétexte pour retourner sur scène après tout ça. C’est sur scène que j’aime par-dessus tout pratiquer mon art. Je travaille avec des gens exceptionnels, une nouvelle équipe dans ma bulle de création, et ça fait du bien. Je veux aussi me valider moi-même en tant qu’auteure et compositrice, et travailler avec de nouveaux créateurs me sort de ma zone de confort. Ça amène de nouvelles couleurs. 

Es-tu inspirée pour écrire ces temps-ci?
J’ai vraiment un beau vide en ce moment. Je fais aussi partie du C.A. de l’Union des artistes et faire face à tout le milieu et au marché culturel, ça fait mal. Ça donne le vertige. Tout ça, c’est gros pour moi. On nous dit de nous réinventer, et je n’aime pas beaucoup ce mot-là. Pour moi, me réinventer, c’est faire un nouvel album, décider des couleurs que prendra le prochain spectacle. Je n’ai pas nécessairement envie d’inventer une technologie pour pouvoir présenter des spectacles. 

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En terminant, Annie, qu’est-ce que tu aimerais faire que tu n’as pas encore fait?
Vingt millions de duos! J’aime chanter avec les autres. J’ai même un concept qui me trotte dans la tête depuis des années, qui aurait pour titre Annie et ses hommes. Peut-être que je le ferai un jour... Chose certaine, j’ai envie d’aller là où je ne suis jamais allée, et de sortir de ma zone de confort. 

Noël, une tradition en chanson sera offert en webdiffusion du 7 décembre 2020 au 7 janvier 2021. Pour se procurer des billets.

Le dernier album d’Annie,
5, est disponible partout.


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