Quelques jours après son décès, Denis Lévesque rend un touchant hommage à sa mère pour souligner son départ

Denis Lévesque

2021-02-22T13:00:00Z

Dans sa chronique hebdomadaire dans les pages du magazine La Semaine, Denis Lévesque a choisi de rendre une dernier hommage très touchant à sa maman, Roberte, décédée la semaine dernières. Voici son texte.

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Ma mère, Roberte, est décédée la semaine dernière. Elle avait 87 ans et était atteinte de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé.

Elle a vécu une vie riche marquée de victoires, d’échecs et de beaucoup de résilience. Elle ne parlait pratiquement plus. Pourtant, son départ, qui était presque une libération pour elle, m’a ébranlé.

Une mère, c’est le socle sur lequel on construit notre personnalité. Et même une fois adulte, on se demande toujours ce qu’elle pense ou aurait pensé des actions qu’on pose. C’est souvent elle qui nous a légué les principales valeurs qui guident notre vie.

Ma mère m’a toujours encouragé à aller plus loin. Quand je travaillais à la radio à Roberval, et ensuite à Chicoutimi, elle était ma plus fidèle auditrice. Comme le signal se rendait difficilement chez elle, mon beau-frère lui avait installé une antenne spéciale qui permettait de le capter. Et surtout, un système automatique qui enregistrait mon émission de 6 h à 9 h. Elle pouvait ainsi l’écouter en différé plus tard dans la matinée. C’était ma plus grande fan, mais aussi ma critique la plus rigoureuse!      

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Ç’a été la même chose quand je suis arrivé à RDI, à Montréal. J’y ai été rédacteur et chef de pupitre pendant un an et demi, et elle piaffait d’impatience de me voir en ondes. Elle m’appelait alors régulièrement pour me dire de corriger telle ou telle façon de faire. Elle était heureuse de me voir animer à TQS des débats assez houleux. Elle disait que ça me ressemblait plus d’animer que de lire des nouvelles. Elle avait raison. 

C’est donc avec joie — et une fierté retenue — que ma mère m’a vu commencer à animer mon émission à LCN. Nous étions tous les deux ensemble lorsque j’ai assisté à mon premier gala Artis et que j’ai gagné mon premier trophée. Elle en était heureuse, mais m’a rapidement rappelé que ce n’était pas une fin en soi.      

Ma mère a fait beaucoup plus que simplement influencer mon parcours professionnel. Elle m’a inculqué des valeurs et elle m’a aussi beaucoup aidé. À surmonter mon premier chagrin d’amour, à résoudre mes problèmes de consommation d’alcool, elle qui y était arrivée avant moi. Quand j’ai subi un infarctus à 43 ans, un an après une séparation, elle m’a accueilli chez elle et a pris soin de moi comme si j’étais encore son petit garçon!

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Un bel héritage
Après le décès de mon père, j’ai souvent voyagé avec elle, seul ou avec mes enfants. Elle était une magnifique grand-mère pour mes filles, qui l’adoraient. Nous avons toujours beaucoup ri ensemble. Elle était ricaneuse. Et elle chantait aussi. Très bien. Elle m’a donné le goût de la musique.      

L’audace qu’elle m’a léguée m’a même incité à publier des chansons que j’avais composées. La toute première était pour elle: La rivière. Une métaphore de la mort qu’elle redoutait après avoir reçu un diagnostic d’alzheimer. Je chantais à cette battante de ne pas en avoir peur. Je lui assurais qu’elle saurait traverser cette rivière le moment venu. Elle l’a fait la semaine dernière. Tout doucement.      

Je t’aime, maman...      

Toute l’équipe de La Semaine présente ses plus sincères condoléances à Denis Lévesque, ses filles, sa conjointe, Pascale Wilhelmy, et à toute la famille.

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