Voici pourquoi Geneviève Leclerc et sa conjointe ont renoncé à devenir mères

Photo : Bruno Petrozza

Michèle Lemieux

2020-12-07T19:30:00Z

Grande fan de Noël, Geneviève Leclerc aurait toutes les raisons du monde de vouloir éclipser cette période, en raison de tristes souvenirs et des deuils qu’elle a vécus, mais la chanteuse a choisi de faire face aux difficultés avec courage. C’est d’ailleurs avec cette même attitude qu’elle a accepté que sa conjointe et elle ne seront jamais mères. Et si un chien ne remplace jamais un enfant, Lincoln, qu’elles ont accueilli au printemps, leur apporte du bonheur.

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Geneviève, vous nous présentez un EP de quatre chansons de Noël. Qu’est-ce qui vous inspire dans cette période?

J’adore Noël et, durant les fêtes, je suis comme une enfant. Je trouve qu’il y a quelque chose de profondément apaisant pendant cette période. J’ai l’impression que même le pire être humain sur terre a la chance de prendre un nouveau départ. Blanc de neige a été écrite à la suite du décès de mon frère, mais elle n’est pas lourde du tout. Elle parle de la première neige qui, pour moi, symbolise le peintre devant son canevas, c’est-à-dire que tout est possible. 

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Pourquoi le souvenir de votre frère est-il lié à cet élément?
Mon frère s’est enlevé la vie à la première neige. Le 13 novembre, il a décidé que c’était ce jour-là. Il vivait dans le bois et, lorsqu’il neigeait, le décor était féérique. L’an dernier, j’ai perdu mon oncle à Noël. J’aurais plusieurs raisons de ne pas aimer cette période, mais ce n’est pas le cas. Mes souvenirs d’enfance sont très positifs. J’étais toujours la première à vouloir faire le sapin. J’avais le cœur à la fête. J’adorais la neige!

Parmi vos souvenirs de Noël, quels sont les plus beaux?
Il y avait les réunions familiales et les cadeaux sous le sapin. J’avais l’habitude de les déballer avant Noël... (sourire) J’ai toujours aimé rassembler ma famille. L’an dernier, mes cousins m’ont demandé si j’allais les recevoir. Je me suis rendu compte que j’étais rendue là... Je suis devenue la «matante» qui reçoit! Je suis heureuse de le faire, car Georgina et moi, nous n’aurons pas d’enfant. Nous avons essayé et essayé à nouveau, mais chaque fois sans succès.

Quelles démarches avez-vous faites pour y parvenir?
Nous avons visité quatre cliniques de fertilité différentes à Toronto, à Montréal et au Mexique. Nous avons essayé l’insémination de même que trois cycles in vitro. Ça n’a pas marché avec Georgina ni avec moi. On m’a dit que je n’étais pas fertile. Après 10 ans, beaucoup d’argent, de temps et de pleurs, nous avons renoncé à devenir mères.

Est-ce un deuil qui a été difficile pour vous?
Disons que c’est une expérience qui a mis ma résilience à l’épreuve. C’est un mot que j’ai appris très jeune parce que, année après année, les événements se sont bousculés. J’ai d’abord perdu mon père. Il a appris, deux semaines avant sa mort, qu’il avait le cancer. Puis, j’ai perdu mon frère et mon oncle. Et ma grand-mère, dont j’étais si proche, nous a quittés. À travers toutes ces épreuves, je pensais à ma mère. Perdre son fils, son ex-mari, son frère et sa mère, c’était terrible... Pourtant, elle a gardé le moral. Elle est très présente dans notre vie. Quand je la vois sourire, je me demande comment un être humain peut passer à travers tout cela. Nous avons tous une quête dans la vie. Je crois que la mienne, c’est d’apprendre à devenir résiliente.

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Photo : Bruno Petrozza
Photo : Bruno Petrozza


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Aviez-vous toujours caressé le rêve de devenir mère?
Déjà, à un jeune âge, j’étais convaincue que c’était mon but: j’étais sûre que j’allais avoir des enfants. Quand j’ai rencontré Gina, la maternité a été un des premiers sujets de discussion. Mon problème, ce n’était pas d’être gaie, mais de ne pas avoir d’enfant parce que j’étais en relation avec une autre fille. Puis j’ai découvert qu’il y avait toutes sortes d’alternatives. 

En tant que couple, comment arrive-t-on à transformer son rêve et à se trouver un nouveau but?
Dans notre quête du bonheur, on s’imagine que, lorsqu’on va avoir ce qu’on désire, on sera heureux. C’est faux: on ne l’est jamais. Il y a toujours un autre désir qui surgit. J’ai donc décidé que, aussi longtemps que Gina voudra de moi, c’est avec elle que je veux être, peu importe ce que nous vivons. Je veux que cette relation dure, au-delà de mon désir d’avoir des enfants. Souvent, c’est elle qui me fait grandir. Avec le temps, j’ai réalisé que nous sommes comblées, même si nous avons vécu des années éprouvantes. Cela étant dit, il me semble que nous sommes dues pour connaître une année relaxe... (sourire)

Depuis quand êtes-vous ensemble?
Depuis 2007 et nous nous sommes mariées en 2009. Treize ans, c’est long pour deux filles! (rires) Parfois, nous nous suggérons l’une l’autre d’arrêter de parler de nos émotions pendant un moment et de discuter d’autre chose. Les drames se produisent, que nous le voulions ou non, alors je crois qu’il faut arrêter de créer du mélodrame. Parfois, des conneries peuvent ruiner une journée. Est-ce vraiment nécessaire? Traverser de grands deuils et subir de grandes pertes, ça remet les pendules à l’heure. Avant, j’étais mélodramatique, mais je m’améliore...(sourire)

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Vous avez ajouté un membre tout à fait charmant à votre famille. Comment Lincoln est-il entré dans votre vie?
Georgina:
C’est un cadeau d’une amie que nous aimons beaucoup. L’an dernier, nous sommes allées manger chez des amis pour l’Action de grâces. Notre amie est arrivée avec cette petite boule de poils. Nous avons tout de suite été séduites! Lincoln a changé notre vie! Pendant la pandémie, il nous a apporté beaucoup de joie.
Geneviève: Il s’est tout de suite collé sur nous. Nous étions conquises! C’est un chien que nous adorons, mais c’est du travail! Lincoln est un boston terrier. Ce n’est pas reposant... Il a besoin d’exercice. Il veut jouer, manger et dormir. Il est parfait... mais il ronfle comme un humain! Nous avons décidé que, même si ce n’est pas comme un enfant, c’est notre petit prince. Et nous nous obstinons même quant à son éducation! (rires)

À votre avis, qu’est-ce qui fait que ça dure entre vous?
Geneviève:
Il faut faire preuve de flexibilité et mettre son orgueil de côté. La compatibilité aussi est un ingrédient incontournable dans un couple. Durant le confinement, j’ai pris conscience que j’en faisais moins que ma blonde à la maison. J’ai compris qu’il faut s’investir à parts égales dans le quotidien. J’ai l’intention de faire en sorte qu’entre nous ça fonctionne encore longtemps.      

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Geneviève Leclerc nous propose son EP Neige en vente uniquement en format numérique.



Le 13 décembre, à 20 h, elle présentera Neige sur la scène du studio WhiteBox Play de Varennes. Des billets virtuels sont disponibles au
whiteboxplay.com. Pour suivre la chanteuse, on peut consulter son site genevieveleclerc.com.

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